Initiatrice de la campagne militaire qui a eu raison du Guide de la Grande Jamahirya Arabe Libyenne Socialiste et populaire Mahammar Kadhafi, la France est sur le point d’être rattrapée par ses casseroles. Le temps a donné raison au Premier ministre d’Union Nationale Fayed El Saraj installé par la communauté internationale qui a toujours accusé Paris de jouer double jeu en feignant d’être neutre alors qu’en sous-main, elle apporte une assistance militaire à l’homme fort de l’est libyen le Marechal Kalifa Haftar.
En effet les troupes gouvernementales ont récupéré sur une base abandonnée par l’armée nationale libyenne des missiles de fabrication française. Cette prise exceptionnelle a visiblement gêné le président Macron qui pour sauver la face par la voix de sa ministre des armées a fait savoir que Paris avait utilisé ces missiles pour protéger une mission militaire. Ce comportement de l’hexagone envers la Libye conforte l’argument de ceux qui, au Mali, pensent que l’exacerbation de la crise du nord qui a gagné le centre est le résultat de l’attitude de la France qui s’est posée en marraine des indépendantistes de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, eux-mêmes à la solde du sinistre IyadGhaly, un ancien allié de Bamako qui a pris les armes pour instaurer la charia en Afrique de l’Ouest. Pour les besoins de la cause, il s’appuie sur Amadou Kouffa leader du Front de Libération du Macina. Les combattants d’Ançardine et du FLM harcèlent les forces gouvernementales, la MINUSMA et même Barkhane qui est la force parallèle de la force onusienne sans grande difficulté. Les attaques à répétition de ces mouvements contre des civiles innocents n’a pas poussé la France à prendre les mesures qui s’imposent pour éteindre le feu incandescent qui est devenu un conflit inter-communautaire entre peulhs et dogons, deux ethnies du centre qui vivent en parfaite symbiose, depuis la nuit des temps. Les deux ethnies s’accusent mutuellement, alors que la marque que portent les massacres semble être l’œuvre de personnes étrangères. Le citoyen lambda comprend mal ces massacres, parce que l’espace aérien malien est surveillé par l’aviation française qui dispose d’une importante flotte aérienne composée de Rafales de Mirage 2000, de drones de surveillance et d’hélicoptères super- puma. Ces accusations portées contre la France passent mal au travers de la gorge de certains citoyens maliens. Pour eux, la France ne peut en aucune manière voir le Mali sombrer, dans la mesure où la notion de Nation est née le 20 septembre 1792 à la Bataille de Valmy. Ce jour là, avant de charger les jeunes patriotes français sous le commandement de deux jeunes officiers Dumouriez et Kellermann soulevèrent leurs chapeaux et crièrent vive la nation et à 2500 mètres, la canons français ravageaient les premiers régiments prussiens. L’écrivain allemand Goethe présent sur les lieux écrit de ce jour et de ce lieu date une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité et vous pourraient dire que j’y étais. Un pays qui a joué un tel rôle historique ne peut s’offrir le luxe d’assister à la décomposition d’une nation millénaire qui elle aussi a contribué à l’émancipation de l’humanité à travers la charte de kurukanfuga et l’aventure d’Aboubakary II qui a permis de découvrir l’Amérique. Laissez ce pays historique se décomposer dans le seul but de satisfaire une minorité qu’on peut appeler les enfants gâtés de la république, l’histoire ne pardonnera pas cela à la France et la communauté internationale. La France en veut au Mali, depuis que le président Modibo Keita dans un grand élan de patriotisme a demandé à Paris d’évacuer toutes ses bases se trouvant sur le territoire y compris la base militaire de Tessalit avec le camp de Hamachach. Cette décision est devenue une arête à travers la gorge de la France. De son côté, le président Modibo Keita n’a pas pardonné à la France son implication directe dans la dislocation de l’éphémère