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… de la réalisatrice Fatoumata Coulibaly : » L’art est dans le sang de ma famille «

Fatoumata Coulibaly surnommée FC est connue pour son talent d’actrice de cinéma avec son style très sénégalais. A travers ses gestes et son langage, elle est aujourd’hui une réalisatrice hors pair dans le domaine du cinéma. Elle est l’une des femmes qui a aussi porté le drapeau malien au-delà de nos frontières.

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Présentez-vous à nos lectures?

Je suis Fatoumata Coulibaly communément appelle FC. Je suis journaliste, comédienne et réalisatrice à l’office de la radio télévision du Mali (ORTM)

 

Comment êtes-vous venue dans le monde du septième art ?

C’est le fruit d’un pur hasard. Quand j’étais plus jeune, je disais tout le temps à ma grande sœur qui est magistrat, que j’aimerais devenir une chanteuse, parce que j’imitai souvent quelques chanteuses françaises. A chaque fois que je les imitai, elle me disait « Ah bon, tu veux vraiment être une chanteuse« . Je répondais sans hésiter « Oui ! ». Parce que chez nous, l’art est dans le sang de la famille.

 

C’est ainsi qu’elle m’a conseillé de continuer à me battre pour la réalisation de ma passion. Plus tard quand je suis arrivée à l’ORTM, j’ai voulu me présenter une fois quand j’animai à la radio, au concours découverts de Rfi pour chanter une chanson française. Mon collègue Mori Soumano m’a déconseillé en me disant que je suis déjà une comédienne pourquoi chercher autre chose. Raison pour laquelle j’ai laissé tomber. Par la suite, j’ai été saisie par feu Djibril Kouyaté pour la réalisation de mon premier film. J’ai été soutenue par Mamoum Cissé et ensemble nous avons pu réaliser un long métrage qui s’intitule « falatô« . Ce film a été tourné à Kayes avec Fifi Dala Kouyaté et Tiala Monna qui ont chacune joué un rôle. C’est de là que tout est parti.

 

Et comment vous vous êtes retrouvée dans la réalisation ?

Pour moi, c’est la même chose que l’on soit à la radio, la télé ou que l’on fasse du cinéma. C’est seulement la manière de faire les choses qui diffère. Lorsque j’animais des émissions à la radio à l’époque, je traitais différents thèmes en donnant des conseils avec la complicité des mamans parce que j’étais très gênée.

 

Mes messages s’adressaient aux belles-filles, aux belles-sœurs et aux belles-mères. C’est là que je me suis dite que ce sont des faits de société pourquoi ne pas les transcrire et en faire des scénarios.

 

Ainsi, lorsque j’interprétai un rôle dans le film  » NdjougouGuinba  » j’ai pu écrire les scènes de « Ngolo dit Papu« . Je voulais en faire une pièce de théâtre, sans avoir suivi une formation de scénariste. Je me suis adressée à M. Cheick Oumar Sissoko qui m’a confiée à ses collègues. Je ne me suis pas découragée.

 

Un jour, Cheick Oumar Sissoko m’a dit « pourquoi tu ne ferais pas de ces scènes un film « , alors que moi je tenais à en faire une pièce de théâtre. C’est ainsi que je suis allée voir Ousmane Sow au carrefour des jeunes et il m’a dit : « Ma sœur, il faut penser à faire un film plutôt qu’une pièce de théâtre« . Plus tard, j’ai envoyé le film à Bordeaux (France) et j’ai été retenue pour une formation de scénariste. C’était ma première fois de suivre une formation dans ce domaine.

 

Ce qui m’a ainsi permis de mieux peaufiner le projet. Cela a été mon premier film et c’était le même cas pour Kardjiguè qui a joué le rôle du père et Hélène celui de la mère. C’est ce film qui m’a lancé parce que j’ai remporté par la suite en 1999 le grand prix de la coopération française au Fespaco. J’ai pu gagner d’autres prix comme celui d’ « image des femmes à Montréal « .

 

Pendant ce temps, j’ai écrit d’autres films comme celui intitulé « la quête violée des Talibés« . Tout est parti de là, jusqu’à ce que moi-même, je commence à donner des cours à des filles sur le rôle d’un scénariste et certaines parmi elles travaillent maintenant.

 

Combien de rôles avez-vous interprétés ?

J’ai joué dans beaucoup de films et j’ai interprété plusieurs rôles que cela soit dans des films maliens et étrangers. J’ai tourné dans  » Siya  » et tout récemment j’ai joué un autre film dénommé « le tourbillon de Bamako« , pour ne citer qu’eux.

 

Avez-vous eu des difficultés dans votre métier de scénariste ?

Bien sûr, en tant que femme d’abord, les hommes nous regardent différemment. Au début de ma carrière professionnelle, j’ai d’abord commencé à la radio. Certains n’hésitaient pas à me critiquer devant mes parents, heureusement qu’ils étaient très compréhensifs. Quand je suis rentrée dans le septième art, j’ai eu la chance d’épouser un homme qui exerce le même travail et il m’a vraiment aidé.

 

Combien de films avez-vous réalisés ?

J’en ai réalisé plusieurs tels que des films documentaires, des théâtres, des fictions, des docus fiction, des séries. Le film qui retient le plus mon attention c’est celui que j’ai fait sur Tanti Sira Diop à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance. Au cours de ce mois, j’ai réalisé deux autres films sur les problèmes universitaires et sur les jeunes filles scientifiques.

 

Quel est votre denier mot?

Je lance un appel pas seulement à la jeunesse, mais à tout le monde, car cette génération est tombée dans une période très dure. Il faut qu’on s’accepte et qu’on travaille pour le retour de la paix au Mali.

 

Entretien réalisé par

   Mariam CAMARA

SOURCE: Bamako Hebdo  du   1 nov 2014.
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