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Daniel A Téssougué, ex Procureur général près la Cour d’appel de Bamako : «Pour contrer l’extrémisme, l’éducation et la formation aux droits de l’homme et aux principes de la bonne gouvernance sont des éléments clés »

«Droits humains et éducation à la paix : apprendre le respect des droits humains et renoncer à l’extrémisme violent », tel est le thème animé, le mercredi 15 mai 2019, par l’ex Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako lors de la conférence inaugurale du Colloque international scientifique organisé par l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité Universitaire à Bamako (UCAO- UUBa) et la Division des Droits de l’Homme et de la Protection (DDHP) de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali). Dans son exposé, le conférencier, Daniel A Téssougué a fait savoir que l’extrémisme violent est un phénomène qui se manifeste sur le plan local ou national, et possède également des dimensions régionales et internationales. «Pour contrer l’extrémisme l’éducation et la formation aux droits de l’homme et aux Principes de la bonne gouvernance sont des éléments clés », a-t-il dit.

L’objectif principal de ce colloque est de contribuer au renforcement de la culture des jeunes et autres participants sur l’importance du respect des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, pour la construction d’une paix durable au Mali.

Malgré qu’il soit en deuil, car, ayant perdu sa femme, il y a juste deux semaines, Daniel Amagouin Téssougué, juge à la Cour de justice de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) possédait toujours son latin pour défendre la cause humaine. Dans son exposé à l’allure d’un réquisitoire de plus de vingt minutes, l’ancien Procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel A Téssougué a fait savoir que la paix ne se limite pas à l’absence de conflits. Selon lui, le terme englobe tout le processus dynamique, positif, et participatif qui favorise le dialogue et le règlement des conflits dans un esprit de compréhension et de coopération mutuelle.

A ses dires, l’éducation est le ferment de la paix. Définie comme étant la formation globale d’un individu à divers niveaux (religieux, moral, social), dit-il, l’éducation à la paix et aux droits de l’Homme demeure un outil nécessaire pour changer les altitudes et les comportements, et pour promouvoir le respect et l’égalité dans les sociétés. « Partout dans le monde, la paix et les droits de l’Homme vont de pair. Le respect des droits de l’Homme forme le pont qui facilite la création d’une culture de la paix. L’objectif principal de l’éducation à la paix et aux droits humains est d’amener les individus, les groupes et les Etats à établir eux-mêmes des relations plus pondérées en leur apprenant à résoudre pacifiquement leurs différends. C’est donc un processus qui passe par l’instauration d’un respect mutuel entre les peuples, par la sensibilisation à la citoyenneté et à l’égalité, et par l’apprentissage de toutes les valeurs positives nécessaires à la mise en place d’un état de paix », a déclaré Daniel A Téssougué qui est titulaire d’un doctorat en droit, de l’Université Robert Schuman de Strasbourg (France).

A l’en croire, l’extrémisme est un phénomène qui se manifeste sur le plan local ou national, et possède également des dimensions régionales et internationales. Aux dires de Daniel A Téssougué, il touche à tous les enjeux de société, de la sécurité à la gouvernance, en passant par la religion, l’idéologie, l’économie, le social, la justice et le développement.

«Pour contrer l’extrémisme l’éducation et la formation aux droits de l’homme et aux Principes de la bonne gouvernance sont des éléments clés. La diffusion de ces valeurs pourrait se faire par l’initiation d’activités de formation, d’information, de sensibilisation et d’apprentissage visant à promouvoir le respect universel et effectif de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales. Cela contribuerait assurément à la prévention des atteintes aux droits de l’Homme et au développement de l’extrémisme », a souligné Daniel A Téssougué, ancien secrétaire général du Ministère de la Justice.

Pour le conférencier, il ne peut y avoir de paix sans justice sans respect des droits humains. Il a souhaité à ce que les principales dispositions des droits humains soient traduites dans toutes les langues nationales pour permettre aux uns et autres de comprendre. Parlant de l’éducation, il a signalé que la femme est le pilier de la famille. A cet effet, il a souhaité à ce que toute discrimination à l’égard de la femme soit considérée comme crime contre l’humanité.

Selon lui, des efforts doivent être conjugués pour prévenir l’extrémisme violent. A l’en croire, l’une des causes de l’extrémisme violent est la mal gouvernance, et c’est là où l’Etat a failli. Par ailleurs, il dira que le citoyen ne croit plus aux politiques. Il a souhaité l’impérieuse nécessité de mettre l’éthique au cœur de toute l’action publique. A cet effet, Daniel Téssougué invita ses collègues magistrats à rester dignes et performant. « La justice devra être un rempart contre tout », a-t-il dit.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain

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