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De qui se moque Sada ? Le bénéficiaire du marché des Passeports maliens est une société créée par le Gouvernement français !

Nous l’affirmons sans sourciller: «Oberthur Technologies», la société française à laquelle le marché du passeport malien a été attribué par le ministre Sada Samaké,  relève du gouvernement français et plus précisément de son ministère à la défense.  L’objectif est bien de recueillir les bases de données maliennes au profit de la France. Nous mettons le ministre Sada au défi de nous contredire.

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La question a tout son intérêt après le passage très «brillant» du ministre Sada Samaké devant les élus nationaux en fin de semaine dernière: de qui se moque-t-il ?Evidemment pas  du peuple malien, plus désenchanté que dupe, encore moins de sa presse qui a levé le lièvre. Alors de qui ? Bien sûr, du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta seul responsables de la catastrophe auquel nous mène aujourd’hui son très controversé ministre.

Aux dires du pitoyable intervenant «sortant des bois», il n’y a guère pénurie de carte d’identité et de passeports au Mali. Les documents en question sont disponibles dans les commissariats de police et au service de l’immigration aux prix respectifs de 1000 et de 50.000 F CFA.

Et par rapport à la passation du marché de confection du passeport malien, l’orateur a évasivement indiqué que le produit est toujours confectionné au Canada. Ledit marché, poursuit-il, a été, par lui-même attribué à ce pays en 2001 lequel continue à présent à fournir le Mali. Un avis d’appel a cependant été lancé auquel a pris par la société OBERTHUR en vue de l’attribution du nouveau marché. Point !

Ce qu’il n’a pas dit

Il est vrai que le contrat en question a été attribué au Canada en 2001. Mais il a expiré depuis le 31 décembre 2014. Et le ministre Sada Samaké a, de manière unilatérale attribué un nouveau contrat, abusivement appelé «contrat de collaboration» à la société française «Oberthur Technologies» (nous vous révèlerons le véritable visage de cette entreprise plus loin).

Nous l’affirmons : le contrat a déjà été passé, et de gré-à-gré à cette société bien avant le lancement de l’appel à candidature auquel la Canadian Bank n’a même pas été informé. Il a justement fallu une protestation de cette dernière, d’abord auprès de Sada Lui-même et de l’actuel premier ministre, pour être prise en compte au même titre qu’Oberthur Technologies et un autre postulant allemand. Mais souvenez-vous : le marché est déjà attribué !  Il s’agit donc d’une mascarade.

Signalons qu’à la faveur de l’audience d’avec les canadiens, le mois dernier, le premier Ministre Modibo Keïta, a clairement indiqué que ledit marché leur revenait de droit dans la mesure où ils ont respecté tous leurs engagements et même consenti d’énormes sacrifices pour le Mali. Explications.

Le canada offre le livret du passeport au prix de 4.000 F CFA à l’Etat malien qui le concède à  50.000 F CFA à ses citoyens

Le contrat des canadiens a théoriquement pris fin à la date 31 Décembre 2014. Et seulement  15 jours plus tard (15 janvier 2015), le ministre Sada Samaké a attribué le même marché à Oberthur Technologies.  La Banque canadienne en question a envoyé une mission à Bamako en fin février 2015 pour rencontrer le ministre Sada et le Premier Ministre Modibo Keïta (début Mars).  Bien entendu, la rencontre avec Sada n’a rien donné. Le ministre malien cherchait justement à éviter les visiteurs.

Reçus par le Premier Ministre, ce dernier leur signifia qu’ils se trouvent dans leurs bons droits. Et pour cause. La Canadian Bank offre le livret du passeport, tenez-vous bien, au prix de 4000 F CFA à l’Etat malien qui, à son tour, le cède à ses citoyens à 50.000 F CFA (un véritable réseau de drogue, diriez-vous !). L’Etat justifie cet écart exponentiel par le prix du timbre. Mais vous allez rire : il n’y a pas de timbre sur ce type de passeports. Suffit de regarder ! On est cependant enclin à tolérer cette arnaque officielle dans la mesure où tout l’argent est versé au Trésor Public. Il s’agit donc d’une sorte d’impôt acceptable. Passons !

Aussi, le Mali peine encore et à l’heure actuelle, à payer les montants dus à la CBN (des dizaines de milliards de nos francs). En clair, nonobstant le prix dérisoire de 4000 F CFA auquel le document est livré, l’Etat malien n’est pas encore parvenu à éponger ses dettes vis-à-vis de son partenaire canadien. Là aussi, nous mettons le ministre au défi de nous contredire.

