Dans un communiqué laconique, la présidence de la République du Mali martèle qu’Ibrahim Boubacar Keita, le désormais ‘’monsieur Propre’’ a bel et bien fait la déclaration de ses biens devant la Cour Suprême. Une déclaration faite en catimini alors que les biens déclarés doivent être, en principe, portés à la connaissance de l’opinion publique nationale. Ce qui pousse d’aucuns à se demander ce dont à peur Ibrahim Boubacar Keita, qui, pourtant, jure la main sur le cœur qu’il fera une lutte implacable contre la corruption et faire de la transparence, le créneau de sa gestion du pouvoir. Mais avec ce geste, ‘’monsieur propre’’ est-il vraiment propre ? Et de quoi a-t-il peur en voulant garder ses biens secrets ?
Selon ce communiqué « il revient comme une rengaine, depuis quelques temps que le président de la Republique, Ibrahim Boubacar Keita n’est pas en phase avec la légalité pour n’avoir pas fait la déclaration de ses biens devant la Cour Supreme ». Selon le même communiqué, ces déclarations sont véhiculées par ceux qui ont ou peur ou intérêt à la désinformation et qui chercheraient à jeter de l’opprobre et l’anathème sur la lutte implacable contre la corruption et l’impunité engagée depuis le début du mandat présidentiel du président Ibrahim Boubacar Keita.
Toujours selon le communiqué : « contrairement à ces affirmations sans aucun fondement et sans aucun recoupement préalable, la Cour Suprême conformément à la constitution malienne a bel et bien reçu sous le N°059IP-CS du 9 septembre 2013, la déclaration écrite des biens du président de la République Ibrahim Boubacar Keita ».
En effet, il était attendu que le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita, 48 heures après son investiture le 4 septembre 2013 dernier fasse la déclaration de ses biens devant la Cour suprême, conformément à l’article 37 de la constitution du Mali qui stipule que « après la cérémonie d’investiture et dans un délai de 48 heures, le président de la Cour suprême reçoit publiquement la déclaration écrite des biens du président de la République. Cette déclaration fait l’objet d’une mise à jour annuelle… »
Quand la présidence jette de l’opprobre au président de la République
Mais, en plus de n’avoir pas respecté cette disposition de la loi fondamentale, Ibrahim Boubacar Keita n’a fait sa déclaration de biens que 72 heures plus tard. Et en catimini car, non seulement elle n’a pas été publique, mais rien n’a filtré par rapport aux biens que possède le nouvel homme fort du Mali.
Un homme connu pour son train de vie très élevé à qui l’on attribut à tort ou à raison un statut de ‘’bourgeois’’.
La question qui taraude l’esprit des uns et des autres est de savoir pour quelle raison les biens déclarés d’IBK qui, en principe, devraient être rendus publics sont gradés secrets au grand dam de la population ?
Une population qui exprime l’envie de savoir quel type de président elle a élu .
Un homme déjà riche qui épargnera le pays d’un enrichissement illicite ou un président venu pour se remplir d’abord les poches?
Autre question que nombre de personnes se posent est de savoir quel est l’intérêt pour le peuple si la déclaration des biens de ses gouvernants devrait rester secrète?
En effet, la transparence, la lutte contre la lutte implacable contre la corruption, la délinquance financière initiée par le président de la République est une initiative que les populations ont unanimement saluée. Car ce sont ces maux qui maintiennent le pays dans cette extrême pauvreté et dépendance de l’extérieur.
Et la règle doit d’abord s’appliquer au chef d’Etat et même à l’ensemble de ses ministres pour plus de transparence dans la gestion des affaires publiques.
IBK ne doit-il pas prendre exemple sur son ami, le président Issoufou Mahamadou du Niger voisin, qui juste après sa prestation de serment a déclaré ses biens, publiquement.
En voulant se dérober de cette disposition constitutionnelle, IBK lui-même se porte violateur de la Constitution du 25 février 1992 dont il est censé être le garant.
Même si son entourage s’évertue à le défendre, force est de reconnaitre que les biens déclarés de ce dernier doivent être rendus publics, donc portés à la connaissance de la population et non être gardés secret par Nouhoum Tapily dans les tiroirs de la Cour Suprême. Si tel restait le cas, cette déclaration n’aurait pas de sens et apparaitrait comme quelque chose qui n’a pas eu lieu.
Et le service de la communication de la Présidence, doit savoir sur quoi communiquer.
Comme disait Jean Coteau : « les miroirs feraient bien de réfléchir avant de renvoyer les images ».
Georges Diarra
Source: Tjikan