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Crise scolaire : Le silence coupable des Députés

En septembre 2018, les Députés avaient interpellé le Ministre Ag Erlaf, quelques semaines avant la rentrée scolaire à cause de la fermeture d’une seule école le « Collège Horizon » dont les conséquences ont été le retard de la rentrée scolaire 2018-2019. Aujourd’hui, toutes les écoles publiques du Mali sont fermées depuis plusieurs semaines suite à des mouvements de grèves répétitives, mais nos Honorables Députés restent muets comme des carpes.

Aujourd’hui, plusieurs milliers d’enfants maliens ne vont plus à l’école. Les élus du Peuple qui sont payés par les parents qui sont les contribuables au Trésor public malien se la couler douce. «L’Histoire nous charge d’enseigner ce que nous n’avons pas su apprendre de l’Histoire», dira l’autre. Hier comme aujourd’hui, la problématique autour de la gestion de l’école malienne bute sur une impasse chronique. En lieu et place de l’enseignement de masse et de qualité, s’est installée progressivement et durablement la désertification intellectuelle. L’année blanche décidée par le Premier Ministre d’Alpha Oumar Konaré, en la personne d’Ibrahim Boubacar Kéïta (aujourd’hui Président de la République) a inauguré une autre ère de gestion calamiteuse de nos affaires scolaires. Les salles de classe sont devenues des terrains privilégiés de la pratique éhontée de la politique politicienne. Les grèves se succèdent sans que l’école malienne ne voie le bout du tunnel. Depuis novembre 2018, les grèves se multiplient (la plupart menée par les enseignants). Le fait qui vient se greffer sur la grève des enseignants c’est le mouvement d’humeur de nos élèves et étudiants à travers leur association, AEEM. Cela n’est pas un fait nouveau. Ce qu’il y a de neuf dans l’imbroglio malien c’est la tournée d’explications de la position du Gouvernement entreprise, depuis vendredi dernier, par le Ministre de la Fonction Publique à l’intérieur du Mali, Mme Racky Talla. Elle tient à convaincre les populations maliennes du bien-fondé de la mauvaise volonté Gouvernement. Mais les multiples prises de position dans cette affaire n’augurent pas d’une solution diligente de ladite crise. Pour l’instant et selon les nouvelles qui nous parviennent sur le durcissement de la position des Syndicalistes, le spectre d’une année blanche plane sur l’école malienne. On peut bien se demander aujourd’hui dans ces conditions à quoi sert la tournée de Mme la Ministre de la Fonction Publique. Surtout sans toucher du doigt le problème réel. Mais, les Syndicalistes des enseignants ne demandent que l’amélioration des conditions de vie et de travail de leurs militants, à savoir les enseignants.Mais le Gouvernement dit niet sous prétexte que les enseignants sont trop nombreux et leur accorder des  primes coûtera cher au Budget  national. Pourtant, le Gouvernement se propose de rappeler les salaires de sept ans des anciens déserteurs qui ont même pris des armes contre le pays. Ce qui a amené les syndicats à faire mobiliser les Enseignants pour une marche pacifique sur toute l’étendue du territoire national en plus de la rétention des notes.  De son côté, le Gouvernement décide de retenir les salaires. En attendant l’évolution de la situation, force est de constater que c’est le devenir du pays qu’on est en train de compromettre.

Mahamadou YATTARA : LE COMBAT

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