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Démission de l’assemblée nationale : Les élucubrations du député Oumar Mariko

L’homme dit qu’il avait démissionné de l’Assemblée nationale en septembre 2012, l’institution a continué à lui verser ses salaires et indemnités jusqu’en décembre 2013. Mariko, comme s’il se faisait passer pour un grand patriote, est allé devant les journalistes pour faire part de son renoncement au montant qui s’élève à plus de 28 millions FCFA. Mais ce que l’homme n’a pas dit, c’est qu’il n’a jamais officiellement démissionné, en adressant par exemple cette requête à la Cour constitutionnelle qui allait acter.

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L’honorable député Dr. Oumar Mariko a animé le samedi 1er mars à la Maison de la presse une conférence de presse dont l’intitulé était « conférence de presse d’information sur les indemnités et salaires que le député Oumar Mariko devrait percevoir pendant la prolongation du mandat de l’Assemblée nationale du Mali ».

Le secrétaire général de Sadi a expliqué que bien qu’il avait refusé la prolongation du mandat des députés et démissionné de l’hémicycle, l’Assemblée nationale continuait à lui verser ses salaires et indemnités dans son compte à la BIM-SA.

Ainsi, d’octobre 2012 à décembre 2013, ce sont plus de 28 millions F CFA qu’il a reçus dans son compte répartis comme suit : plus de 4 millions pour les salaires, 18 018 440 F CFA pour les avantages et 6 420 000 F CFA pour l’essence et les cartes.
Oumar Mariko entend reverser le montant au Trésor public, estimant qu’il n’en a pas droit. Le chèque du montant en question sera envoyé dans les jours à venir au trésorier-payeur et une lettre sera adressée à l’ordre.

Tout se passe comme si l’homme faisait preuve de grand patriotisme. On ne niera pas cette qualité à l’homme, mais le bon sens voudrait qu’il dise les choses comme elles se doivent. Sinon, à en croire un cadre de l’Assemblée nationale qui a préféré garder l’anonymat, Oumar Mariko n’a jamais démissionné de l’Assemblée.

Notre interlocuteur explique qu’un député ne démissionne pas verbalement. « C’est la Cour constitutionnelle par arrêt qui dit que telle personne est élue député pour un mandat de 5 ans. Maintenant, lorsqu’un député veut démissionner, c’est à cette même Cour qu’il doit adresser une lettre de démission. La Cour prend acte et informe l’Assemblée nationale. Mais Oumar Mariko n’a pas fait ça. Et à partir du moment où l’homme n’est pas passé par cette procédure, en vertu de quelle loi l’institution parlementaire va suspendre ses salaires et indemnités. Donc la démission ne se fait pas au niveau de l’Assemblée nationale, mais à la Cour constitutionnelle ».

Notre interlocuteur d’ajouter que lorsqu’un député décède par exemple, l’Assemblée nationale écrit à la Cour constitutionnelle laquelle prend acte de la vacance du siège et décide de le pourvoir. Pour ce cadre de l’Assemblée nationale, même quand il s’agit de lever l’immunité parlementaire d’un député, l’institution le fait à travers une plénière, mais c’est la Cour constitutionnelle qui valide.

Donc tout se fait au niveau de la Cour constitutionnelle. Mais Mariko n’a rien fait de tout ça. A-t-il fait exprès parce qu’il envisageait de réaliser un tel coup médiatique ? En tout cas, Mariko est suffisamment averti pour savoir comment on démissionne de l’Assemblée nationale.

Abdoulaye Diakité

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