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Dans l’enfer de la circulation: CHACUN POUR SOI, LE DÉSORDRE POUR TOUS


circulation vehicule voiture sotrama piétons embouteillageVéhicules et piétons se cherchent un chemin dans l’indescriptible cohue de veille de fête. Les marchands, eux, ne lâchent rien

C’est l’approche de la fête et le centre-ville de la capitale en a la respiration coupée. Le grand marché de Bamako est, comme chaque année et à cette occasion là, de nouveau pris en otage. Il étouffe littéralement sous la pression de la foule qui s’y agglutine. Sur toutes les voies qui convergent vers lui, les embouteillages s’accumulent, provoqués par l’affluence non seulement des véhicules, mais aussi des piétons.
Pour les premiers, le bouchon se forme dès la descente du Pont des martyrs et il s’étire du Square Patrice Lumumba jusqu’au Railda. A voir ces véhicules alignés, formant une longue file pare-chocs contre pare-chocs, on pourrait croire qu’ils attendent leur tour de passer une visite technique. Mais tel n’est pas le cas, chaque chauffeur cherche sa voie, la porte de sortie qui lui permettrait de s’extraire de cette nasse métallique. A entendre les chauffeurs klaxonner sans discontinuer, on s’imaginerait dans un cortège de mariage. Mais c’est juste une façon pour les conducteurs de manifester leur ras-le-bol.
Au niveau du marché « Place kôro », l’embouteillage est créé par les convoyeurs qui viennent approvisionner les marchandes en légumes frais. Surchargés, leurs véhicules encombrent la chaussée, barrant le passage aussi bien aux autres voitures qu’aux piétons. Les « Sotrama » revenant de la rive droite rebroussent rapidement chemin dès qu’ils aperçoivent la colonne des voitures bloquées. Dès qu’ils arrivent aux feux tricolores qui séparent ledit marché et la station d’essence, la plupart des minibus virent sans hésiter vers la gauche pour aller terminer leur course à « Place kôrô » au lieu de se diriger leur terminus habituel, le « Railda ».

PAS DE SOLUTION DE RECHANGE. Le chauffeur d’un de ces Sotrama, explique qu’il est hors de question pour lui de s’aventurer dans ce tohu-bohu. « Je n’avancerai jamais et je perdrai non seulement ma place dans le tour, mais aussi mon essence » a-t-il lancé, exaspéré. Depuis quelques jours, fait savoir un apprenti, les transports en commun se sont frayés cette nouvelle voie. C’est un procédé qu’ils renouvellent à chaque veille de grande fête. Mais chauffeurs et apprentis se gardent bien d’aviser au départ leurs clients sur le changement d’itinéraire. C’est lorsqu’ils arrivent au premier virage, après avoir contourné le monument, qu’ils indiquent aux passagers ne pas pouvoir continuer leur trajet. Mis devant le fait accompli, les clients rouspètent et traitent leurs bourreaux de tous les noms d’oiseaux, puis ils se résignent à poursuivre leur course à pied.
Une jeune fille qui venait juste de descendre de l’une des sotrama raconte qu’elle emprunte ce moyen de transport chaque jour, mais qu’elle n’est jamais sûre d’arriver à la destination fixée. « Je garde toujours à l’esprit que ces gens là vont nous débarquer à mi-chemin. C’est pourquoi j’emporte des tapettes avec moi et que je garde aussi longtemps que possible par devers moi le prix du transport. Je ne paie que lorsque je m’approche de ma destination. Parfois, je choisis de prendre un taxi si je suis en retard pour la cuisine. Mais, même avec ça, il y a un problème. De nombreux taximen refusent catégoriquement de t’embarquer dès que tu leur dis que tu vas vers la Commune I. Les rares qui acceptent la course augmentent leur prix et contournent N’Golonina pour joindre la zone industrielle. Si je n’ai pas de solution de rechange, je marche jusqu’au Railda », nous explique-t-elle.
Au « Dabanani », la pagaille est à son comble. À l’intersection qui sépare « Place kôrô » et « Dabani », voitures, motos, tricycles « Katakatni », vélos et charrettes viennent se croiser en créant un embouteillage monstre. L’encombrement est tel qu’un passant a du mal à se trouver un chemin. Il lui faut supplier les propriétaires des véhicules pour que ces derniers acceptent – et pas toujours – de lui ouvrir un très étroit passage.

À QUI LA FAUTE ? Au milieu de cet indescriptible magma, trônent les marchands. Cette année, ils semblent avoir été oubliés par les forces de l’ordre qui devraient leur interdire d’occuper la voie publique. Partout des échoppes et des étals croulent sous des montagnes de vêtements. Les vendeurs proposent pantalons, chemises, tee-shirts, robes, sous-vêtements, chaussures pour enfants et adultes, lunettes, montres pour enfants. Par endroits, des attroupements se forment devant des boutiques engagées dans des promotions. Les allées habituellement encombrées sont carrément obstruées. Les marchands occupent la chaussée et étalent leurs marchandises souvent à même le sol. Même les grilles de protection bordant les grandes artères sont utilisées pour accrocher des articles.
Plus loin au niveau de l’Assemblée nationale, il n’est pas question pour les conducteurs de véhicules de songer à passer. Il y a des jours où les chauffeurs sont tellement dissuadés de tenter quoi que ce soit que l’on n’aperçoit dans cet espace ni voiture, ni moto. Le lieu est totalement annexé par les vendeurs. Ce n’est pas seulement les trottoirs que ce ces derniers exploitent, mais toute la largeur de la chaussée. Du côté de la Poste et de ses alentours, c’est le même spectacle. Pour atteindre le marché proprement dit, il faut accepter de garer sa voiture ou sa moto à quelques centaines de mètres des lieux dans des parkings improvisés.
Dans une mêlée aussi confuse, les accidents ne manquent pas. Une Sotrama qui a réussi à atteindre le « Dabanani » et qui voulait coûte que coûte virer à droite a percuté une femme, portant son bébé au dos. Au niveau de la Maison des artisans, nombreuses sont les voitures dont les conducteurs exaspérés manquent de peu d’écraser des passants ou entrent en collision les uns avec les autres. A qui la faute ? Les chauffeurs des transports en commun accusent les vendeurs qui se sont emparés de leur voie. Ils en veulent aussi aux taxis et aux particuliers qui viennent se garer n’importe comment pour faire leurs emplettes. Les marchands, que ces reproches n’émeuvent guère, répliquent que c’est la fête qui dicte cette situation. Donc il faut faire avec. Comment empêcher quelqu’un de chercher son pain quotidien ? Patience donc, un semblant de normale reviendra lundi prochain.

F. NAPHO

source : L’Essor

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