Cela fait plus d’un mois que le gouvernement de transition a été mis en place, un gouvernement composé d’un président, d’un premier ministre et de 25 ministres. Les nouvelles autorités de la transition sont appelées à travailler sur des actions de refondation de la nation malienne. Le défi auquel ce gouvernement doit faire face est de faire en sorte que la transition ne soit pas menée pour juste préparer des élections.
Cette transition est vue d’un œil particulier par les maliens. Tout le monde aspire à un changement qui ne devrait pas être dirigé vers des intérêts personnels. Il faut travailler sur les vraies questions qui ont fait sombrer le Mali. La mauvaise gouvernance, la délinquance financière et la corruption, la prostitution politique et d’autres maux sociaux et culturels. Le gouvernement de la transition ne doit pas se laisser divertir par les opportunistes qui manifestent leur patriotisme à travers des débats sans contenu. Ces agents animent les débats en se focalisant sur ce qui fait leur affaire.
Il ne faut pas « électoraliser » la transition qui doit prendre des mesures efficaces pour redonner de l’espoir aux maliens. Le fichier électoral doit être corrigé, la loi électorale doit être révisée, il faut prendre des mesures pour limiter la création de partis « boutique » qui nuisent la scène politique malienne, le Mali ne vit pas pour des élections. Durant des années, on a parlé de démocratie, or ce n’était que de la façade. C’était pendant les élections que l’on parlait beaucoup de démocratie, lorsque les élections passent, les victorieux faisaient du pays de la vache laitière.
Nous devons désormais viser les vrais problèmes de la nation qui sont entre autres, le manque d’éducation, la pauvreté, l’insécurité, une agriculture dépendante, le chômage, etc. Nous avons un pays qui a beaucoup de potentialités, mais le pays bénéficie moins. Cette transition doit se pencher sur les vrais problèmes tout en évitant les distractions de part et d’autres.
Yacouba Dao
Source: Malijet