A Madagascar, la peste a fait au moins 36 victimes en trois mois. Cette maladie particulièrement contagieuse reste un problème de santé publique sur la Grande île avec en moyenne 400 à 500 cas déclarés chaque année et plusieurs dizaines de décès. La saison à risque s’étend d’octobre à avril, pendant la saison des pluies. La plupart du temps il s’agit d’épidémies de peste bubonique. Mais cette fois, ce sont des cas de peste pulmonaire qui sont apparus dans le nord de l’île dans la région de Mandritsara. La peste pulmonaire est plus contagieuse et plus virulente. Dans cette région 21 personnes sont mortes ces derniers jours.
Le foyer de l’épidémie se trouve dans une commune isolée du nord-est, à une centaine de kilomètres de la ville de Mandritsara. Après plusieurs jours d’incertitude, l’épidémie est confirmée par les autorités.
« C’est vrai qu’il s’agit de la peste, c’est de la peste pulmonaire, admet Herlyne Ramihantaniarivo, directeur général de la Santé au sein du ministère. La maladie a commencé dans le district de Mandritsara, où on a enregistré jusqu’à maintenant 21 décès. »
Le village concerné est éloigné des centres de santé. Le retard de diagnostic et de prise en charge aurait aggravé la situation. Arthur Lamina, du bureau de l’Organisation mondiale de la Santé à Madagascar, explique que « les habitants ont eu recours à la médecine traditionnelle, donc à un traitement qui n’est pas approprié. Cela s’est compliqué sous forme pulmonaire. Dès que la maladie se transforme en forme pulmonaire, la transmission devient interhumaine, d’homme à homme, avec une mortalité très élevée car la peste pulmonaire est très mortelle. »
Des cas sont aussi apparus sur la côte est (Soanierana Ivongo), et dans d’autres régions, dans l’ouest (région Bongolava) et le sud-est de l’île (district d’Ikongo). Les autorités font état de 36 décès au total depuis le mois septembre.
Source : RFI