fédération du Mali qui regroupait le Mali et le Sénégal. Donc on peut dire que le divorce entre les deux pays a été douloureux. L’humiliation subit par la France pendant la guerre d’Algérie grâce en partie au soutien des contingents maliens dépêchés par Modibo Keita qui croyait aux idéaux du panafricanisme est restée dans les esprits de l’Élysée. À cette époque Jacques Foccart était déjà à la manœuvre pour faire chuter le régime socialiste de Bamako, pour la petite anecdote , le président de la République Populaire et Révolution de Guinée feu Ahmed Sekou Toure a dit de Foccart qu’il n’est pas faux au quart, mais faux entier . Il va plus loin en soulignant que quand Jacques Foccart passe la tempête le suit. Le 19 novembre 1968, 14 treillis décident de déposer le régime du président Modibo Keita, qu’ils accusent de converger vers une dérive dictatoriale. Une délégation dépêchée par les putschistes est désagréablement surprise quand le général De Gaulle lance à leurs figures cette phrase : est-ce que vous connaissez réellement l’homme que vous avez renversé ? Vous, vous êtes trompé, car Modibo a une vision pour votre pays. Malgré le coup d’État et l’allégeance des militaires, Paris n’a pas encore obtenu satisfaction. C’est dans ce contexte que Moussa s’installe confortablement dans le fauteuil présidentiel après avoir écarté à travers la théorie du complot , ce que nous appelons la bande des quatre à savoir KissimaDoukara, Karim Dembele, TiekoroBagayoko et Charles Samba Sissoko . La France pensait que son projet de retour sur la base de Tessalit est acquis. Mais paf, le président Moussa Traore, au cours d’une tournée au Japon décide d’amener le Mali à l’école japonaise, pour la France l’élève a dépassé les bornes, il faut vite agir avant qu’il ne soit trop tard. Des Touaregs rescapés de la répression de 1963 qui avaient servi au sein de la légion verte dans la bande d’Aouzou au compte du Colonel Kadhafi décident de revenir au bercail pour revendiquer une éventuelle indépendance. Depuis l’Égypte où il servait comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Mali,Almamoune Keita informe le président Moussa Traore sur ce qui se tramait pour déstabiliser le nord du Mali. Les rôles sont bien partagés entre les rebelles et certains intellectuels aigris qui en voulaient à mort à Moussa Traore, qui malgré le sommet de la Baule n’a pas été convainquit par l’instauration du multipartisme intégral. Au nord, les troupes gouvernementales parviennent à empêcher « les protégés »de la France à occuper le terrain. Cet échec François Mitterrand ne pouvait pas l’admettre, c’est pourquoi il s’appuiera sur certains intellectuels aigris pour le besoin de la cause. C’est le président Alpha qui sera en première ligne avec les Échos, un journal qui est autorisé par « le pouvoir dictatorial ». À travers un tissu de mensonges, il parvient à faire croire aux élèves et étudiants que le régime peut accorder la bourse à tous les lycéens et étudiants. Avant de souligner que le problème du pays est lié à la mauvaise gestion. Un président qui à l’époque accepte la liberté de la presse ne peut aucunement être un dictateur. Le 26 mars, le président ATT et un groupe d’officiers déposent Moussa Traore. Douze mois plus tard, Alpha est élu président. Malgré ses défauts de grand manipulateur, il oppose un refus catégorique , quand la France revendique à nouveau la base de Tessalit. IL est sauvé de justesse, il a failli être emporté par son refus d’aller à la rencontre de Chirac à Dakar. Pour lui le président Chirac est un nostalgique de l’Afrique-Occidentale Française (AOF). Le président Amadou Toumani Toure qui revient aux commandes par les urnes se rapproche du président Chirac. Mais après le départ de ce dernier, ATT et le président Sarkozy n’arrivent pas à accorder leur violon sur certaines questions comme l’immigration et la lutte contre le terrorisme. Le premier maintien le refus de ses prédécesseurs d’octroyer la base