Dans l’Adrar des Ifoghas, les hisbas d’Ansar Dine prétendent être une police religieuse. Elles sont tout simplement une mafia. Racket, violence, vol, meurtre, chantage… Pour les sbires du terroriste Iyad Ag Ghaly, hisba ne rime pas avec ordre mais rime avec mafia !
Jamaat Nosrat al-islam wal-Mouslimin est connu comme un mouvement terroriste, mais c’est aussi une mafia ! Au Nord-Mali, entre Kidal et la frontière, ses hisbas gangrènent la région. Elles font régner la terreur et surtout se sucrent au passage.
On connaît bien leurs méthodes. Ils se placent aux routes et aux points d’eau, comme des bandits de grand chemin, et extorquent les bergers qui n’ont rien demandé à personne. Ces terroristes prennent l’argent, ou sinon, le bétail, le blé, ou les véhicules.
Autour d’Abeïbara, de Boughessa, de Talhendak, c’est Sedane Ag Hitta qui est à la manœuvre. Ce chacal est bien connu pour avoir déserté l’armée malienne et participé à de nombreux enlèvements. Pour diriger une hisba, il faut avoir fait ses preuves en tant que terroriste. Et c’est son cas ! On dit beaucoup ces derniers temps qu’il fait venir des combattants de Ménaka. Sans scrupules ils patrouillent et organisent le pillage de la région.
Dans la zone d’Inrhar, c’est cette même hisba sous le contrôle d’Ag Hitta qui contrôle les mines d’or. Ces mines d’or pourraient être une chance pour l’économie de Kidal. Les jeunes de la région ont besoin de travail, et ils aspirent à sortir de l’emprise djihadiste. Mais ici encore, la hisba-mafia prélève son impôt. L’or ne va pas dans l’économie locale mais, prélevé à la pointe de la kalash, sert à financer le terrorisme !
Et il n’y a pas que le racket ! Les villageois sont forcés de fournir des renseignements à leurs oppresseurs et de servir de guetteurs. Comme ça les terroristes contrôlent encore mieux le terrain. Cercle vicieux maléfique !
Une hisba est censée être une police. Dans l’Azawad, cette police c’est la mafia !
Ibrahim Keïta
La rédaction