Le gouvernement, à travers le Premier ministre, a demandé à l’auguste Assemblée de lever l’immunité du bouillant député, élu à Kolondièba, Dr Oumar Mariko, afin qu’il puisse répondre devant la justice des multiples faits dont il est présumé coupable. Ladite demande a aussitôt été transmise à la commission parlementaire créée à l’effet d’étudier l’ensemble des demandes faites dans ce sens.
Dr Oumar Mariko a été récemment traité de » jihadiste du sud » à cause des multiples marches, meetings et conférences de presse qu’il organisait, avec ses fantassins des mouvements pro-junte, contre les autorités de la transition. Le vendredi, 11 janvier 2013, au moment où les djihadistes, après avoir pris Konna, se préparaient à descendre sur Bamako via Ségou, Dr Oumar Mariko et ses acolytes manifestaient sous les fenêtres du président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré. Quand l’indépendance et la souveraineté du pays étaient gravement menacées, eux voulaient s’offrir la tête du premier responsable de l’Etat.
Après et comme si cela ne suffisait pas, le Secrétaire général du parti SADI avait aussi promis de braver l’état d’urgence, en continuant à marcher contre les autorités de la transition, la CEDEAO, l’ONU et les puissances occidentales au premier rang desquelles la France. En effet, depuis le coup d’Etat du 22 mars, le bouillant député n’a pris, ne serait-ce qu’une pause, dans ses invectives, attaques et menaces contre le gouvernement de transition et le président Dioncounda Traoré, dont il n’a jamais reconnu la légitimité. Il en est de même pour l’Assemblée nationale dont il a dit que le mandat est terminé. Voilà que ce sont ces députés qui vont plancher maintenant sur son sort. Dont il est facile de deviner ce qu’il va être
Sa récente interpellation, faite de la manière la plus humiliante (selon lui-même), par la Sécurité d’Etat, l’a fait sortir de ses gongs et poussé à tenir des propos, à la limite, injurieux envers une structure de l’Etat qui n’a, pourtant, fait que son travail. En l’écoutant, par exemple, sur ses multiples et mystérieux déplacements à Niafunké, cela au moment où cette localité était occupée par des terroristes du Mujao et d’Ansar Dine
Avec cette lettre du Premier ministre – c’est cela la procédure – demandant la levée de son immunité parlementaire, c’est un nouvel épisode qui s’ouvre dans le conflit entre le député Oumar Mariko et le gouvernement, qu’ il a toujours tenté d’empêcher de fonctionner, qui s’ouvre. Dans ces conditions, on voit mal comment les députés ne réserveraient pas un avis très favorable à cette requête.
Mamadou FOFANA