De ce sujet, nous nous intéresserons limitativement au volet distribution des vivres qu’on appelle couramment « dons ».
Depuis des décennies, la région de Kidal, à l’instar de toutes les régions du Nord du Mali, fait face à des perturbations socio-économiques et politiques de grande envergure. De climat sahélo saharien, la région connait aussi les effets du changement climatique- changement qui s’accentue chaque année. Il est vrai que les catastrophes affectent beaucoup les populations mais, force est de reconnaître que les hommes ont souvent, eux aussi, une certaine responsabilité dans ce qui leur arrive dans la gestion de leur environnement. En effet, l’avancée du désert est réelle et devient inquiétante. Seulement les populations de cette vaste zone, ayant longtemps vécu presque à l’« état de nature » se refusent de lui opposer une quelconque stratégie d’atténuation. Cette avancée est perçue comme une fatalité. D’autre part, l’action anthropique « désertisation » s’accentue et constitue un des facteurs aggravant la désertification. Aujourd’hui, le drame est qu’on trouve difficilement une souche de bois de chauffe pour faire ne serait-ce qu’un petit thé dans de nombreux oueds jadis pleins de bois morts. La région est plongée des années durant dans des cycles répétitifs de sécheresses d’ampleurs différentes et qui provoquent du coup une grave déstabilisation socio économique des populations, surtout des éleveurs nomades. Ces populations perdent régulièrement leur cheptel, base de leur économie, avec pour conséquences, une vulnérabilité qui s’installe durablement et la nécessité de faire appel chaque fois à l’aide d’urgence dans le domaine de l’assistance humanitaire et alimentaire.
Ainsi à chaque catastrophe, le SOS est lancé, l’assistance humanitaire se met en marche et les généreux donateurs se pressent d’intervenir pour sauver ce qui peut l’être. Voilà au moins un des côtés positifs qu’on peut attribuer à cet élan spontané de solidarité internationale. Cela s’est produit en 1973, en 1984 (années de sécheresse) en 2012 (année de rébellion armée) et continue encore dans la région de Kidal où les humanitaires apportent toujours leur assistance.
De 1973 à nos jours, ce sont des millions de tonnes de vivres qui sont distribuées aux populations affectées par les crises. Mais, hélas! la région reste toujours dans l’œil du cyclone, l’assistance humanitaire n’étant qu’une action ponctuelle. Il faut préciser que cette situation n’est pas propre à Kidal, plusieurs pays de cette partie du monde appelés « pays du tiers monde – pays pauvres » connaissent le même sort suite aux catastrophes et aux crises qui ont été toujours dramatiques.
Malgré son caractère indispensable au moment des crises fortes, il faut rappeler que l’assistance humanitaire a des limites réelles à cause de son objectif bien clair ne visant le plus souvent que l’urgence. Elle n’est pas destinée à faire du développement durable, c’est juste un soutien limité dans le temps que les pays nantis apportent de manière ponctuelle pour soulager les souffrances des populations en situation de détresse aigue.
L’assistance humanitaire entretient une forte dépendance dont on ne peut sortir que par des actions d’envergure menées sur le long terme ; notamment des projets structurants avec des actions porteuses et fortes dont l’objectif devra être cette fois-ci « l’assassinat » définitif de l’aide par le sevrage progressif des populations devenues adultes. Ceci n’est pas encore amorcé dans la région de Kidal où l’esprit d’indigent est toujours là et entretient par ricochet la destructrice mentalité d’assistanat. En effet, dans la région, dès qu’une distribution gratuite de vivres est annoncée, tous deviennent des démunis, des cas sociaux (pauvres comme riches), identiques à des oisillons qui ouvrent toujours leur bec pour recevoir de la nourriture de leurs parents qui reviennent de la chasse.
Les populations atteintes de la « donite » sont tellement conditionnées et habituées à bénéficier de dons qu’elles ont même commencé « l’atomisation » de leurs fractions, ce qui crée beaucoup de tensions et de frustrations. Chaque grande fraction se fragmente en plusieurs autres entités dans le but d’obtenir plus de rations en vivres pendant les opérations de distribution. En réalité, même si cette aide est correctement distribuée, ce qui d’ailleurs n’est jamais le cas, elle ne pourra pas suffire à tous dans ces conditions d’indigence à la fois immodérée, de circonstance et généralisée.