Le dernier geste noble de la CBN à l’endroit du Mali est relatif à la conception des derniers passeports pour les pèlerins maliens à la Mecque au mois d’Octobre 2014. Avant cette date, les canadiens avaient  effectué la dernière livraison dans le cadre du contrat devant prendre fin au 31 Décembre 2014. Les deux parties étaient donc quittes. Mais suite à la forte demande de passeports par les pèlerins, le Mali sollicita encore son désormais ex-partenaire pour lui confectionner d’autres livrets.  Ce qu’il fit. Les pèlerins maliens purent ainsi effectuer leurs rites sans ambages. Et connaissez-vous la dernière? (Lire encadré).

C’est au regard  de tous ces dévouements et aussi, de la qualité du produit, que le premier Ministre estima que les canadiens étaient dans leurs bons droits. Ce qui n’est pas l’avis du ministre Sada.

Le passeport d’Oberthur sera cédé à 65.000 F CFA et les montants seront versés dans un compte de la société française, pas au Trésor Public malien

Sur la base du contrat de concession, c’est le concessionnaire, à savoir, la société «Oberthur Technologies» qui fixe désormais le prix du nouveau document malien. L’annexe 7 (Rémunération, prix minimum et variation du prix – page 39/51 du contrat de concession) précise en effet  ceci : «le prix du passeport fixé par voix de décret est fixé par le concédant étant entendu qu’il ne saurait être inférieur à 65.000 F CFA». Et l’alinéa suivant de signaler que le prix en question ne pourra être «revu qu’à la hausse».

C’est dire que la hausse tarifaire touchera désormais les documents maliens.  De 50.000 F CFA, le prix du passeport avec Oberthur connaîtra en effet une hausse de 15.000 F CFA, soit 65.000 F CFA à l’acquisition !

Et pis ! Le montant sera entièrement versé dans un compte bancaire de la société française indiquée. Pas au niveau du Trésor public malien.

Souvenez-vous-en : le Canada octroie le même produit à 4000 F CFA. Et l’Etat malien le cède à ses citoyens à 50.000 F CFA. Le gap est versé dans les caisses du Trésor public malien.

Pour sa part, Oberthur donne son produit à 65.000 F CFA et tout le montant est entièrement versé dans son compte bancaire. Sans commentaire !

La méthode d’Oberthur se justifierait-elle par la qualité de son produit  comme l’a laissé entendre le ministre Sada Samaké devant les honorables?

Oberthur, Un vulgaire sous-traitant et opportuniste

Avouons que les députés n’ont pas été très attentifs aux déclarations du Ministre lors de son interpellation. L’orateur a soutenu que le passeport d’Oberthur est biométrique et possède des garanties de sécurité et patati patata… Mais voici la triste réalité : Oberthur ne confectionne pas de passeport. Il s’agit d’un vulgaire sous-traitant. Et au moment où nous mettions sous-presse, aucun matériel et logistique n’est arrivé sur place au Mali nonobstant la signature du contrat de collaboration depuis maintenant presque 6 mois. Nous lançons encore défi sur le sujet.

Les algériens ont justement  constaté que « la société française Oberthur était la moins expérimentée, si bien qu’elle ne possédait même pas la solution proposée» (lire l’enquête de notre confrère algérien : « L’incompétence d’Oberthur dans le domaine est telle que le gouvernement français lui-même a dû annuler son contrat avec cette société… ».  (Très instructive)».

La société en question a tout simplement profité des troubles  et de la cupidité de certains responsables pour s’incruster dans le décor malien.

Rappel de quelques faits : Oberthur, depuis sous le règne d’ATT, a tâté le terrain, malien mais sans succès.  Les autorités au moment des faits, en l’occurrence, le Ministre Sadio Gassama n’a pas caché sa méfiance et s’est abstenu.

Mais à la faveur du coup d’Etat militaire de mars 2012, le Lieutenant Amadou Konaré nomma son père Adama Konaré, directeur de la Police des frontières. La cacophonie et les tripatouillages aidant, la société «Oberthur Technologies» revint encore à la charge. Et le dossier, à la surface.

Outre le nouveau directeur Adama Konaré, le nom du Colonel Hama Barry ainsi que celui du DAF reviennent constamment dans le dossier. Mais le premier (Adama Konaré) n’eut pas le temps de conclure l’affaire. Il fut admis à la retraite. Le dossier resta caché dans les tiroirs. Mais voilà qu’à la suite du scrutin présidentiel de 2013, arriva un nouveau président démocratiquement élu lequel lança son dévolu sur le Général Sada Samaké.  Et revoilà Oberthur ! Nous taisons délibérément et pour l’instant, beaucoup d’autres contours de l’affaire. Pour l’instant !

