Le médiateur Macky Sall, dans la crise politique au Mali, est disqualifié par le Congrès de la renaissance démocratique. Le Crd évoque des pratiques anticonstitutionnelles dont le président de la République aurait recouru pour arriver à se maintenir au pouvoir.

Le Congrès de la renaissance démocratique (Crd) disqualifie le président de la République dans la médiation pour désamorcer la crise politique au Mali. Le Crd évoque la situation dans laquelle Macky Sall «a plongé le Sénégal après plusieurs manipulations de sa Constitution et l’organisation d’élections truquées». A en croire le Crd, la réussite de la mission des chefs d’Etat de la Cedeao au Mali dépendra de la capacité de ceux qui la composent à accorder la priorité aux intérêts du Peuple malien souverain avant ceux de leur pair et de sa famille.
En soutien au Peuple malien en lutte pour la démocratie, la justice, la paix et la fin de la corruption, le Crd appelle les acteurs du mouvement populaire à rester vigilants devant les atermoiements du pouvoir et les tentatives de déstabilisation de son unité et de sa cohésion. Le régime malien est, quant à lui, appelé à la retenue et au sens dela responsabilité pour écouter et répondre rapidement aux revendications légitimes du Peuple malien avant que l’irréparable ne se produise.
Depuis plusieurs semaines, le Mali est confronté à une crise politique sans précédent. La situation se détériore progressivement dans ce pays frère, consécutive au manque de réponse appropriée du pouvoir en place. «En lieu et place d’une prise de conscience de la volonté populaire qui exige sa démission, le Président malien, Ibrahim Bou­bacar Keïta, se réfugie comme d’habitude derrière les Forces de défense et de sécurité et use de la violence extrême pour contenir la mobilisation populaire. Cette politique de IBK menace incontestablement l’existence même de l’Etat malien», déplore le Crd dans un communiqué.
Ce regroupement de partis de l’opposition sénégalaise attribue la crise politique au Mali au résultat de la gestion chaotique de nos Etats basée sur des pratiques «boulimiques s’appuyant sur le népotisme, la gabegie et le clientélisme politique ou familial». S’y ajoutent le «rétrécissement des libertés et les mascarades électorales identiques à celles de la dernière élection présidentielle sénégalaise». «C’est ce mode de gestion que nous retrouvons dans notre pays, le Sénégal, et dans la plupart des pays africains», se désole le Crd, pour qui le comble est atteint avec l’instrumentalisation de la justice utilisée selon les objectifs du moment. En atteste, souligne le Crd, la dissolution contestée de la Cour constitutionnelle malienne par le Président IBK. «Tous les moyens sont bons dans cette région de l’Afrique pour se maintenir au pouvoir contre la volonté du Peuple souverain», regrette le Crd.