Une fois à destination, la distribution de dons va exiger une grande transparence pour éviter des conflits internes qui restent toujours potentiels au regard de l’intérêt accordé à ce genre d’opération.
Dans la région, l’octroi des dons attire beaucoup de monde. Certains chefs de familles nomades vont s’agglutiner dans les villages pendant des jours, abandonnant leur troupeau à la divagation et à la merci des fauves pour ne recevoir finalement que quelques kilogrammes de céréales souvent charançonnées. Le cas anecdotique le plus illustratif est celui d’un riche éleveur d’une zone nomade proche de Kidal, de la zone de Djébock (région de Gao), qui, lors de la sécheresse de 1984 a eu écho d’une distribution de dons. Il a abandonné ses animaux et s’est rendu au village pour y ramener 50Kg de sorgho rouge, une céréale destinée, ailleurs, à la nourriture des chevaux. Après lui, une pluie diluvienne s’est abattue sur son troupeau, lui occasionnant une perte sévère évaluée à une cinquantaine de moutons. Espérait- il, peut-être,que Dieu Le Tout Puissant lui serve de berger en attendant son retour! Le calcul est simple, 50 moutons perdus sont approximativement l’équivalent de 1.500 000Fcfa et les 5O Kg de sorgho rouge reçus valent à peine 5 000 F cfa dans le meilleur des cas. Le jeu en valait-il la chandelle ?
Un autre exemple également anecdotique et non moins intéressant est celui d’un groupe de cultivateurs qui labouraient leurs champs dans une zone frontalière avec un pays voisin, qui avaient aperçu un avion larguer, par erreur, des vivres destinés à une autre zone ; ils se sont rués sur le site pour recueillir la manne parachutée. Depuis ce jour, à chaque passage des avions long courrier au dessus de leur tête, ils accouraient et les suivaient sur des kilomètres dans l’espoir de voir tomber du ciel des denrées alimentaires. Ils se sont ainsi totalement détournés de leur travail d’agriculteurs, leur production diminuait chaque année et ils ont commencé à vivre dans une disette quasi permanente : scruter le ciel est devenu pour eux une habitude qui a pris le dessus sur le labour et la récolte dans les champs.
Tout ceci pour dire qu’avec une assistance gratuite, servie sur plusieurs générations, l’esprit d’entreprise, le génie créateur, le goût de l’effort sont forcément affectés. L’intérêt pour le gain facile nuit aux hommes et installe l’oisiveté. Le risque de perdre aussi l’usage de ses mains à force d’attendre une aide providentielle devient réel. Il ya finalement perte totale de la noble habitude de vivre de la sueur de son front. Les réflexes « d’acteurs producteurs » sont atrophiés quand ils ne sont pas systématiquement anéantis et l’avenir d’une région sans bras valides pourrait être ainsi plombé pour des années encore. Egalement, le fatalisme se développe dangereusement au sein des populations assistées et « euthanasiées » qui ne voient plus désormais leur survie qu’entre les mains des autres, dans leurs poches ou à travers leur générosité. La vie des populations est maintenant uniquement basée sur la main tendue. Quand l’aide d’urgence s’étale sur des décennies, les populations bénéficiaires, habituées au prêt-à-consommer sont anesthésiées par « l’allaitement » artificiel ; elles acquièrent par conséquent de nouveaux comportements anti-production. Enfin, il devient difficile pour ces populations de s’imaginer la nécessité de se prendre en charge par l’engagement, le don de soi dans un processus de développement local durable qui rétablit de façon pérenne les moyens d’existence des ménages vulnérables et renforce leur résilience face aux risques des chocs.
Comme autres insuffisances de l’assistance humanitaire (principalement alimentaire), on peut mentionner le fait que celle-ci n’atteint pas toujours ses cibles, qui sont les vrais nécessiteux, et elle est quelquefois inadaptée aux besoins des populations. Par exemple, en 1973, les vivres (farine, lait en poudre, biscuits, haricot, sardines…) inconnus des populations nomades sinistrées et qui leur ont été distribués ont provoqué une hécatombe parmi les enfants et les vieillards nourris autrefois essentiellement de lait frais nature, de viande, de dattes de fonio… Mais, ceci n’est plus le cas aujourd’hui avec l’accoutumance créée par la consommation répétée des aliments divers, octroyés sous forme de dons.
