Composée d’enseignants, d’élèves, de parents d’élèves, d’hommes politiques et de citoyens lambda, la manifestation du jeudi a réuni des milliers de personnes qui scandaient : « L’application de l’article 39 ou rien ! ».
Hommes comme femmes, chacun de son côté, brandissait des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Halte et non aux mensonges d’Etat » ; « la trêve sociale ne se décrète pas, la loi ne se négocie pas, mais elle s’applique ». Sur d’autres pancartes, il était également visible : « Nul n’est au-dessus de la loi, l’Etat n’est pas la propriété de Boubou Cissé » ; « Aucun enseignant n’a appris à un élève à ne pas respecter la loi ».
Si les enseignants se battent pour l’article 39, les élèves, quant à eux, souhaitent reprendre le chemin de l’école. « Nous sommes sortis parce que nous souhaitons la fin de la grève, et la reprise des cours dans toutes les écoles », déclarent Youba Sissoko et Mariam Traoré, élèves en classe de 7e année, qui étaient parmi les manifestants.
Pour l’enseignante Massitan Coulibaly, « nous ne souhaitons que l’application stricte de l’article 39 de notre statut ». En l’occurrence, les manifestants majoritairement habillés en rouge, signe de colère, ont fait représenter le PM Boubou Cissé par un « singe » que détenait un manifestant.
Pour le syndicaliste Adama Fomba, « il est temps que le vieux de Koulouba se réveille pour satisfaire le peuple, s’il ne le satisfait pas, ce dernier l’obligera à exaucer sa volonté. C’est la volonté du peuple qui s’impose dans cette République ». M. Fomba va plus loin en mettant en doute le doctorat du PM Boubou Cissé invite les enseignants à se préparer davantage et à ne pas lâcher la lutte. « C’est le début de la lutte, il n’y a pas de victoire sans sacrifice, achetez des sacs de riz et stoker les à la maison. Que ceux qui n’ont pas d’argent fassent de la bouillie. Nous ne demandons que l’application stricte de l’article 39. Après l’application de cet article, nous mangerons ce qu’ils mangent à Koulouba », ajoute Adama Fomba. Celui-ci rappelle la teneur de l’article 39 en ces termes : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, fondamental, préscolaire et spécial ». Pour lui, cet article va être appliqué « de gré ou de force ». Selon le syndicaliste Amadou Coulibaly dit Paul Kagamé, le gouvernement a intérêt d’appliquer cet article. Ce dernier invite les enseignants au boycott des élections législatives.
Quant au syndicaliste Ousmane Almoud, il affirme que si le gouvernement du Mali ne se ressaisit pas, les enseignants prendront leur responsabilité. Pour lui, la lutte syndicale va, sans faille, aboutir. Puisque les enseignants sont des remparts de la République. « Nous laissons le gouvernement continuer dans sa forfaiture et sa fanfaronnade, quant à nous les enseignants, dit Ousmane, nous continuons à veiller sur l’application stricte de l’article 39 ». Ce dernier d’exprimer que les enseignants ont à faire avec des gens qui ne sont pas des « humains ».
Aux dires du syndicaliste Mary, « Boubou Cissé est ainsi prêt à tout faire pour empêcher les enfants pauvres d’étudier ». Il n’en décolère pas et précise : « nous disons à Boubou qu’on ne corrige pas une injustice par arrogance, par des intimidations ou des menaces, mais par une table de négociation. Boubou est mal placé pour nous menacer ou intimider. Ce gouvernement est mal placé pour nous demander du patriotisme pour qui connait que les enseignants servent dans des zones où l’administration est absente », clarifie Mary, terminant par inviter le gouvernement à mettre fin à son train de vie ostentatoire. Dans leur déclaration, les enseignants dénoncent le non-respect de la loi par le gouvernement ; le mépris des enseignants par le PM Boubou ; la légèreté et le laxisme du gouvernement lors des pourparlers qui visaient les préavis de grève…Pour finir, les enseignants exigent l’application stricte de l’article 39 de la loi N°2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali