Après l’appel lors du meeting du 10 février dernier à démettre le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, l’émissaire du chérif de Nioro en l’occurrence Ousmane Sanogo vient une fois de plus de rappeler au chef de l’Etat la requête de leur mentor. C’était à la faveur d’une conférence de presse organisée hier à la Maison de la Presse.
La communauté des Hamalistes du Mali était face à la presse ce mercredi pour livrer le message de leur mentor, le Chérif de Nioro, Mohamed Ould Bouyé Haïdara, concernant la démission du Premier ministre. Ousmane Sanogo, représentant de Bouyé Haïdara, n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a tout simplement rappelé le départ, tant désiré par son mentor, du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga de la Primature. Un appel qui vient après celui du 10 février lors du meeting organisé par le Haut conseil islamique au stade du 26-Mars où l’imam Mahmoud Dicko avait lui-même appuyé l’émissaire du Chérif ce jour en indexant le Premier ministre d’être à la base de plusieurs maux qui minent le pays notamment l’élaboration du manuel de l’enseignement de la sexualité complète. “Toutes les mauvaises lois, c’était lui quand il était ministre des Affaires étrangères”, insistera-t-il.
Selon l’émissaire du Chérif de Nioro, cet appel sera la dernière à l’endroit du chef de l’Etat à se débarrasser du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. “Le prochain appel sera fatal”, menace-t-il. Lors du meeting du 10 février, M. Sanogo, avait également appelé le président de la République à démettre le Premier ministre. “IBK doit sauver son pays, se sauver lui-même et sa famille en faisant démettre le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. S’il fait ça, lui Bouyé n’aura plus de problème avec lui. Si le président entend ce qu’il (le Chérif de Nioro) dit, tant mieux et s’il n’entend pas aussi, le jour où nous allons nous lever, il n’aura plus de solution”, a-t-il rapporté. Il est revenu hier sur les mêmes propos pour menacer le président de la République à se démettre du Premier ministre.
Le porte-parole du Haut conseil islamique, Issa Kaou Djim, présent à cette rencontre, est revenu sur le meeting du 10 février et les propos du Chérif de Nioro et de l’imam Mahmoud Dicko, adressés au chef de l’Etat concernant le Premier ministre. Il a dénoncé les réponses du chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maïga, qui les a traités d’”hybrides”. Selon M. Djim aucun propos du meeting n’était adressé au Premier ministre pour qu’il s’agite de la sorte. Selon lui, tous les propos étaient adressés au chef de l’Etat pour qu’il choisisse un homme de dialogue, de rassemblement, un “homme qui n’a pas d’agenda caché” mais un homme qui est au service de l’Etat pour le bien-être du peuple malien. “Nous demandons au chef de l’Etat d’écouter l’appel du Chérif et de son peuple une fois au lieu de se mettre dans une logique de défendre le Premier ministre”, déclarera-t-il.
A l’allure de la situation actuelle du pays, l’étau se resserre sur le Premier ministre qui se trouve entre le marteau et l’enclume. Outre ce énième appel à la démission des leaders religieux, la tête du PM est aussi réclamée par ses pairs politiques qui l’accusent de débaucher leurs cadres politiques au profit de sa formation politique.
En tout cas, on peut se demander jusque où le président de la République va résister avec le Premier ministre face à cette pléiade d’appel à la démission.
Ousmane Daou
Source: L’Indicateur du Renouveau