Dans l’entretien qu’elle a accordé à votre journal, la directrice du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA) parle des buts et réalisations de sa structure ainsi que des difficultés qu’elle rencontre. Quel est l’historique de votre structure ?
Le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA) a été créé en 1997 pour financer la formation professionnelle continue, qualifiante et par apprentissage, dans les secteurs productifs afin d’avoir des retombées significatives sur la compétitivité desdits secteurs, la création d’emplois, la création de revenus, la promotion sociale, gages de croissance économique et de réduction de la pauvreté. Au démarrage des activités du FAFPA, les entreprises étaient peu enclines à former leur personnel-principalement à cause de difficultés financières – à l’exception des grandes entreprises dont le nombre a toujours été limité au Mali.
Pour pallier cette contrainte, le FAFPA a développé le dialogue social avec les partenaires de la formation professionnelle tout en agissant à la fois sur la demande et sur l’offre de formation. Les résultats tangibles atteints par le FAFPA ont créé une forte adhésion à la formation professionnelle: en témoigne le nombre très élevé des demandes de formation adressées au Fonds à la suite de l’instauration progressive de la culture de formation. Egalement, on a assisté à la création de nouveaux centres de formation dans des filières où il fallait se rendre à l’étrager pour se former. La multiplication des demandes de formation a accru les besoins de financement du FAFPA.
Ainsi, le Gouvernement a augmenté, en 2006, les ressources allouées à la formation professionnelle à travers la taxe de formation professionnelle (TFP). Le taux de cette taxe a été amené de 0,5% à 2% de la masse salariale. Les actions du FAFPA sont devenues plus sensibles et dynamisé la formation du secteur privé en faisant comprendre aux chefs d’entreprises et employeurs le bien-fondé de l’investissement dans la formation. A tout le moins, la taxe a contribué à asseoir une culture de la formation. Cependant, de nombreuses ressources humaines ne sont pas encore qualifiées pour répondre aux besoins réels du marché. La dynamique entamée devra donc se poursuivre.
Quels objectifs vise le FAFPA ?
Les objectifs du FAFPA sont les suivants: relever le niveau de qualification des ressources humaines; faire participer les employeurs au financement et à la gestion de la formation de leurs travailleurs; encourage le recours à des formes moins coûteuses de formation dans les domaines où les besoins de personnel qualifié sont pressants. Les actions de formation financées participent au renforcement de la compétitivité, entraînent une participation active des bénéficiaires et des promoteurs au financement, à la planification, à la réalisation et au suivi/évaluation des formations, contribuent à une meilleure adéquation entre les besoins du marché et les qualifications professionnelles.
Combien de personnes emploie le FAFPA ?
70 agents travaillent au siège et dans les dix antennes régionales du FAFPA.
Le FAFPA finance-t-il des formations à l’échelle internationale ?
Prioritairement, le FAFPA finance les actions de formation se déroulant au Mali dans le domaine de la formation professionnelle continue, qualifiante et par apprentissage, et émanant des entreprises du secteurs privé ou des associations, groupements professionnels, organisations non gouvernementales. La fdoirmation se fait au profit des personnels deditsorganismpes. Elle doit être adaptée au profil du poste occupé ou à pourvoir. Des formations devant se dérouler hors du Mali peuvent être éligibles au financement du FAFPA lorsqu’elles ne sont pas réalisables localement, en raison de leurs spécificités.
Quels domaines couvrent vos formations ?
Le champ d’intervention du FAFPA couvre tous les secteurs d’activité socio-économique porteurs de croissance et d’emplois. L’accent est mis sur les secteurs suivants: bâtiments et travaux publics, mines, industrie et services pour le secteur moderne; et, pour le monde rural, artisanat et tertiaire.
Quelles organisations internationales contribuent au financement du FAFPA ?