A suivre !

B.S. Diarra

Encadré

En vue de juguler la crise…

Le Canada a livré 33 000 passeports, le jeudi 16 avril dernier

Encore une fois, la Canadian Bank (CBN) qui finance la conception du passeport malien, est venue à la rescousse de l’Etat, le jeudi 16 avril dernier. Ce, après avoir contribué à apaiser la tension sociale née des suites de la même pénurie relatives au document de voyage des pèlerins maliens.

Elle (la Canadian Bank) a financé et fait livrer 33 mille passeports au Mali, seulement le jeudi dernier.

Mais où est donc la société française « Oberthur Technologies » à laquelle le marché a été attribué ? Des observateurs bien avertis la soupçonnent d’avoir déjà sous-traité son marché à un autre partenaire lequel procéderait une livraison sous le manteau.

En tout état de cause, il nous revient que le ministère des Finances  a refusé de cautionné le contrat  douteux. Et pourtant, le ministre Sada  a d’ores et déjà engagé le Mali avec la signature du fameux «contrat de collaboration». Ceci est une autre histoire que nous ne ferons un plaisir de suivre pour vous.

B.S

 

Oberthum vue par les Algériens : «Incompétente, inexpérimentée… fabrique le passeport biométrique le moins sécurisé au monde… »

 L’article ci-dessous, est de notre confrère Sonia Baker en date du 16 Février 2013, publié sur le site de « Algérie Patriotique » (www.algériepatriotique.com). Lisez et comparer la situation algérienne au cas malien. D’abord le ministre ayant fait appel à Oberthur était très contestée ; Vous comprendrez en outre,  qu’Oberthur convoite plutôt la base de données des pays ciblés; qu’elle ne conçoit pas elle-même le document en question ; qu’elle travaille au compte du gouvernement français… Et vous noterez, que suite à son arrivée en Algérie,  ce pays connut elle aussi des problèmes dans le processus d’établissement de ses cartes d’identité nationale… Lisez plutôt et consommez sans modération ! 

« L’incompétence d’Oberthur dans le domaine est telle que le gouvernement français lui-même a dû annuler son contrat avec cette société… »

