Le mouvement Baguine Sô, lors de son meeting au Monument de l’Indépendance, a exigé la libération sans délai des frères ‘’injustement incarcérés’’ dans les prisons à Sevaré et à Bamako. En outre, les manifestants ont protesté contre la destruction volontaire de leur récolte.
Plusieurs habitants de la capitale, à l’appel du mouvement Baguine Sô, ont marché de la Bourse du travail au Monument de l’Indépendance, ce vendredi. Tenant des banderoles, ils dénoncent la destruction volontaire de leur récolte. En effet, depuis quelques mois les incendies se multiplient. Des dizaines de villages sont touchés, des récoltes de centaines de paysans sont volontairement détruites. Conséquence : les habitants peinent à se nourrir. C’est une véritable catastrophe alimentaire, décrient des manifestants.
De plus, les marcheurs ont exigé la libération de certains de leurs proches qui seraient injustement incarcérés à la prison centrale de Bamako et celle de Sevaré. Dans la foulée, d’autres brandissaient le portait géant de Youssouf TOLOBA, le leader de Danan Amassagou. Un signe de soutien pour ce responsable de la milice Dogon qui assure la protection des communautés dans le centre du pays.
Arrivés au monument de l’Indépendance où le mouvement a tenu son meeting, pendant quelques minutes, les messages sont sans équivoque. En effet, dans une déclaration lue par le président du Baguine Sô, Hamidou DJIMDE, il décrit une situation infernale avec la dégradation, jour après jour, de l’insécurité avec son cortège de morts faisant de nombreux orphelins et veuves. Depuis quelques mois, les localités du Centre sont devenues l’épicentre de la violence.
« Un autre phénomène très alarmant nous inquiète énormément, le vol de nos bétails et l’incendie volontaire de nos récoltes », a dénoncé le président Hamidou DJIMDE. Informé par leur soin, l’État n’a pas levé le petit doigt, regrette-t-il. Conséquence de l’immobilisme et du laxisme de l’État : des hameaux de culture sont décimés et des cultivateurs exécutés en pleins travaux champêtres. Des souffrances au quotidien auxquelles des communautés Dogon et alliés sont confrontés.
Dans leur barbarie, ces terroristes offensent même des localités réputées de par leur croyance et dévouement à l’islam. L’attaque contre le village de Dinguébéré est une illustration.
« En touchant Dinguébéré, ces ennemis de la paix ont heurté la sensibilité de tous les descendants de El hadj Oumar TALL et tous les adeptes de cet érudit de l’islam, à travers le monde », s’est-il indigné, tout en affirmant que la situation s’est davantage dégradée, après la visite du Premier ministre, le Dr Boubou CISSE dans la zone. Ses engagements sont restés lettre à la poste.
« Ces gens-là nous avaient promis la libération de nos frères injustement incarcérés dans la prison de Sévaré et de Bamako », a-t-il rappelé le président mouvement Baguine Sô, avant de scander « Libérez nos frères ».
Par ailleurs, si l’État est incapable de les sécuriser, à travers FAMa, il n’y a pas d’autre choix, les membres de Danan Amassagou le feront, a-t-il indiqué. Au lieu d’associer ce groupe contre les terroristes comme l’a fait le Burkina Faso, il s’étonne de la réaction de son pays qui est en train de combattre la milice Danan Amassagou comme son ennemi.
Enfin, les manifestants ont éxiges des autorités la sécurisation de leur espace, le retour effectif de l’Etat, la libération totale des frères détenus et l’arrêt immédiat des bombardements de leur bases.
Par Sikou BAH
Info Matin