«France dégage», «la France un État terroriste», «IBK dégage». De 30.000, selon la police, à 50.000 personnes, selon les organisateurs, ont manifesté vendredi à Bamako à coup de slogans réclamant le départ de la France et du président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Chefs religieux musulmans, associations peules, opposition politique et société civile avaient appelé les Maliens à sortir dans les rues pour dénoncer les violences dans le centre du Mali. Les manifestants ont été dispersés par la police.
La foule de manifestants à Bamako vendredi.
La semaine dernière, les associations peules avaient annoncé puis reporté à deux reprises une manifestation dans la capitale pour condamner le massacre le 23 mars de quelque 160 habitants du village peul d’Ogossagou par des membres présumés de groupes de chasseurs dogons, affirmant lutter contre les djihadistes.
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Vendredi, après avoir participé à la prière du vendredi sur l’esplanade de la Bourse du travail, les manifestants ont rallié la place de l’Indépendance. Certains, dont des femmes voilées de noir, scandaient des slogans ou portaient des pancartes tels que «IBK dégage», demandant le départ de la France, l’aide de la Russie ou encore l’application de la charia.
Des manifestants souhaitent la démission d’IBK.
La présence française au Mali est critiquée par les manifestants.
Les forces de l’ordre, qui encadraient jusque-là la manifestation, interdite par les autorités, l’ont dispersée au moyen de gaz lacrymogènes lorsque la foule s’est dirigée vers le domicile du premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga en brûlant des pneus et lançant des pierres sur les policiers, selon un correspondant de l’AFP.
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Mohamed Salaha
@mohasalaha
#Manif5avril: des jeunes en colère barricadent la route de #koulouba et incendient des pneus. Ils ont cassé le kiosque de la police du CCR. #Bamako #Mali
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17:09 – 5 avr. 2019
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Chefs d’état-major limogés
Le lendemain du massacre d’habitants du village peul d’Ogossagou, le gouvernement a prononcé le 24 mars la dissolution d’une association de chasseurs dogons, lui reprochant de s’être «écartée de ses objectifs initiaux» de lutte contre les djihadistes. Les principaux chefs d’état-major ont été remplacés. Ces limogeages au sommet de la hiérarchie militaire interviennent également après une attaque djihadiste le 17 mars contre un camp de l’armée à Dioura (centre), au cours de laquelle 26 soldats ont péri.
«Ce régime nous a fatigués, nos enfants, nos maris et nos parents meurent à cause de la mauvaise gestion d’IBK et de son clan», avait auparavant déclaré au sein du cortège une veuve de militaire, Mariam Fomba, souhaitant qu’«IBK dégage».
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La tuerie d’Ogossagou a fait au moins 157 morts, selon les autorités locales, mais la principale association peule du Mali, Tabital Pulaaku, a publié une liste nominative de plus de 170 tués. Le 10 février, l’imam Dicko et le chérif de Nioro avaient déjà réclamé la fin de la malgouvernance et de la «dépravation des moeurs», appelant au départ du Premier ministre, devant plus de 60.000 personnes réunies dans un stade de la capitale. Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a été largement réélu en 2018. Élection entachée par la faible participation (34,54 %) et les dénonciations de fraudes de la part de l’opposition.
Le Figaro