L’aide humanitaire est aussi régulièrement détournée et utilisée dans certains cas pour renforcer le statut social et le pouvoir économique des responsables chargés de sa distribution. Les exemples sont nombreux, mais nous ne rappellerons seulement que celui des« villas de la sécheresse» synonymes à vrai dire de « villas de la faim » -villas construites en 1973 à Bamako par des responsables de l’époque, dont le mauvais leadership politique et gouvernance n’ont pas permis de considérer suffisamment l’ampleur de la crise. Ceci a donné l’occasion au journaliste Philippe Deacraene d’écrire un émouvant article dans le journal « le Monde » sur la mauvaise gestion de l’aide humanitaire reçue au Mali. L’autre exemple est celui portant sur l’acquisition de biens matériels importants (maisons, voitures, animaux…) par des « notables » distributeurs de l’aide dans la région de Kidal entre 2012 et 2016 grâce à la vente illicite, frauduleuse des dons. Malheureusement pour eux leur acte n’est qu’un secret de polichinelle. Il faut faire savoir à ceux qui ne le savent pas que dans la société traditionnelle des Keltamacheq, l’homme qui spolie les démunis, les sans-voix est un individu minable, perçu comme un homme qui marche nu, pire il est même qualifié de « mangeur de charogne ».
De nombreux responsables détournent aussi les dons et s’en servent très souvent pour acheter la conscience des citoyens lors des campagnes politiques. Pour qui connaît le Mali et d’autres pays du monde, les exemples ne manquent pas.
Ce que l’on remarque aussi, c’est que dans la chaîne de distribution de dons, il prévaut l’inéquité, le népotisme, et la malversation de la part des acteurs, tous responsables à des degrés divers de ce qui arrive aux « dons » dans leur tortueux acheminement. Il y a les donateurs, les ONG internationales et nationales mandataires qui ne font pas toujours un suivi régulier et correct des actions à eux confiées. Un autre maillon, plus prédateur est celui-ci composé d’élus, de chefs de village/quartiers, de chefs des secteurs de développement… au niveau des communes qui sont passés – avec bien entendu la bénédiction des différentes administrations – pour de vrais « maîtres-d’œuvre » en matière de détournement des dons.
La distribution des vivres dans un milieu de démunis est très sensible. C’est pourquoi, tous ceux qui ont le moindre souci de préserver leur dignité, leur personnalité, leur respectabilité doivent éviter les éclaboussures et le discrédit liés au partage des dons. Pour s’y engager, il faudrait faire preuve d’une grande intégrité morale. On dit souvent que lorsqu’on sait nager, on peut se baigner sans se noyer. Cette vérité n’est pas encore valable aujourd’hui à Kidal, où des responsables distributeurs de dons, mauvais nageurs, sont non seulement « mouillés », mais sont devenus des individus indexés et méprisés au sein de leur société à cause de leur inéquité dans le partage des aides qui arrivent au nom des populations. L’inacceptable est que ce sont ces mêmes individus avides, fiers dans leur peau et sous leurs grands boubous en Bazin riche qui, malgré leur incurie et leur moralité douteuse remuent ciel et terre pour devenir les patriarches, les« têtes de proue » de la société, c’est-à-dire des élus, des notables, des chefs de fraction et de villages… Comme quoi, le ridicule ne tue pas certaines personnes dans ce milieu.
Comment enfin sortir du cercle vicieux de la distribution gratuite des vivres (les dons) pour évoluer, vivre autrement et avancer sur le « chemin de la résilience ? »
Cette question est au cœur même du paradigme qui sépare en général l’aide humanitaire du développement. Dans les bonnes conditions, après l’action humanitaire d’urgence, c’est le développement durable qui est initié en vue de protéger les moyens d’existence et assurer un relèvement économique progressif des populations ayant vécu dans la précarité pendant des années. Nous estimons que pour sortir de l’assistanat basé sur la politique de l’aide gratuite et ne plus revenir à la case de départ, celle de l’indigence entretenue, des actions de développement bénéficiant de l’accompagnement des partenaires financiers devront être bien identifiées, financées et portées désormais en priorité par les populations elles-mêmes.
