Depuis le mois d’août 2018, le Mali est plongé dans une crise postélectorale. Le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui a prêté serment le 4 septembre 2018 est contesté par l’opposition malienne à travers les manifestations dans les rues contre la fraude électorale. Le relai de ces manifestations a été pris par le front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) qui a été porté sur les fonds baptismaux le samedi 06 octobre 2018. Ce front regroupe une trentaine de partis politiques, des mouvements politiques, des syndicats, des associations, des leaders d’opinion, des personnalités de toutes obédiences, des citoyens attachés au respect des libertés démocratiques fondamentales, des organisations faîtières des Maliens de l’Extérieur pour sauvegarder la démocratie contre les dérives du régime en place. Ainsi, pour décrisper la situation, une délégation de la mission de médiation de la CEDEAO conduite par Géoffrey ONYEAMA a rencontré, le vendredi 19 octobre 2018, les différents protagonistes (le pouvoir et l’opposition).
Le vendredi 19 octobre 2018, dans l’après midi, l’opposition malienne a reçu en audience une délégation de la mission de médiation de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) conduite par Géoffrey ONYEAMA, président du Conseil des ministres de la CEDEAO. A l’issue de cette rencontre, le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé a fait une déclaration.£
« Nous avons reçu ce vendredi, 19 octobre 2018 au sein du Cabinet, une délégation de la mission de médiation de la CEDEAO conduite par Géoffrey Nyeama, président du Conseil des ministres de la CEDEAO. Au cours de nos échanges avec la mission de la CEDEAO, il a été question de paix, de sécurité et de réconciliation nationale au MALI. Nous remercions la CEDEAO pour son rôle de médiation au sein de l’espace communautaire », a déclaré l’honorable Soumaïla Cissé. Pour avoir d’amples informations sur cette rencontre, nous avons contacté au téléphone, le chargé à la communication du cabinet du chef de file de l’opposition malienne, Nouhoum Togo du Parti Pdes, le samedi 20 octobre 2018 dans l’après midi.
« Le Président Nigérian Muhammadu Buhari est le président en exercice de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Il a chargé son ministre des affaires étrangères, Géoffrey ONYEAMA de venir rencontrer le président Soumaïla Cissé afin d’apporter son message. Compte tenu de la situation, il demande à Soumaïla la paix, l’accalmie et que la situation ne dégénère pas. Il est venu spécialement au nom de Buhari pour apporter son message », nous a confié le chargé à la communication du cabinet du chef de file de l’opposition malienne, Nouhoum Togo du Parti Pdes. A ses dires, outre Soumaïla Cissé, d’autres opposants ont pris part à la rencontre dont Tiébilé Dramé, Me Demba Traoré. Lors de la rencontre, Soumaïla Cissé a répondu clairement qu’en 2013, il a reconnu sa défaite tout en allant saluer IBK dans sa famille. Aux dires de Soumaïla Cissé, cette fois-ci, la fraude a dépassé tout entendement et qu’il ne faut pas accepté que la démocratie malienne soit foulée au pied.
Soumaïla Cissé a mis l’accent sur les manifestations de la Plateforme Antè Abana contre la révision constitutionnelle où il n’y a pas eu de violence. Selon Nouhoum Togo de l’opposition, le combat contre la fraude électorale va se faire sans violence. Dans la même journée du vendredi 19 octobre 2018, nous apprenons à travers la présidence du Mali que « Ibrahim Boubacar Keita , Président de la République Chef de l’Etat a reçu en audience cet après-midi du 19 Octobre 2018 au Palais présidentiel de Koulouba, une délégation de la CEDEAO conduite par SEM Geoffrey ONYEAMA, Ministre des Affaires Etrangères du Nigeria et Président du Conseil des Ministres de l’Organisation sous-régionale accompagné de l’ivoirien SEM Jean-Claude Kassi Brou Président de la commission de la CEDEAO ».
Selon la présidence du Mali, la visite se situait dans le cadre du suivi de la situation pré et post-élection présidentielle de la CEDEAO au Mali. Selon les envoyés de la CEDEAO l’élection présidentielle au Mali était un défi à relever. L’audience s’est déroulée en présence du Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, du Ministre des maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, du Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, et du Ministre Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat.
A l’issue des échanges entre le Président de la République et les hauts cadres de la CEDEAO, SEM Geoffrey ONYEAMA a déclaré : «Le Président de la République nous a expliqué que pour lui la chose la plus importante c’est le Mali. Que ce n’est pas une question de personne ou d’autres ambitions qui l’animent mais vraiment ce qui peut améliorer la situation pour le Mali. Et, donc tout ce qu’il est en train de faire est au bénéfice du Mali et les populations maliennes. Il a dit qu’il croit et adhère bien à l’esprit de l’intégration africaine à travers la CEDEAO mais également qu’il poursuit une politique de l’inclusivité ce qui est très important. Nous étions très contents d’entendre cela parce que le Président Buhari qui est le Président actuel de la CEDEAO, de l’autorité des Chefs de l’Etat insiste beaucoup sur cet esprit d’inclusivité au Mali. Donc, c’était vraiment très rassurant de voir que c’est la même vision et la même direction que le Président de la République SEM Ibrahim Boubacar Keita ».
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain