Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a relevé des irrégularités financières de plus de 50 milliards de FCFA relatives à la gestion des ressources de l’Etat utilisées dans le cadre de la lutte contre la COVID-19.
«Le Vérificateur Général, Samba Alhamdou BABY, a initié la vérification financière de la gestion des ressources de l’Etat malien utilisées dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 afin de s’assurer de la régularité et de la sincérité des opérations de dépenses effectuées. Les travaux de vérification du BVG ont porté sur l’examen des opérations de dépenses, de gestion des intrants et équipements et de répartition des céréales au cours de l’exercice 2020 des fonds COVID-19. L’équipe de vérification a relevé des constatations et recommandations relativement aux irrégularités administratives et financières» souligne le BVG dans son rapport de vérification.
Cette vérification, selon le même document, a pu déceler des irrégularités financières estimées à plus de 50 milliards de FCFA. Ces irrégularités concernent les marchés d’acquisition de masques par la CCIM sans contrat à hauteur de 9 462 500 000 FCFA ; les droits d’enregistrement et redevance de régulation non exigés par la CCIM pour 378 087 500 FCFA ; le montant non déposé dans les banques par le Directeur Général du Fonds de Garantie du Secteur Privé à hauteur de 6 500 000 000 FCFA ; le montant non transféré par le Coordinateur du Projet Jigisemejiri pour un montant de 30 097 471 525 FCFA.
Il s’agit également des dépenses indues effectuées par le Coordinateur du Projet Jigisemejiri pour 25 200 000 FCFA ; des dépenses indues effectuées par le Régisseur de la caisse d’avance du Ministère des Maliens de l’Extérieur à hauteur de 436 679 741 FCFA ; de la dépense indue au profit d’un opérateur économique ordonné par l’ex Ministre de l’Économie et des Finances et l’ex Ministre de l’Industrie et du Commerce pour un montant de 2 085 600 000 FCFA ; des dépenses irrégulières du Régisseur d’avances du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile pour un montant de 55 090 078 FCFA ; des surplus de facturation payé à l’EDM SA sur la gratuité de consommation à hauteur de 760 177 650 FCFA ; des dépenses non justifiées par le Directeur Administratif et Financier et le Régisseur Spécial d’Avances de la Primature à hauteur de 202 802 875 FCFA ; de la minoration de droits d’enregistrement et de redevances de régulation par les agents des impôts sur des contrats conclus par l’OPAM pour un montant de 27 381 557 FCFA ; du paiement de contrats non enregistrés par le PDG de l’OPAM occasionnant une perte de recettes pour l’Etat de 20 727 000 FCFA.
Il s’agit également des dépenses indues effectuées par le Directeur Général de l’INSP à hauteur de 144 630 000 FCFA ; des dépenses indues effectuées par les Médecins chef des CSRéf des Communes I, II, III, IV, V et VI du District de Bamako et leurs comptables pour un montant de 29 400 000 FCFA ; des dépenses indues effectuées par Directeur Général de l’hôpital du Mali à hauteur de 53 411 000 FCFA ; des dépenses indues effectuées par le Directeur Général du CHU du Point G pour 24 320 800 FCFA ; des dépenses indues effectuées par le Directeur Général du CHU Gabriel TOURE pour 100 551 667 FCFA ; des dépenses indues effectuées par le Directeur Général du Centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose pour un montant de 3 900 000 FCFA ; des dépenses indues effectuées par le Directeur Régional de la Santé de Kayes pour 4 810 000 FCFA ; de l’utilisations irrégulières de pièces comptables pour justifier des dépenses de carburant et de gardiennage par le Directeur Général de l’Hôpital de Kayes à hauteur de 18 985 680 FCFA ; des dépenses indues effectuées par le Directeur de l’Hôpital de Kayes pour un montant de 21 156 000 FCFA ; des dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSRéf de Kayes et son Comptable pour un montant de 1 080 000 FCFA ; des dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef et son Comptable du Centre de CSRéf de Kita pour un montant de 871 000 FCFA ; des dépenses indues effectuées par la Directrice Régionale de la Santé de Koulikoro pour 15 484 003 FCFA.
Il faut aussi citer les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSRéf de Banamba pour 1 660 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSRéf de Dioïla pour un montant de 1 900 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSRéf de Fana pour un montant de 1 500 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSRéf de Kalabancoro pour 3 270 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSRéf de Kati pour un montant de 1 490 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Directeur Général du CHU Bocar SALL de Kati pour 88 953 387 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSRéf de Kolokani pour 1 310 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSRéf de Koulikoro pour 1 040 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Directeur Régional de la Santé de Ségou pour 6 299 460 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Directeur de l’Hôpital Nianankoro FOMBA de Ségou pour 10 376 750 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSRéf de Niono pour un montant de 1 350 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Directeur Régional de la Santé de Sikasso pour 4 422 627 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Directeur Général de l’hôpital de Sikasso pour 9 346 180 FCFA ; l’autorisation d’un payement irrégulier d’indemnités donnée par le Directeur de l’hôpital de Sikasso pour un montant de 2 940 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSRéf de Sikasso pour un montant de 1 825 000 FCFA ; l’utilisation irrégulière de Bon de caisse du Régisseur de la Direction Régionale du Budget de Sikasso pour un montant de 12 233 362 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef et le Gestionnaire du CSRF de Koutiala pour 3 347 520 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSRéf de Bougouni pour 2 173 742 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Directeur Général de l’hôpital de Mopti pour 24 335 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef et le Comptable du CSRéf d’Ansongo pour 228 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef et le Comptable du CSRéf Bourem pour 222 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef et le Comptable du CSRéf d’Almoustarat pour 228 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Directeur Régional de la Santé de Tombouctou pour 5 925 000 FCFA ; les dépenses indues effectuées par le Médecin-Chef du CSCOM d’Anderamboukane pour 1 800 000 FCFA et enfin les dépenses indues effectuées par les Directeurs Régionaux de la Santé de Tombouctou et de Kidal pour un montant de 74 780 000 FCFA.
Selon le même rapport, les faits ont été transmis par le Vérificateur Général au président de la section des comptes de la Cour Suprême et aux procureurs de la République près les tribunaux de grande instance de la Commune III du district de Bamako, de Mopti et de Kayes, chargés du pôle économique et financier.
Des irrégularités administratives constatées !
Il ressort également du document que des irrégularités administratives ont été constatées au cours de cette mission de vérification. «Les irrégularités administratives constatées relèvent des dysfonctionnements du système de contrôle interne. A ce titre, l’équipe du BVG a formulé des recommandations qu’elle a adressées au SG du Ministère des Maliens de l’Extérieur, DG de l’OPAM, au Commissaire à la Sécurité Alimentaire, au Directeur Régional de la Santé de Ségou, au DG de l’hôpital de Ségou au Directeur de la Pharmacie et des Médicaments et aux Gouverneurs des Régions de Kayes et de Koulikoro », précise le rapport.
Ousmane BALLO / Afrikinfos-Mali