de Tessalit, le second profite de l’enlèvement de deux ressortissants français à Niamey pour pré positionner un détachement dans la ville de Gao. Après le coup de force du 22 mars, le MNLA et ses complices du djihad international occupent le nord du Mali pendant au moins 10 mois. À partir de janvier les terroristes qui ont écarté le MNLA décident de foncer sur Bamako. L’armée malienne, affaiblie par les combats entre bérets rouges et bérets verts, est vite débordée, c’est alors que le président de la transition le Pr Dioncounda Traore demande le soutien militaire de la France. Le 11 janvier les forces françaises dans le cadre de l’opération « serval » entrent en action en moins de deux semaines, elles libèrent l’ensemble du territoire malien. Cette intervention militaire a été saluée par le vice-président américain Joe Baden qui a fait le déplacement de Paris pour saluer le professionnalisme des armées françaises. L’hexagone prend enfin sa revanche et occupe la base de Tessalit. La Mission intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali s’installe. Mais les choses commencent à se compliquer avec l’assassinat en novembre 2013 de nos confrères Claude Verlon et Gislain Dupont à Kidal. Les deux journalistes français s’apprêtaient à venirà Bamako après un entretien avec Embery Ag Rhissa, lorsque des djihadistes les prennent en otage et les liquident. À Bamako, ils devaient animer une grande émission sur le Mali. Pour certains, ils en savaient trop c’est pourquoi ils ont été liquidés. On ne connaitra peut-être jamais le motif de leur assassinat par la volonté de l’Élysée. La France a beau clamer son innocence, elle a une part de responsabilité dans la crise qui continue à déchirer le Mali. C’est bien avec sa bénédiction que les bandits du MNLA défaits par les groupes djihadistes en occurrence le Mouvement Pour l’Unicité et le Djihad en Afrique (MUJUAO) ont repris du service en s’installant à Kidal. Certains maliens avertis comme le député Oumar Mariko du parti SADI et l’altermondialiste Aminata Dramane Traore avaient attiré l’attention de l’opinion par rapport au danger que représente la présence française sans un cadre juridique bien défini. Le 21 mai 2014 quand l’armée malienne évacuait la ville de Kidal, les forces françaises et la MINUSMA n’ont pas bougé le petit doit pour lui porter assistance contre des hommes en arme qui n’ont aucune légitimité. Certaines sources soulignent d’ailleurs que le DC10 d’air Algérie qui a été victime de crash sur le sol malien est l’œuvre de la DGSE française, car Paris voulait camoufler son coup fourré, car il a été découvert que les commandos enturbannés qui ont soutenu les bandits de la CMA étaient français. Il fallait effacer les traces, c’est pourquoi l’avion a subi cet accident avec comme résultat aucun survivant. En déplaçant le problème vers le centre l’Élysée veut mieux évaluer les richesses du nord. En effet dans une parution qui date des 1980 le journal le monde révèle que le nord du Mali est riche en or noir que cette réserve sera exploitée par la France quand les gisements des monarchies du golfe seront épuisés. Outre le pétrole, le nord du Mali offre d’énormes possibilités pour l’exploitation de l’uranium, de l’or et de la nappe phréatique. Des études ont révélé que le Mali possède les plus grandes réserves d’eau naturelles au monde.À cause de l’abondance du soleil, certaines puissances n’écartent pas la possibilité d’installer des centrales solaires pour utiliser l’électricité chez eux La présence de TOTAL dans une bonne partie du pays n’est pas un fait du hasard. Comme pour dire au peuple malien chasser les Français, ils passeront par Kidal pour revenir. Du temps où il était ministre de la Défense Jean Yvele Drian a clairement fait savoir que les hommes bleus sont les amis de la France. Ce n’est pas pour rien que la CMA réclame l’application intégrale de l’accord d’Alger la France y est pour quelque chose.
Mariam Samaka
Le Triomphe