Pour évaluer le prix de certains produits de grande consommation durant le mois de carême qui connaît habituellement une légère augmentation, nous nous sommes rendus dans certains points de vente de produits de première nécessité en ce mois béni en vue de nous renseigner sur la situation des prix sur le marché cette année. Dans les différents marchés visités, l’affluence était visiblement très légère, pas à cause des prix des produits qui sont cette fois-ci très abordables dans l’ensemble par rapport à l’année dernière, mais à cause du portefeuille même du citoyen qui se trouve apparemment vide.
Comme chaque année, à l’entame du mois béni de ramadan pour ne pas dire la veille, la population se ravitaille généralement de certains produits de consommation qui sont très utilisés durant ce mois comme le sucre, le lait, la farine, l’huile, la datte, le Gingembre, la pomme de terre, des jus de fruit ou autres. Cela, malgré les récurrentes augmentations que connait le prix de ces différents produits à cette période. Mais cette année, bien que beaucoup de ces produits aient même, au contraire, baissé de prix, la mobilisation des clients reste très faible. Géromé Samaké, vendeur de feuilles de « Kenkeliba » près du monument de la tour de l’Afrique, assimile ce manque d’affluence à la qualité du produit qui leur est fourni par les grossistes. À ses dires, les clients veulent du nouveau produit alors que ce qui se trouve sur le marché aujourd’hui est celui cultivé depuis l’hivernage dernier. À l’en croire, les prix ne diffèrent pas trop en détail par rapport à l’année dernière puis que c’est en détail que beaucoup de gens s’approvisionnent en ce produit.
Par contre Mme Kanté Mariam Coulibaly qui se trouvait à quelques mètres de lui et qui vend de la pomme de terre, de l’oignon, de la banane plantain, du gingembre et autres, dira que c’est l’argent même qui se trouve en court-circuit au Mali présentement. Selon elle, comparativement au ramadan de l’année dernière, beaucoup de produits ont baissé de prix cette année comme la Pomme de terre qui était à 500f est aujourd’hui à 300f, la banane plantain qui était à 1000f le tas a également réduit de prix. Cela reste de même pour beaucoup d’autres produits. Mais avec tout ça, les gens n’arrivent pas à s’acheter leurs besoins pour la rupture de jeûne.
Oumou Konaté confirmera les propos de Mme Kanté, vendant les mêmes produits au marché de Sogoniko. En effet, celle-ci dira que les produits n’ont pas connu d’augmentation de prix, du moins jusqu’à présent, précise-t-elle.
Du côté du marché de Daoudabougou, Bakary Doumbia est grossiste, il laisse entendre que depuis ses activités de commerce, il n’a jamais connu de telle situation. Selon lui, les produits sont abondants et moins chers sur le marché, mais les gens ne peuvent pas les acheter parce que seulement il n’y’a pas d’argent. À le croire, les prix du sucre, du lait et autre n’ont pas baissé cette année, indique-t-il ils avant de préciser qu’ils n’ont pas aussi connu d’augmentation.
Doussou Sidibé, ménagère et revendeuse de lait en poudre, dira elle aussi que les prix sont raisonnables sur le marché, mais qu’il n’y’a pas trop d’afflux sur le marché.
ISSA DJIGUIBA
Le Pays