Dans une déclaration lue par le président de l’Association des cheminots retraités du Mali (ACRM), il ressort que leur expulsion s’est déroulée dans des conditions injustes et inhumaines.
Selon les cheminots, c’est le gouvernement même qui a décidé de la cession du chemin de fer à une entité privée. Donc, c’était un dessaisissement volontaire des autorités. Une telle situation, ont fait savoir les cheminots, ne pouvait aller sans pertes d’emplois. En la matière, il y a une contrepartie notamment le paiement d’une indemnité. Mais, les partenaires techniques, et plus précisément, la Banque mondiale, a exprimé son désir de ne pas se mêler des pourparlers entre l’État et les travailleurs. C’est donc, à travers un plan social que les négociations ont lieu et les indemnités fixées.
Il faut, ici, rappeler que le plan social doit être dirigé par un cadre dont le décret de nomination est pris en conseil des ministres. Dès lors, les cheminots regrettaient que celui-ci aurait défendu les intérêts de l’État face à un syndicat désarmé.
Même là, les cheminots sont formels, l’État devrait informer de sa décision de ne plus vendre les bâtiments. Malgré la violation de ce droit de préhension, les cheminots pensent qu’on devrait légitimement leur accorder un délai pour déguerpir. Ils ont même pris l’exemple sur le cas sénégalais où l’ancien président Macky Sall a cédé gratuitement généreusement les logements aux anciens travailleurs du chemin de fer.
“Nous déplorons le fait que l’État nous expulse”, s’exclament-ils. Et notre déception sera encore plus grande si les locaux sont remis à d’autres personnes.
Selon les Retraités, l’État a mis fin à leurs droits devant la justice, arguant, à leur entendement, qu’ils veulent construire une autoroute laquelle ne met d’ailleurs pas en danger les habitations.
Au finish, ils se disent contraints à quitter au motif que les trains seront mis en marche. “Et les trains se sont éteints après les premiers pas”, ont déclaré les anciens cheminots qui fulminent sans ambages : “Ils vont encore s’arrêter même si la locomotive reprendra du service dans ces conditions”. Ils pensent à qui veut l’entendre qu’il s’agit “des machines amorties depuis plus de 11 ans”. Et d’ajouter que le jugement est à leur disposition et qu’il ne contient “aucune clause exécutoire”. Et de conclure que “l’appel est suspensif”.
Voilà qui met l’État devant ses responsabilités. “Nous n’avons pas peur”, ont-ils répliqué argumentant qu’ils veulent la vérité. Affaire à suivre…
Issiaka SIDIBÉ