Les autorités saoudiennes ont annoncé mardi que seul un millier de pèlerins se trouvant déjà en Arabie saoudite seront autorisés à pratiquer le « Hadj » cette année, et que l’accès à La Mecque est interdit aux personnes âgées de plus de 65 ans, excluant ainsi les pèlerins venant de l’étranger. Une grande déception pour des millions de musulmans à travers le monde, y compris au Mali.
L’évolution de la pandémie présageait cette annulation pour le reste du monde, mais c’est quand même une déception pour Mohamed Keïta qui est au Mali. Comme la plupart des futurs pèlerins, il avait déjà versé les frais d’inscription et de prise en charge auprès de son agence de voyages : « Je suis vraiment déçu cette année. On a même payé la quasi-totalité [des frais], se désole-t-il. Sur les 3 millions, on avait déjà payé 2 millions. Vous voyez un peu ce que ça fait. »
Attendre l’an prochain
Si certains ont décidé de se faire rembourser, ce n’est pas le cas de Mohamed Keïta qui se résigne à attendre l’année prochaine. « Maintenant, je vise l’année prochaine. Mais l’année prochaine, est-ce que nous serons là ou pas ? L’incapacité physique, la mort, tout ça… Ça nous a fait un choc. Nous on va laisser quand même l’argent là-bas et attendre l’année prochaine, on verra bien. »
Cette annulation peut être mal vécue par certains croyants, nous explique Boubacar Niambele, qui lui aussi avait prévu de faire le Hadj cette année. « Pour beaucoup de musulmans, si une fois qu’ils ont décidé de partir, il y a quelque chose qui les empêche, c’est une mini-catastrophe, explique-t-il. Pour eux, c’est vécu comme s’ils n’étaient pas de bons musulmans. Et s’ils mourraient, ça veut dire qu’ils n’auraient pas fait cela pour compléter la pratique musulmane. »
Un des cinq piliers de l’islam
Le pèlerinage se tiendra du 28 juillet au 2 août, et habituellement c’est plus de 2 millions de pèlerins qui convergent en Arabie saoudite pour le Hadj, l’un des cinq piliers de l’islam.
RFI