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Démission de Me Mamadou Ismaël Konaté : Il le fallait

Apres l’abandon de la poursuite contre Ras Bath par la Cour d’Appel par manque de preuves sonores ou transcrites incriminant le chroniqueur , le ministre de la Justice, mécontent de ce verdict selon ce qu’il a avancé dans sa lettre de démission, a plié ses bagages le même jour dans l’après-midi.

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Cette décision est la seule pour lui de pouvoir faire face à ses semblables demain, car il est inadmissible  qu’un ministre de la République, celui de la Justice de surcroit, poursuive un journaliste pour ‘’incitation à la désobéissance des troubles’’ sans preuve matérielle contre ce dernier.

A titre de rappel, le chroniqueur vedette Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath a été arrêté Mani-militari le lundi 15 Aout 2016 et conduit au camp I de la gendarmerie. Le jour de sa présentation au procureur de la commune IV a été caractérisé par une vague de contestation ayant même entrainé la mort du regretté Yaya Djibo, tombé sous les balles des policiers maliens, des balles acquises par l’argent du contribuable malien.

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Dans leur montage grotesque, le désormais ancien ministre de la Justice et ses acolytes reprochaient  au très célèbre chroniqueur d’avoir proférer des injures contre certaines personnalités du Mali en l’occurrence le prêcheur Bandiougou Doumbia, le gouverneur du district de Bamako, Contrôleur général de police Ami Kane, le Chef d’Etat-major général des Armées d’alors, le Général Didier Dakouo et l’ancien Procureur général près de la Cour d’Appel de Bamako, Daniel Tessougé.

Ceux-ci en toute responsabilité en refusant de participer à cette conspiration digne d’une autre époque. Car, ils ont apporté un démenti formel aux allégations du Procureur général près de la Cour d’Appel de Bamako d’alors, Mamadou Lamine Coulibaly, selon lesquelles ce sont ces personnalités qui avaient porté plainte contre le porte-parole du Collectif pour la défense de la République (CDR).

 

Gagnés par le seul désir de faire taire Ras Bath, le Garde des Sceaux le plus contesté dans l’histoire récente de notre pays et son PG le plus incompétent et le plus insouciant ont requalifié les faits pour enfin retenir contre le chroniquer « l’incitation à la désobéissance des troubles ». A la suite de cette nouvelle donne, Ras Bath  a été placé sous contrôle judiciaire pendant plusieurs mois suivie de la tenue d’un procès devant la Chambre correctionnelle du tribunal de la commune VI où tout a été dit sauf le droit. Malgré, l’absence de l’accusé qui était en tournée dans certains pays européens, la Cour a refusé de renvoyer le procès. Et, elle a prononcé une condamnation d’un an d’emprisonnement ferme et du paiement de 100 000 FCFA contre Ras Bath. Ainsi, les avocats ont fait appel de la décision devant la Cour d’Appel de Bamako.

Un an après, le feuilleton a connu son épilogue, car la Cour d’Appel, dans sa sagacité et en absence de toute preuve, a décidé d’abandonner toutes les charges retenues contre Ras Bath en premier ressort. Au regard de ce désaveu et de son échec cuisant, la démission était la seule alternative pour Me Konaté pour du reste sauver le peu qu’il lui reste.

La question qui taraude l’esprit du Maliens ordinaire est savoir comment le  désormais ancien ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël Konaté qui était à la base de tout ce feuilleton judiciaire ayant coûté tant de ressources à l’Etat malien, car les locaux du Tribunal de grande instance de la commune IV ont été saccagés et entrainé la mort d’un innocent peut-il s’en laver les mains de cette manière ?

Qui pouvait imaginer qu’un ministre de la République puisse poursuivre un citoyen sans aucune preuve ? Personne. Quand dans un pays, celui qui est censé servir la justice à tous les citoyens, poursuit durant plus d’un an inutilement un citoyen et perd devant cette même justice qu’il dirige, que doit-il faire ?

Les juges de la Cour d’Appel ont à travers, cette décision historique, prouvé l’indépendance de la justice malienne. Contrairement à ce qu’avance Me Konaté, c’est par manque de preuves concrètes contre l’activiste que les juges ont, en toute responsabilité, décidé d’abandonner les charges contre Ras Bath.

A travers sa lettre de démission, nous pouvons sentir la haine de l’ancien ministre de la justice contre le chroniqueur et le caractère personnel de cette procédure. Sa seule volonté était de faire condamner Ras Bath. Ce, en l’absence de toutes preuves matérielles. Malheur pour lui, les juges ont fait preuve de clairvoyance en décidant de mettre les choses à l’endroit et mettre l’avocat devenu ministre de la Justice dans ses petits soliers. Au-delà du cas Ras Bath, les religieux ont, à un moment donné chanté le nom de ce ministre pour avoir encouragé l’interdiction de l’excision. Seulement la semaine dernière, le syndicat autonome de la magistrature (SAM) se plaignait de sa volonté d’imposer à la tête des dirigeants désavoués par leurs camarades.

Boureima  Guindo

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