La capitale malienne, Bamako, subit depuis plus d’un an d’importants délestages d’électricité liés notamment à des perturbations dans la fourniture du courant. Les coupures répétées pouvant durer des heures sont observées de jour comme de nuit.
Les jours passent, mais les délestages semblent avoir la peau dure au Mali. Dans le quartier populaire de Banconi, des cris de joie accueillent le retour de l’électricité coupée pendant près de huit heures: depuis plus de trois semaines, Bamako subit d’importants délestages, alors que l’espoir était annoncé pour soulager les populations avec le carburant made in Niger. Dans le quartier voisin de Korofina, Mohamed tente de rassurer des enfants fatigués d’attendre le retour du courant pour se faire coiffer.
Pour continuer à travailler, il s’est équipé de tondeuses solaires rechargeables. Mais son chiffre d’affaires a déjà chuté : alors qu’il avait avant une « quinzaine » de clients, il n’en a plus que « cinq par jour ».
« Tenir longtemps »
Dans l’atelier d’Issa, situé en face du salon de Mohamed, les machines à coudre électriques sont aux arrêts.
« On attend impatiemment l’électricité », lance Issa, en assénant des coups d’éventail aux moustiques qui attaquent ses pieds.
Dans la pénombre, une rue plus loin, des jeunes prennent du thé dans un grin sur fond de croassements assourdissants de grenouilles dans une mare toute proche.
Dès l’interruption du courant, des groupes électrogènes, de tous gabarits, prennent le relais dans plusieurs commerces, stations-services, pharmacies et villas cossues.
Le soir, des petits vendeurs s’installent à proximité des voies illuminées par des lampadaires solaires. D’autres s’éclairent à l’aide de lampes chinoises à piles ou solaires, dont les prix de cessent de monter.
« Pour éviter d’énormes pertes, je me ravitaille au minimum », affirme Sékou Diarra, vendeur de produits congelés.
Avec des températures caracolant parfois à 45°, les Maliens restent parfois plus de deux jours sans électricité. Dans le même temps, ce sont des secteurs entiers qui sont défavorisés, notamment l’alimentation – où les produits sont vite avariés -, la santé et parfois l’administration.
Le contraste est encore énorme
La température chaude dans ce pays du Sahel laisse envisager un recours à l‘énergie solaire pour combler les lacunes du manque d‘électricité. Mais ce secteur reste encore sous-exploité.
À Gao, dans le nord du pays, certains habitants se familiarisent avec cette technologie. Mais dans le reste du pays, les populations sont encore attachées à leurs objets qui marchent avec l‘électricité.
Le Point