L’auteur Sirafily Diango, rend hommage aux journalistes tués pour leurs idées
L’institut français a servi de cadre idéal comme à son habitude le 28 février dernier pour la présentation théâtrale : « il neige sur Kidal », de Sirafily Diango, écrivain-comédien. L’auteur dépeint la souffrance d’un pays obligé de se battre contre l’extrémisme religieux et le terrorisme .C’était en présence de grandes personnalités du monde de la culture malienne.
Le théâtre considéré comme l’art par excellence qui permet aux yeux et aux oreilles de faire la fête, est aussi un moyen d’expression comme tout autre art. La pièce « ‘Il neige sur Kidal », en est une parfaite illustration.
En effet, c’était dans une salle archicomble de l’Institut Français que le texte écrit par l’auteur Sirafily Diango , adaptation et mise en scène par Lévis Togo. Dans cette pièce, le dramaturge Sirafily Diango, évoque la tragédie de Kidal, mais aussi celle de tout le nord du Mali en proie à l’insécurité . Après le 1er opus, « il pleut sur le Nord » qui relate la chute de ATT, ancien président malien en 2012 ; le 2è opus, « il pleut sur le sud ou les autres chiens », qui évoque l’assassinat des bérets rouges et le charnier ; il complète sa trilogie par « il neige sur kidal », expression forte de la crise profonde qui bouleverse les valeurs de son pays, le Mali. Cette dernière pièce vient « dénoncer les assassinats, les souffrances, les dégâts entre ethnies » Mais aussi à travers cette dernière œuvre, Sirafily Diango, a rendu un vibrant hommage aux deux journalistes français morts à Kidal, Gislaine Dupond et Claude verlon, mais particulièrement au journaliste Burkinabè Norbert Zongo, mort pour ses idées et au journaliste malien Birama Touré.
Cette pièce de théâtre est un hommage à tous les journalistes tués à travers le monde dans l’exercice de leur métier : «Pour tous ceux qui sont morts pour leurs idées…Pour tous ceux qui sont morts par leur devoir…Pour tous ceux qui sont morts à la tâche…journalistes, artistes ». Et l’auteur cite Victor Hugo : « Sonnez ! Sonnez ! Toujours, clairons de la pensée ! ».
La neige , car la poudre des canons à feu est blanche, tout comme Là neige. Bien vrai que Kidal se trouve au milieu d’un désert de sable il n’en est pas moins qu’elle est devenu aujourd’hui un champ de bataille ou on tire à bout portant.
Devant une foule émue et transportée, les acteurs ont dessiné à travers les réactions de plusieurs ethnies (peuls, dogons, sonrhaï, malinkés) un pays meurtri qui doit se battre contre l’extrémisme violent. Entre scènes émouvantes et hilarantes, « Il neige sur Kidal » traite de tous les sujets d’actualité notamment Le sentiment anti français, le laxisme des hommes politiques et leur soif égoïste de pouvoir ; le manque de considération des gouvernants vis-à-vis des populations, l’hypocrisie flagrante de ceux sensé dénoncer les tares de la société et enfin les massacres entre ethnies qui durant des siècles ont cohabites dans la paix.
Il a aussi prôné sur la scène un Islam tolérant. Simbo Waraba , le chef dit : « Plus de telles barbaries ! Personne ne doit plus être victime ni de ses idées, ni de sa couleur, ni de son ethnie. Je donnerai à Tombouctou sa splendeur. Je donnerai à Gao sa dignité. Je donnerai à Ménaka son honneur. Kidal orphelin trouvera sa mère : le Grand Mali »
« Il neige sur Kidal » est une ode à la vie. Une pièce comme il s’en joue rarement, avec une parfaite mise en scène. Une pièce qui révolte, qui apaise et qui fait réfléchir en même temps. L’artiste Sirafily Diango a travers cette pièce nous expose un concentré de Mali sous toutes ses facettes
KADOASSO I.
NOUVEL HORIZON
