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Défense des droits humains : L’AMDH ET LA FIDH ONT TROIS FERS AU FEU

Dans le cadre de leur programme conjoint intitulé « Mobilisation de la société civile pour répondre à la crise des droits humains au Mali », la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) ont élaboré sur les actions judiciaires en cours au Mali un rapport intitulé « Justice en marche ». Le lancement du document a fait l’objet d’une conférence de presse tenue jeudi dernier au siège de l’AMDH et animée conjointement par le président de l’AMDH,  Me Moctar Mariko et le représentant de la FIDH,

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Antonin Rabecq.
Ce rapport de 21 pages fait une large part à la crise sociopolitique traversée par le pays au cours de ces deux dernières années. Il  analyse les avancées obtenues par la justice malienne dans les procédures judiciaires à l’encontre des responsables présumés des crimes qui ont été commis durant cette période trouble de l’histoire du Mali. Le document met en exergue trois grands dossiers, celui dit des « bérets rouges », celui de la mutinerie de Kati, et surtout celui relatif aux crimes commis au Nord du Mali lors de l’occupation par les djihadistes.
Le président de l’AMDH a indiqué que le rapport offrait l’occasion de faire le bilan d’étape de la lutte contre l’impunité menée par les autorités maliennes et par la Cour pénale internationale sur les crimes commis au cours de la crise. Il s’agit des crimes causés tant par les groupes armés qui ont occupé le Septentrion que par certains militaires des forces armées maliennes et les hommes de l’ex-chef du CNRDRE. Le travail conjoint réalisé à travers des enquêtes de terrain a permis de recueillir de nombreux témoignages de personnes victimes de graves violations des droits humains.
Ainsi des enquêtes conjointement menées par la FIDH et l’AMDH le 2 mai 2012 révèlent qu’une vingtaine de militaires, majoritairement des bérets rouges détenus au camp militaire Soundiata Keïta de Kati, ont été amenés dans des camions militaires et sont depuis portés disparus. Dans le document, il ressort que ces militaires auraient été exécutés et enterrés. Suite à ces disparitions, les deux organisations ont recueilli les témoignages de 21 personnes membres de famille ou proches des bérets rouges. Elles ont mis en place un collectif d’avocats qui représentent la FIDH et l’AMDH en tant que parties civiles dans la procédure judiciaire ouverte au tribunal de première instance de la Commune III.
Dans l’affaire de la mutinerie de Kati, les deux organisations de défense des droits de l’homme ont été notamment saisies par des familles des disparus qui regrettaient qu’aucune procédure judicaire n’ait été ouverte. C’est ainsi qu’après avoir recueilli les témoignages, l’association a  déposé une plainte avec constitution de partie civile pour « arrestations illégales et séquestrations de personnes » ainsi que pour « actes de tortures et assassinat ». Au total, les deux organisations ont pu documenter et saisir la justice de six  cas de disparitions forcées et de deux cas d’assassinat.
Concernant les dossiers des crimes commis au Nord du Mali, au moins deux cent une ( 201) personnes sont aujourd’hui inculpées. Compte tenu du nombre d’informations judiciaires ouvertes sur ces faits, la FIDH et l’AMDH recommandent à la justice malienne d’approfondir, d’une part, les enquêtes de terrain et de renforcer d’autre part la communication autour de ces dossiers afin de favoriser la perception de l’action de la justice ainsi que la participation des victimes dans les procédures.
Sur ce point, le représentant du FIDH a invité le gouvernement à augmenter le degré de communication et de sensibilisation des deux organisations. Il souligne d’autre part qu’il appartient aux autorités de tout mettre en place pour garantir la sécurité des citoyens, créer des conditions de prévention des crimes similaires à ceux commis, réconcilier les citoyens et promouvoir un état de droit respectueux des droits humains.
F. NAPHO

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