Selon le rapport du Conseil norvégien pour les réfugiés, la crise au Mali est dans le Top 10 de la liste des crises négligées les plus négligées au monde. Une position qu’elle occupe depuis 3 ans en raison du sous-financement des besoins des populations civiles, un manque d’attention médiatique et une focalisation internationale sur la réponse sécuritaire. Ces facteurs sont restés fermement en place tout au long de l’année 2020.
Chaque année, le Conseil norvégien pour les réfugiés dresse la liste des 10 crises les plus négligées dans le monde. Depuis le lancement de son rapport en 2018, la crise malienne n’a cessé d’y figurer et l’année 2020 n’a pas fait exception, mais il n’indique pas la place exacte qu’occupe la crise malienne.
En effet, la situation sécuritaire au Mali n’a cessé de se détériorer, en 2020, suite à la recrudescence de la violence, de la circulation des armes et surtout de la faible présence de l’Etat dans certaines zones affectées par la crise.
L’insécurité et les conflits communautaires ont également aggravé la crise humanitaire ayant fait plus de 326 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays à la fin de l’année 2020, et occasionné une augmentation de plus de 50% depuis fin 2019.
Le nombre d’écoles fermées au Mali, en raison de l’insécurité, étaient estimées à près de 1 344 au 31 mars 2021, affectant le droit à l’éducation de plus de 400 000 enfants, déplore le Rapport.
Il ressort dudit Rapport que le financement humanitaire n’a pas suivi les besoins, et l’appel à l’aide a été financé à moins de 50% en 2020. Et que la communauté internationale a continué de fournir un soutien militaire pour stabiliser le pays, dans le cadre d’opérations de lutte contre le terrorisme. Mais ces efforts militaires ne se sont pas traduits par une amélioration de la situation sécuritaire, car les populations civiles continuent de subir la violence et des privations de droits dans certaines parties du pays.
La situation semble hélas se maintenir en 2021, avec le risque d’instabilité politique, la poursuite des conflits communautaires, la prévalence de groupes et milices armés en dehors du processus de paix et les opérations militaires qui se poursuivent parallèlement à la pandémie de Covid-19. Lire la suite sur aumali…
Y. Doumbia
Source: l’indicateur du renouveau