La transformation des mauvaises habitudes « prêt- à- consommer », acquises dans la société avec la distribution des dons, en réflexes orientés vers la production où les hommes acceptent de vivre de leur propre force, comme c’était le cas dans l’ancienne société nomade traditionnelle où il y avait peu de parasites – la vie étant une lutte au quotidien, un véritable « struggle for life » requière donc l’absolue nécessité de réfléchir à la mise en place d’un système continu de « food for work » (travail contre nourriture) adapté aux populations. Un système qui remettra ainsi le Travail au centre de la vie des communautés. Il s’agira de donner des connaissances de base aux femmes, aux enfants et aux hommes pour entreprendre de petites tâches simples à haute intensité de main d’œuvre portant sur l’assainissement (ramassage et de destruction des plastiques), le creusage de puits pastoraux et maraîchers, la construction de diguettes antiérosives, les cordons pierreux, l’ensemencement des plaines dénudées, la plantation d’arbres dans les sites oasiens propices, la lutte contre le ravinement et l’ensablement des oueds…
Ces activités amèneront les populations à prendre conscience du fait que le désert est là et avance régulièrement. Il devient donc impératif pour les communautés de protéger leur environnement naturel aujourd’hui fragilisé et dévasté car des sauveurs miraculeux ne viendront jamais d’ailleurs pour s’en occuper de façon bénévole. C’est une question de vie ou de mort pour des populations vivant dans une zone pastorale et qui connaissent une paupérisation croissante à cause de la désertification. Les sécheresses et les crises ont certes désarticulé le mode de vie des populations sur de longues périodes, mais après les catastrophes, on ne doit pas se dire que tous les « ponts sont coupés », le regain de confiance en soi, la reprise des efforts individuels et collectifs sont une obligation pour tous si l’on veut rester en vie.
Avec le « food for work » comme moyen de soutien aux activités productives, les populations vont mieux comprendre également, si elles le veulent bien, que pour vivre il faut d’abord travailler, quelques soient les difficultés pour pouvoir ensuite consommer ce que l’on a soi-même produit. A ce propos, les chinois disent « vaut mieux apprendre à quelqu’un à pêcher que de lui donner un poisson tous les jours » ; c’est ce qui est sûr et d’ailleurs, c’est ainsi que « l’homme normal » a toujours fonctionné depuis qu’il existe sur la terre. Par ailleurs, même si « le droit à la nourriture » est un principe cher aux agences des Nations Unies, la production de celle-ci doit être aussi par principe l’affaire à tous, parce que, quand la famine arrive, elle s’abat surtout sur ceux dont les greniers sont vides.
Les fatalistes estiment que sortir de l’engrenage de l’aide humanitaire est un effort presque impossible pour les pauvres, mais comme le disent les Kaltacheq « tezortsalmadtarabt » qu’on pourrait traduire par « la souffrance est une école, l’homme y apprend beaucoup de choses, même les plus difficiles à comprendre, des choses qui stimulent, qui incitent à la recherche des alternatives et à tirer profit des opportunités», donc il faut se lever et se battre. A ce niveau, ce qu’il faudrait véritablement déplorer, c’est l’attitude même de certains partenaires au développement. Pendant qu’une partie s’efforce à montrer l’importance de la participation des populations à la réalisation de leurs propres infrastructures de base en vue d’une meilleure autonomisation/appropriation, d’autres par contre, sapent les efforts des premiers en les leur offrant gracieusement « clé à main », toute chose qui ne facilite pas l’abandon par les bénéficiaires de l’éternelle politique de la main tendue.
