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Démolition des constructions illicites dans la zone aéroportuaire: Une action salutaire des autorités de transitions

La zone aéroportuaire de Bamako est illicitement occupée par les populations qui y construisent illégalement des maisons à usage d’habitation, malgré d’incessantes campagnes de sensibilisation faites, ces dernières années, par les autorités sur les dangers de cette pratique. Pour mettre fin à cette situation, les autorités de transition ont décidé de prendre le taureau par les cornes en ordonnant l’ordre de démolition de toutes les constructions illégales sur ladite zone aéroportuaire.

 

L’opération de démolition a démarré jeudi dernier par l’entreprise Africa Construction corporation (ACC)  sélectionnée pour cette opération. La première phase concerne la zone la plus proche de l’aéroport d’une superficie de 1660 hectares. Selon le ministre des Transports et des Infrastructures, c’est toute la zone aéroportuaire occupée, d’une superficie de plus de 7000 hectares, qui sera libérée au terme de cette opération de démolition des constructions illicites.

Le ministre des affaires Foncières et de l’Urbanisme, Dionké Diarra d’expliquer que la zone aéroportuaire s’étend  de Gouana, à Kouralé, Sirakoro en passant par Faladiè Est-extension et Niamakoro- Dialobougou. Cet espace a été classé en 1999 comme domaine aéroportuaire par le décret N° 99-252/P-RM du septembre 1999. C’est un domaine inaliénable, imprescriptible et insaisissable. Autrement dit, les occupants de cette zone n’auront aucun argument pour se défendre face à la démolition de leurs maisons.

Après plusieurs tentatives sans résultats concrets (sous les régimes d’ATT et d’IBK), les autorités de transition semblent décider d’aller jusqu’au bout. La preuve est que, jeudi dernier, les bulldozers de l’entreprise ACC ont  démoli plusieurs villas luxueuses et des étages  construits dans cette zone aéroportuaire. Parmi les occupants illicites de la zone aéroportuaire figurent des hautes personnalités (des hauts gradés de l’armée, des anciens députés, des membres de l’actuel CNT, des anciens ministres).  Puisque ‘’La loi est dure, mais c’est la loi’’ et  que  ‘’nul n’est au-dessus de la loi’’, les occupants illégaux de la zone aéroportuaire n’ont d’autres choix que d’accepter  cette démolition. C’est ainsi que se construira le Mali nouveau qu’aspirent tous les Maliens.

Les autorités de transition justifient cette opération de démolition par le risque pour le Mali de perdre son aéroport. «Les occupations illicites ont atteint une telle ampleur que l’aéroport  est menacé de retrait  de sa licence par les autorités de l’aviation civile internationale. Ce retrait, s’il intervenait, priverait notre pays de vols internationaux et  contraindrait pour  ce faire nos voyageurs  à utiliser les aéroports des pays voisins », peut-on lire dans une note technique du ministère des Affaires Foncières et de l’Urbanisme. Quel Malien a donc intérêt  du retrait de la licence de l’aéroport de Bamako ?

C’est  pour cette raison que cette décision des autorités de transition de démolir  les constructions illicites dans la zone aéroportuaire est saluée par plus d’un Malien. On peut même dire  que c’est la première décision la plus salutaire prise par les autorités de transition depuis leur arrivée au pouvoir.

Après la zone aéroportuaire, le domaine ferroviaire, le lit du fleuve Niger et les espaces verts auront besoin d’être libérés

Ils sont nombreux, les Maliens à croire que si les autorités de transitions parviennent à libérer la zone aéroportuaire, elles seront en mesure de libérer aussi le domaine ferroviaire de Bamako qui est aussi agressé par des constructions illicites. Il suffit de sillonner les différentes gares ferroviaires de Bamako et le long des rails pour s’en rendre compte. Le constat est tout simplement triste. Il urge, aujourd’hui, de démolir ces constructions illicites sur les rails si l’on veut  que le train revienne un jour à Bamako. Selon un rapport du ministère des Transports et des Infrastructures, 50% du domaine ferroviaire de Bamako sont agressés.

L’incivisme et la spéculation foncière ont atteint un niveau très inquiétant à Bamako.  Aujourd’hui,  Bamako est devenue une capitale sans espaces verts. Les  quelques espaces verts qui existaient ont été morcelés et vendus par des maires véreux. Même des marchés, des cimetières et le lit du fleuve du Niger sont morcelés et monnayés au plus offrant par les maires. Ces pratiques doivent être combattues. Cette situation interpelle également le Président de Transition, Bah N’Daw qui a insisté sur la lutte contre l’incivisme dans toutes ses formes dans son discours d’investiture.

Aboubacar Berthé

SourceLe Serment du Mali

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