Dès lors que le pouvoir détient les instruments de conviction massive par une communication contrôlée, les forces d’oppression et de répression pour écarter voire éliminer toute opposition, les relais complaisants ou asservis dans les différents rouages de l’état, les moyens puissants financiers pour imposer son autocratie et acheter les consciences, les soumissions courtisanes et les adhésions «incestueuses» des privilégiés du régime ;
Dès lors aussi que le pouvoir sait que la peur et la violence policières freinent l’ardeur à la contestation, que la menace de tous ordres affaiblit la mobilisation, que la discorde qu’il va créer dans l’opposition est une arme redoutable pour désagréger son unité.
Dès lors enfin que le pouvoir a confirmation que l’organisation d’une élection est sous sa dictature administrative, que la fraude s’inscrit donc dans l’esprit populaire comme une fatalité acceptable puisque coutumière, que la communauté internationale, à titres ou intérêts divers, par faiblesse morale et/ou par calcul stratégique, sera complice, en amont de la fraude et en aval du résultat, et n’émettra que des réserves ou recommandations diplomatiquement polies.
Dès lors, Le pouvoir a déjà gagné l’élection en arrangeant son résultat, soit spectaculairement pour faire croire à un plébiscite, soit à la marge pour convaincre qu’elle a été transparente, fiable et républicaine, l’opposition a déjà perdu car sans réelle capacité ( sauf à contester au risque de martyr) à éterniser massivement son mouvement protestataire….Et la communauté internationale, frileuse ou tacticienne, invitera les deux camps à dialoguer tout en ne prenant aucun acte fort et décisif pour sanctionner la fraude et rétablir la vérité supposée des urnes. Ainsi perdurent le pouvoir et son élu…jusqu’à une crise profonde voire violente…que l’armée pourrait saisir comme opportunité pour rétablir l’ordre, avec éventuelle promesse d’une transition apaisée en vue de la restitution du pouvoir à la société civile dans un délai…incertain et dans des conditions…négociées.
Source : Le Poing