Le FAFPA a travaillé avec plusieurs partenaires techniques et financiers parmi lesquels on peut citer :
– La Banque Mondiale à travers le Projet de Consolidation de la Formation Professionnelle (1997- 2002) et le Programme d’Investissement du Secteur Educatif, Phase II, dans le cadre d’un projet pilote de formation des déscolarisés et non-scolarisés (2006- 2010);
-La coopération française à travers le Projet d’Appui à la Formation Professionnelle (1997 – 2002);
-La coopération suisse (Swisscontact) à travers, le Projet d’Appui à l’Artisanat (1997 – 2006);
-La Banque Africaine de Développement, à travers le Programme d’Appui à la Décentralisation et au Développement Economique Régional dont des composantes tendent à renforcer l’implication du secteur privé dans le développement régional (2008 – 2012).
Combien de projets ont été financés en 2012 par le FAFPA ?
En 2012, le FAFPA a financé la formation de 11.540 actifs pour un montant total de 2.510. 623. 514 FCFA.Dans le secteur moderne (BTP, industries, mines, 3.545 agents ont été formés pour un coût de 1.471. 727.µ158 FCFA. Dans le secteur non structuré (monde rural, artisanat, services), 7.995 actifs ont été formés pour un coût de 1.038. 896. 356 FCFA.
Le budget 2012 a-t-il été exécuté à souhait ?
L’exécution du budget 2012 a connu quelques contraintes liées à la mobilisation des ressources. En effet, les recettes ont été réalisées à 46% et les dépenses exécutées 48%, ce qui veut dire que la moitié des activités programmées n’a pas été exécutée. Le nouveau contexte macro-économique lié aux événements de 2012 a perturbé l’exécution du budget du FAFPA dont la plupart des ressources proviennent du trésor public. Ainsi, la majeure partie des ressources 2012 collectées par les impôts et reversées au trésor public au titre de la Taxe de Formation Professionnelle a été gelée par le ministère des Finances, soit plus de 3,5 milliards de FCFA. Ceci a posé d’énormes difficultés financières au FAFPA qui a dû revoir à la baisse ses prévisions pour pouvoir apurer les impayés de factures issus des formations réalisées antérieurement.
Quelles difficultés majeures affronte le FAFPA dans le cadre de ses missions ?
La principale difficulté du FAFPA est la mobilisation de ses ressources au niveau du trésor public. Il y a un long décalage entre le recouvrement par les services des Impôts et la mise à disposition des fonds dans les comptes du FAFPA. Exemple: les recettes TFP d’avril 2013 n’ont toujours pas été reversées au FAFPA par le Trésor au mois de septembre 2013. Ce retard pénalise l’exécution des activités car on est toujours tenté de freiner nos ambitions en liant la gestion budgétaire à la gestion de la trésorerie pour éviter l’entassement des factures; d’autre part, les centres de formation attendent très longtemps avant d’être payés, ce qui décrédibilise le FAFPA auprès de ses partenaires (prestataires et banques).
Quelles sont les priorités du FAFPA en 2013 ?
Elles sont, entres autres :
– la formation de la population active, notamment les démunis ;
-le démarrage des travaux de notre nouveau siège car l’actuel est exigu et n’offre plus un bon cadre de travail ;
-la conception d’une base de données pour le FAFPA;
-la réalisation d’études relatives à l’impact des formations financées par le FAFPA;
-l’amélioration du recouvrement de la TFP.
En 2013, combien de projets ont été financés par le FAFPA ?
En 2013, le FAFPA a financé la formation de 11.930 actifs pour un montant total de 2, 5 milliards de FCFA tous secteurs confondus. Dans le secteur moderne (BTP, industries, mines): 3.067 agents ont été formés pour un coût de 1.275.000.000 FCFA. Dans le secteur non structuré (monde rural, artisanat, services) : 8.863 actifs ont étré formés pour 1. 225 000 000 FCFA.
Quelle est l’exécution à mi-chemin du budget 2013 ?
Les recettes sont exécutées à 33% et les dépenses à 33% également.
Qu’attendez-vous des nouvelles autorités ?
La principale attente est l’amélioration du niveau de recouvrement de la TFP.
Entretien réalisé par Abdoulaye Koné
Source: Procès Verbal