Le procès de l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires se poursuit. L’audience de ce 10 juin était consacrée au dossier des équipements militaires sous le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. La Cour a écouté les versions des accusés sur cette affaire.
Il s’agit de Mme Bouaré Fily Sissoko et de Mahamadou Camara, respectivement ministre de l’Économie et des Finances et directeur de cabinet du Président de la République au moment des faits. Chacun affirme avoir agi selon la procédure administrative en toute légalité.
En novembre 2013, un protocole d’accord est signé entre le gouvernement et la société Guo star Sarl représentée par l’entrepreneur Sidi Mohamed Kagnassy. Ce premier contrat d’un montant de plus de 69 milliards était destiné à la fourniture d’équipements militaires. Pour ce faire, selon la Cour, un fond de garantie de 100 milliards de Fcfa avait été confié à la Banque Atlantique par le gouvernement pour faciliter les transactions. Toujours selon la Cour, c’est la lettre de l’ancienne ministre de l’Économie et des Finances qui a ordonné cette garantie le 28 juillet 2014.
Ce que Bouaré Fily Sissoko a réfuté, indiquant qu’elle n’était pas associée à la signature de ce contrat spécial de l’État. L’ex-ministre a ajouté qu’elle avait annulé le 27 septembre 2014 l’utilisation de ce fond de garantie par la banque. Aussi avait-elle exigé que les paiements se fassent après la livraison des équipements. Mais entre-temps, 44 milliards de FCFA avaient été utilisés par la société Guo Star Sarl et Sidi Mohamed Kagnassi sans l’aval du gouvernement, explique-t-elle.
Quant à Mahamadou Camara, la cour l’accuse d’avoir donné mandat à Sidi Mohamed Kagnassi pour l’équipement de l’armée malienne. L’ex-directeur de cabinet dit avoir agi sur instruction du Président de la République.
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