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Décrispation de la crise sociopolitique : les acteurs jouent la carte de l’apaisement

Après les événements douloureux du 10 et 11 juillet dernier, qui ont fait officiellement 158 victimes dont 11 morts, des autorités coutumières, politiques et religieuses intensifient les appels au calme. A Bamako, l’atmosphère était globalement calme, ce mardi 14 juillet 2020. Les banques ont rouvert mais certains commerces restent fermés.

« Je demande à la jeunesse plus de retenue », avait lancé le dimanche dans l’après-midi, Mahmoud Dicko, peu de temps avant la prière mortuaire sur des manifestants tués à Badalabougou, où l’imam réside et officie la prière.

« Je leur ai dit depuis le 19 juin et je le maintiens encore qu’on peut être fort sans être violent », poursuit l’autorité morale du mouvement de contestation, âgé aujourd’hui de 66 ans, qui demande par ailleurs aux manifestants de ne pas accepter de tomber dans le « piège de la violence ».

« Ce mouvement que nous avons enclenché est le début d’un espoir qui doit rester, qui doit se poursuivre, mais dans la dignité, dans le respect des autres », a encore conseillé le chef de file de la contestation du M5-RFP. Il a échappé à l’arrestation policière grâce à une très forte mobilisation de ses soutiens, affrontant à mains nues les forces de l’ordre.

Appel au rétablissement du dialogue

Sur la chaîne de télévision publique, ORTM, prise à partie par les protestataires, Ousmane Madani Haïdara, le président du Haut conseil Islamique du Mali a réitéré le même message d’apaisement. Avant d’appeler à la «libération» des opposants détenus et à l’instauration rapide d’un cadre de dialogue «franc et sincère» entre les parties, «pour se dire la vérité, ce qui est faisable dans le règlement de la crise actuelle ».

« Le Haut conseil ne ménagera aucun effort pour le rétablissement du dialogue et de la paix », a promis Haïdara, patron de la faitière des musulmans du Mali également leader de l’association religieuse Ansar dine.

Depuis des semaines, un dialogue de sourds perdure entre les deux camps.

Des prières pour la quiétude

Dramane Niaré, le patriarche des Niaré, l’une des trois familles fondatrices de la ville de Bamako, a invité également les protagonistes à la retenue en s’inspirant de « nos valeurs traditionnelles de dialogue ». « Quelle que soit la gravité de la situation, nous devons privilégier le dialogue et l’écoute », estime le doyen Niaré.

Même son de cloche chez les autorités catholiques et protestantes du pays. L’Archevêque, le Cardinal Jean Zerbo et ainsi que les autres responsables chrétiens exhortent au bannissement de la violence et à la prière, pour le retour de la quiétude.

Ces voix semblent avoir bien portés des fruits. Les scènes de guérillas urbaines du week-end laissent place désormais à l’accalmie.

Aly BOCOUM

Source: Bamakonews

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