De commun accord avec les partenaires financiers intervenant dans l’humanitaire, faire de sorte que la réalisation des actions nécessaires au développement durable dans les zones longtemps soumises aux effets néfastes des catastrophes, provienne d’un« fonds spécial d’investissement ». Ce fonds sera alimenté par des ressources financières tirées de la conversion d’une partie des dons destinés à la distribution gratuite. Mais la bonne gestion de ce fonds est une autre paire de manche pour laquelle toutes les dispositions idoines devront être prises au préalable. Pour ne pas faire un coup d’épée dans l’eau, on doit sécuriser ce fonds en le mettant à l’abri des prédateurs et en faire une utilisation judicieuse qui ouvrirait la voie vers la sortie de l’assistanat.
Parallèlement au « food for work », et/ou le « cash for work », mettre en œuvre de micro projets avec l’implication inclusive des bénéficiaires directs dont les principales activités à financer seront l’élevage, le maraîchage, l’artisanat, le petit commerce. Des efforts particuliers seront axés sur l’élevage et le maraîchage tout en tenant compte des nouvelles conditions climatiques.
Avec des pratiques innovantes (suivi sanitaire rigoureux, déstockage anticipé, embouche, transport de l’eau dans des citernes, transformation -conservation – commercialisation des produits laitiers, sites de fixation, construction de diguettes de retenue de l’eau de pluie, banques de céréales et des aliments de bétail…), faire de l’élevage une activité sécurisée plus rationnelle, plus productive, plus rentable donc résiliente face aux effets du changement climatique. Aujourd’hui, les éleveurs nomades doivent se résigner à la compréhension que le temps de l’élevage extensif et de prestige s’éloigne d’eux de jour en jour. Ils doivent par conséquent, toujours dans leur stratégie de mobilité, chercher à s’adapter et résister car les années à venir seront très difficiles s’il n’y a pas une évolution des mentalités favorable aux inéluctables changements. Toutefois, il est fondamental d’agir avec prudence et souplesse pour éviter toute intervention brusque qui briserait ou fragiliserait les systèmes traditionnels de gestion de l’eau, des pâturages, des terres salées et même des conflits ; une gestion qui malgré les changements reste encore utile pour les équilibres socio-économiques.
Le maraîchage, la phoeniciculture, les cultures fourragères, la plantation d’arbres et la production de légumes bio sont à développer dans les différentes oasis de la région. L’objectif est de jeter les bases d’une agro-écologie entrainant l’intégration des cultures et de l’élevage, la fertilisation des sols, l’augmentation des revenus et l’atténuation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Dans la mesure où le soleil est quasi permanent, on doit encourager comme moyens d’exhaure, l’utilisation de l’énergie solaire plus écologique et plus pérenne avec des coûts actuellement accessibles.
Aussi, pour réhabiliter la culture du milieu en « agonie », le sous-secteur de l’artisanat ne doit pas rester non plus le parent pauvre du développement local. Il faut le dynamiser à travers le financement de micro- projets accordés aux forgerons et autres artisans qui n’ont jamais été des oisifs dans la société, et aux groupements féminins travaillant dans ce domaine. Dans la région, l’expérience a démontré que les forgerons sont des travailleurs infatigables et les femmes ont, quant à elles, plus de crédibilité que les hommes en matière de remboursements de prêts et d’organisations institutionnelles. Les femmes sont un acteur important sur lequel pourrait reposer en partie le développement local.
Les prédateurs de l’aide et les détracteurs des idées progressistes, ennemis des changements, avanceront certainement l’idée selon laquelle, tout a été déjà essayé dans cette région, mais rien n’y a réussi à présent. L’argument n’est certainement pas solide et est facile à contrer parce qu’on peut leur poser les questions suivantes :
– Quels responsables/leaders des populations se sont investis jusqu’à là de façon honnête et désintéressée pour changer les choses et pour aller dans la direction du développement et du bien-être des populations ?
-Quelle vision prospective et approche d’implication et de responsabilisation des bénéficiaires directs ont été également adoptées par les leaders de la région?
Si d’aventure il vous arrive de rencontrer les communautés qui vivent sur le terrain et qui connaissent bien leurs responsables, elles vous donneront elles-mêmes sans complaisance et avec ironie, la réponse à ces questions à connotation déontologique parce qu’à chaque fonction son éthique.
Rousmane Ag Assilaken, Ong Azhar- Kidal, Mars 2018
– Tel: 70 34 62 12
-E-mail: ongazhar2008@gmail.com
Source: Azhar