« La délivrance du passeport biométrique est-elle bloquée ? Les postulants devraient se contenter, pour le moment, de l’ancien document. Le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, aurait ordonné depuis une dizaine de jours la mise à l’arrêt du projet, selon certaines indiscrétions (le sujet étant sensible, il est difficile d’obtenir une confirmation officielle). Il ne s’agirait guère d’un problème technique mais plutôt d’une grave affaire qui porte atteinte à la sécurité nationale. Un scandale de plus ? La société française Oberthur, qui a décroché le marché à l’époque où Noureddine Yazid Zerhouni était ministre de l’Intérieur, serait directement mise en cause. Elle aurait, d’après la même source, totalement et définitivement perdu ce marché hautement stratégique pour notre pays. La décision d’Ould Kablia serait motivée par la mauvaise qualité avérée du système de sécurité PKI (Public Key Infrastructure) fourni par cette société. Un système développé sur la base d’une technologie tellement dépassée que des étrangers arrivent à manipuler aisément l’identité de milliers de citoyens algériens. Cela, alors que le but même de cette acquisition était d’éviter toute intrusion dans la base de données du passeport biométrique. S’agirait-il d’une arnaque ? D’un complot ? D’une affaire de corruption ? Comment et pourquoi Oberthur a-t-elle été choisie ? Le mystère reste entier.
Un choix désastreux
Pourtant, selon une source proche du dossier, la société française Oberthur était la moins expérimentée, si bien qu’elle ne possédait même pas la solution proposée. La direction d’Algérie Télécom avait tellement été surprise par le choix d’Oberthur qu’elle avait protesté à travers un recours auprès de la Commission d’évaluation des offres. Dans son recours, Algérie Télécom avait étalé son savoir-faire et sa maîtrise parfaite de cette technologie dans l’espoir de convaincre les membres de cette commission. Elle s’était engagée à assister les chargés du projet du ministère de l’Intérieur dans les solutions les plus avancées. En vain. Le choix est tout de même maintenu. Oberthur a, ainsi, comme par un tour de magie, obtenu ce marché de rêve, devant les entreprises les plus pointues dans ce domaine, à l’instar de la société allemande Giesecke et Devrient (GND) et CSC Corporation. Une fois le marché décroché,Oberthur, qui ne fabrique pas elle-même le système demandé, sous-traite avec une autre société française, à savoir Keynectis, qui relève directement du secrétariat général du ministère français de la Défense. Ce qui est encore plus surprenant dans le choix d’Oberthur, c’est le fait que Keynectis avait également soumissionné avec une offre de 3 000 euros moins chère que celle d’Oberthur. Une question se pose d’elle-même : pourquoi a-t-on retenu Oberthur si le détenteur de la solution originelle est bien là avec une offre financière plus intéressante ? Une question qui n’a pas manqué d’embarrasser les responsables du ministère de l’Intérieur qui se murent dans un silence assourdissant.
La mystérieuse Keynectis
Pour comprendre la gravité de cette affaire, il faut bien connaître le véritable fournisseur de la solution PKI, à savoir Keynectis. Cette société n’est pas comme les autres. Elle a été créée au début des années 2000 par le gouvernement français dans le but de contrecarrer les Etats-Unis dans le domaine très sensible des nouvelles technologies et de la protection des données informatiques. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que ses tuteurs lui aient donné naissance un 14 juillet, une date hautement symbolique pour la France. En quelques années d’existence, Keynectis réussit à devenir une entité incontournable dans la sécurisation et le cryptage (et décryptage) des données. Son secret reste bien gardé par les services des renseignements français. La création de Keynectis par le gouvernement français est due à la perte du leader français en la matière Gemplus, qui a été racheté majoritairement par un fonds d’investissement américain, très proche des services secrets, à leur tête la CIA. La reprise de Gemplus par les Américains avait tourné à l’espionnage industriel et technologique. Pour ne pas mettre leur sécurité nationale entre les mains des Américains, les Français ont décidé de créer cette nouvelle entité dont le principal actionnaire est l’Etat français, auquel se sont greffées quelques sociétés privées de droit français. Le but recherché avec Keynectis est de créer une entité française puissante qui pourrait tisser ensuite des alliances stratégiques au niveau européen et même mondial. Il est certain que l’Algérie, de par les enjeux politiques et économiques actuels et futurs, est une cible de choix dans le cadre de cette stratégie. Et Keynectis semble s’être bien introduite en Algérie. Notre source affirme qu’en plus du passeport biométrique électronique, cette entité aurait intervenu dans le projet de la carte Chifa à travers son actionnaire Gemalto. Elle aurait également participé à l’avis d’appel d’offres lancé en septembre dernier par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) pour l’assistance à la mise en œuvre de la certification électronique en Algérie. Mais le scandale du passeport biométrique semble avoir contraint l’ARPT à annuler l’appel d’offres. Le ministère de l’Intérieur était-il au courant de la relation contractuelle qui lie Oberthur à son sous-traitant Keynectis ? Est-il au courant des nombreuses affaires de corruption et scandales dans lesquels est impliquée Oberthur dans plusieurs pays ?
Un laminât à haut risque
Techniquement, Oberthur est connue pour sa qualité d’intégrateur qui exploite des solutions d’autres opérateurs. Et au-delà de toute autre considération, la solution de Keynectis reste en-deçà des besoins de l’Algérie. C’est une solution de sécurisation aux capacités limitées à un million de passeports, alors que les besoins de l’Algérie sont de l’ordre de 8 millions. L’incompétence d’Oberthur dans le domaine est telle que le gouvernement français lui-même a dû annuler son contrat avec cette société, suite à une intervention de l’ancien président français Nicolas Sarkozy. Chez nous, Oberthur a réussi à rafler tous les marchés de la biométrie, du livret au PKI en passant par le laminât. Et comme pour le PKI, elle sous-traite avec une autre PME française, Fasver, pour la production du film protecteur qui sécurise le passeport, pour le compte de l’Hôtel des monnaies. D’après certaines sources, le projet du passeport biométrique électronique a été retardé au début à cause de ce laminât de Fasver. Les alertes lancées par des experts algériens, qui s’appuyaient sur l’expertise internationale, ont, selon ces sources, conduit l’Hôtel des monnaies à chercher un autre fournisseur. Le fournisseur Fasver, lui aussi, ne fabrique pas tous les éléments de sécurité du laminât holographique. Il sous-traite une partie, ce qui pénalise l’Etat algérien et l’expose à toutes formes de détournements, trafics et de vols de passeports. A travers Oberthur et ses sous-traitants, l’Algérie allait avoir le passeport biométrique le moins sécurisé au monde. Cette affaire illustre on ne peut mieux comment les données sensibles de l’Algérie et de citoyens algériens allaient être confiées à des brokers (intermédiaires) sans foi ni loi ».
Sonia Baker

www.algériepatriotique.com

Titre original : « Y a-t-il une affaire d’espionnage derrière le retard du passeport biométrique algérien ? »

 

source :  La Sentinelle

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