Au nord du marché de Médina Coura (marché Dossolo Traoré), Adama Sangaré a vendu à des opérateurs économiques dont «Tout petit» la moitié de cette large artère qui va vers le quartier de l’Hippodrome.
Nous sommes en octobre 2011.Adama Sangaré est élu maire du District de Bamako depuis deux ans. Pour ce faire, il avait raflé des lots, des terrains et des espaces pour amasser de quoi financer sa campagne pour les municipales 2009. Il avait tellement amassé et vendu des lots que le président de la République l’avait interpelé du haut de la tribune du Cicb plein à craquer et devant les médias du monde. ATT s’était étonné publiquement devant le Mali et le monde jusqu’à lui dire : «Si tu étais Maire quand j’étais lieutenant, tu aurais arraché mon terrain pour le revendre». Mais, toutes les relations politiques, sociales et humaines de Sangaré Adama sont bâties sur l’argent. Alors, il lui en fallait toujours plus et donc, il lui fallait trouver plus de terrains à vendre. Il a donc du racler, piétiner sur les domaines des Maires de communes et finalement, toucher à l’intouchable.
C’est ainsi que son essaim d’abeilles de scrutateurs lui ont signalé cette artère à deux voies qui longe le marché Médine du côté nord, avant d’aller plonger dans l’hippodrome.
C’est une grosse artère que des dizaines de milliers de personnes-piétons, automobilistes (y compris les sotramas et motocyclistes)- arpentent, sans jamais faire attention. La rue dite Sikasso qui passe devant le stade omnisports, traverse le marché et file vers l’hippodrome en passant par l’école (juste au bout du marché), ce n’est pas celle-là. Non, il s’agit de «la rue d’en haut du sougouninkoura», comme le dit le langage populaire. Elle passe entre le marché (au sud) et la colline du point G (au nord).Le parcours le plus facile pour y accéder, consiste à passer devant le stade omnisports (Médine étant à droit) et de virer tout de suite à gauche (en passant à l’est du stade) pour remonter le goudron en pente. L’on débouche alors sur l’artère en question sur sa droite. Là commence l’artère avec ses deux voies navigables (parcourue notamment par les Sotrama) avec une terre qui sépare les deux voies en aller-retour. Cet observateur pourrait compter 24 poteaux électriques. Le premier d’entre eux a totalement disparu et il ne reste que comme souvenir de sa «vie» antérieure, le socle en béton armé. Avec cela, 22 autres poteaux qui ont une caractéristique capitale, éloquente et démonstrative de nos propos : ils sont munis de lampadaires à deux branches. Et tout le monde sait qu’un éclairage électrique sur poteaux ne peut se trouver qu’au milieu d’une artère à deux voies.
Et c’est la moitié de cette artère, celle côté colline et non marché, qu’Adama Sangaré avait commencé à vendre. Il l’a morcelé et vendu. L’on suppose très cher. A des opérateurs économiques. Il a eu le temps d’en vendre sept probablement, ne pouvait vendre le reste. Le prochain Maire peut être….
Il s’agit des lots : parcelles N° AZ/5 ; HZ/6 ;AZ/7 ;AZ/8 ; AZ/9 ;AZ/10 ; et AZ/11(si nécessaire, nous donnerons la liste complète des bénéficiaires de ces parcelles). Il est à noter, et cela est très important, qu’il existe un plan d’ensemble de la zone, mais les AZ ne sont pas inexistants sur ce plan élaboré par les services ministériels compétents. Il s’agit donc là d’une création artificielle du Maire du District. Une autre incongruité dans les documents des ventes titrés : «Décision N° 102156M-DB : Portant régularisation de parcelles dans le lotissement du marché Dossolo Traoré en Commune II du District». D’abord, comme dit plus haut, ces lots sont des créations ex-nihilo. Ensuite «régularisation» et «sont maintenus» sont des expressions valables pour occupants illégaux ayant déjà campés sur place. Or, les trois personnes (le premier a trois parcelles et les deux autres, deux parcelles chacune), achetèrent à prix d’or, sans jamais occuper ces places.
La nature ayant peur du vide, ce sont des jeunes qui vendent des «alokos» ou bananes plantains et autres commerçants qui occupent cette moitié d’artère. Ces petits opérateurs économiques ont du reste été approchés par les trois «occupants illégaux à régulariser» pour vider les lieux. Ils ont refusé ! C’est dire pour eux que le «bail avec promesse de vente après mise en valeur N 320/D2D» leur exige d’investir pas moins de 13.256100 FCfa par parcelle. Ce qui veut dire que ces espaces en or massif, voire en diamante n’ont pas été donnés.
Les mauvaises langues disent qu’Adama Sangaré «travaillait pour les Janguina Koné, les barons du Pdes et Att». Ce qui est sûr, c’est qu’il constituait une pompe à sous pour son parti, l’Adéma-Pasj, surtout en Commune III où il a déboulonné son mentor et père politique, Kader Sidibé. Ce qui est vrai aussi, c’est que beaucoup de gens qui bénéficiaient de ses largesses, de Ségou à Bamako, sont orphelins. Dama est, de nature, généreux. Ce n’est pas facile de taper sur un homme comme lui, parce qu’il est à terre. Certains médias n’ont pas attendu pour dénoncer les tords.
Bamadou TALL
Source: Notre Printemps