Incroyable mais vrai : le tonitruant directeur de cabinet du président de l’Assemblée Nationale, Mamadou Diallo, membre influent du BPN du RPM, conseiller à la mairie du District, ancien maire de la Commune II, juriste de son état, a été précipitamment arrêté puis déféré sur plainte de madame Ag Erlaf, notaire à Bamako. Il s’agit de la célèbre Me Madina Sylla, qui a ses entrées dans les rouages de la justice et qui connait ses droits.
En effet, selon plusieurs sources, Mamadou Diallo fait partie des petits actionnaires de PMU-Mali. A la faveur de son dernier Conseil d’Administration, cette société a distribué des dividendes aux porteurs. Le proche collaborateur du président de l’Assemblée s’est donc rendu dans le cabinet de Me Madina Sylla, notaire attitrée du PMU-Mali pour retirer son chèque. On lui aurait demandé d’attendre un peu.
Cette attente fut longue à ses yeux. Alors, commencent un bourdonnement. Ensuite, Mamadou Diallo avance vers la secrétaire et lance des mots peu élégants, nous a-t-on dit. Notre notaire sort alors de son bureau et tente de calmer son visiteur. Celui-ci ne veut rien comprendre et enchaine « les manques de respect » à l’endroit de cette élégante dame, de surcroit, épouse de ministre, membre de la famille judiciaire. Estomaquée par cette attitude d’un haut responsable du pays, Mme Ag Erlaf n’a pas trouvé mieux que de saisir la justice. Rapidement, Mamadou Diallo sera cueilli à son domicile sis à l’Hippodrome, devant les siens, pour être conduit devant le juge.
C’est ainsi qu’un mandat de dépôt a été décerné en son encontre. Depuis, le jeudi soir, il séjourne à la grande prison de Bamako. Dans la journée du vendredi, il y a eu des tractations pour calmer l’affaire. Des honorables députés ont approché à la fois Ag Erlaf et son épouse pour leur demander pardon, et par la même occasion leur demander de retirer la plainte. Ce qui a été accepté selon nos informateurs. Résultat : Madou Diallo, comme l’appellent les camarades, va comparaitre en principe ce lundi pour, nous dit-on, être jugé et libéré. A suivre
C.T