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Des écoles sous les eaux : l’éducation sacrifiée en Afrique subsaharienne

Les inondations dévastatrices qui frappent l’Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment au Nigéria, au Mali et au Niger, ont plongé des millions d’enfants dans une crise éducative sans précédent. Avec des écoles détruites, des bâtiments scolaires occupés par des sinistrés et des familles déplacées loin des centres d’enseignement, la rentrée scolaire est repoussée, menaçant l’avenir de toute une génération.

Les pluies torrentielles ont englouti les écoles d’Afrique de l’Ouest et du Centre, laissant des milliers d’enfants à la dérive, sans accès à l’éducation. Comme des navires abandonnés en pleine tempête, ces jeunes générations luttent pour retrouver le cap vers un avenir éclairé. Cette situation affecte des millions de personnes, exacerbant les risques de maladies et d’insécurité alimentaire.

Des millions d’enfants privés d’école

Dans un communiqué publié le 15 octobre 2024, l’ONG Save the Children a révélé que plus de 10 millions d’enfants en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale se retrouvent sans accès à l’école, en raison des inondations qui ont rendu inutilisables de nombreux établissements scolaires. Cette crise s’ajoute aux nombreux défis déjà présents dans ces régions, tels que les conflits armés et la pauvreté, qui entravent depuis longtemps l’accès à une éducation de qualité.

Les dégâts causés par les inondations ont particulièrement touché le secteur éducatif en Afrique, où de nombreuses salles de classe ont été détruites ou complètement inondées. Cette situation a conduit plusieurs pays à reporter la rentrée scolaire 2024-2025.

L’ampleur de la catastrophe

L’ONU a signalé que, dès la fin septembre 2024, plus de 414 000 personnes étaient déjà affectées par les inondations au Nigéria, causant au moins 40 décès et des dizaines de blessés. Cette catastrophe survient dans un pays déjà lourdement frappé par la pauvreté et l’insécurité. Avant même l’arrivée de ces inondations, exacerbées par le changement climatique, plus de 4 millions de personnes dans le nord-est du Nigéria avaient désespérément besoin d’aide humanitaire.

Le Mali n’est pas épargné. D’après le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes, 177 personnes ont perdu la vie depuis le début de l’hivernage, et 148 autres ont été blessées. Avec un total de 656 cas d’inondations recensés, l’effondrement de 37 999 maisons a touché 264 646 personnes dans 47 955 familles. En conséquence, la rentrée scolaire 2024-2025 a dû être reportée. Le ministre malien de l’Éducation nationale, Dr Amadou Sy Savané, a également précisé que 128 écoles publiques étaient occupées par des sinistrés, 167 autres restaient inondées et 256 établissements s’étaient effondrés.

Au Niger, la situation est tout aussi préoccupante : plus de 5 000 salles de classe ont été détruites ou inondées, entraînant le report de la rentrée scolaire trois semaines avant sa date initiale.

Le phénomène s’étend au-delà des pays mentionnés, touchant également le Tchad, le Cameroun et la Guinée, où des crues et inondations ont causé des centaines de morts et de déplacements massifs.

Repenser la résilience des infrastructures éducatives

Face à cette situation alarmante, l’ONG Save the Children appelle les gouvernements et leurs partenaires à prendre des mesures d’urgence pour garantir la continuité de l’éducation des enfants dans les régions touchées.

La crise des inondations en Afrique souligne l’urgence de protéger le droit à l’éducation des enfants, en particulier dans des contextes déjà fragiles. Il est essentiel de repenser la résilience des infrastructures éducatives afin de les adapter aux phénomènes météorologiques extrêmes, de plus en plus fréquents à cause du changement climatique. Les écoles doivent être construites ou réhabilitées de manière à pouvoir faire face à ces catastrophes, garantissant ainsi la sécurité des élèves et des enseignants.

Pour répondre à cette crise éducative, il est impératif que les donateurs soutiennent les efforts visant à pallier les conséquences des catastrophes naturelles, afin que les enfants affectés puissent poursuivre leur scolarité dans des conditions optimales. Les gouvernements et les partenaires internationaux doivent unir leurs efforts pour proposer des solutions alternatives et durables qui assurent l’accès à l’éducation pour tous, dans le respect des droits fondamentaux des enfants.

Bakary Fomba

Source : Sahel Tribune
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