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Crise Pluridimensionnelle au Mali : Avec des religions, une démocratie et un système économique néolibéral importés, … on ne peut pas construire un Etat-Nation durable!

Il faut des analyses et solutions systémiques pour construire un « 1er MAARA » pour nous-mêmes.
Je regrette toujours d’écrire dans une langue française importée car c’est celle qu’on m’a imposée par le même système éducatif importé qui fait fi de nos valeurs sociétales et mêmes spirituelles. Même l’UNESCO a échoué à imposer l’enseignement des humanités africaines dans le système éducatif africain (N’est-ce pas une des causes de l’assassinat du guide libyen, Kadhafi ?). Celui-ci demandait depuis avec Cheik Anta Diop l’affranchissement physique mais surtout culturel de l’Afrique.
C’est de bonne guerre et tous les moyens sont bons dans la globalisation où les humanités sont remplacées par l’economiciste à outrance.
Revenons au Mali où tout le système, depuis avant 1960, se trouve comme tous les pays africains dans un engrenage sans fin.
Les religions (le Christianisme et l’Islam), même si elles sont pratiquées dans un prosélytisme marqué, leur manière de pénétrer au Mali par la violence culturelle et un viol spirituel sont en train de devenir des religions d’Etat. Une religion n’est pas forcément une spiritualité acceptée de tous. C’est par la violation culturelle et la force des épées que ces deux religions ont créé leur universalisme.
Seuls les africains subsahariens n’ont pas leurs propres religions. L’Asie, par le bouddhisme, le taoïsme, l’hindouisme ; l’Europe par son christianisme décadent ; l’Amérique par un Christiane multiforme. Mais l’Afrique a tout importé malgré qu’elle soit l’indicatrice de toutes ces religions défigurées. Voilà pourquoi le religieux a pris la place du « Maara » au lieu d’être son accompagnateur comme cela était dans nos royaumes et empires impériaux. Comment comprendre de la géopolitique religieuse si on ne comprend pas le fondement d’une religion importée ?
Comment utiliser les valeurs spirituelles pour vivre ensemble si on ne connait pas le fondement de ces religions qui sont faites pour dominer le monde ? Une religion est une secte qui a réussi. Toutes les autres spiritualités sont appelées sectes car non homologuées par l’Etat central. Voici comment les courants religieux viennent de tous les côtés pour dire comment faire notre « Maara », notre vivre ensemble. il y a tellement d’antagonisme intra et interreligieux que les dialogues ne sont même plus possibles entre certains courants.
En ce qui concerne la Démocratie, le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, c’est juste une invention depuis Athènes en passant par Rome qui ont travestis les systèmes appris en Egypte impérial. Dans quelle zone de l’Afrique, à quel moment, le pouvoir n’a pas été du peuple pour le peuple et par le peuple ? Je défie quiconque de me démontrer le contraire de façon historique que les « Maara » passés des empires du Mali n’étaient pas pour les peuples. Cette façon d’importer la démocratie est un idéal qui ne sera jamais atteint.
Chaque peuple, chaque société s’organise pour le vivre ensemble et la transcendance spirituelle. Laissons ces théories de démocratie, de gouvernance qui se disent démo-cratique, mais qui tombent dans la main d’une minorité. Voilà qu’on aboutit à un coup de « Maara » (coup d’Etat) des peuples par les leaders religieux, politiques et des sociétés civiles autoproclamées. Le Mali n’appartient ni aux leaders religieux ni aux partis politiques encore moins aux sociétés dites civiles autoproclamées, il appartient aux peuples maliens dans toute sa diversité qui s’expriment dans sa lutte quotidienne pour sa nourriture, sa santé, son habitat, son vivre en paix, sa spiritualité. Alors, laissons cette logique gérer le Mali et allons vers un ancrage populaire du pouvoir.
Pour l’économie mondialisée, l’être humain ne compte plus, c’est le marché qui est maitre du jeu. C’est l’accumulation matérielle et le tropisme qui sont au centre du monde. On ne produit plus ce qu’on consomme et ne consomme plus ce que l’on produit. L’exotisme est devenu notre système de consommation. Les villes sont les portes d’entrée pour désorganiser toute l’économie locale qui était basée sur la solidarité familiale. Les familles sont divisées, elles ne produisent plus ensemble, ne mangent plus ensemble, etc. Les systèmes de production sont détruits ; les systèmes de cohésion sociale aussi. L’agriculteur est contre l’agriculteur, l’éleveur est contre l’éleveur, le pécheur est contre le pécheur, les uns sont également contre les autres dans tous les secteurs au nom d’une liberté et droit de l’homme (individu) aux dépens des droits des peuples, même si dans les textes on parle de peuple.
Bref, le diagnostic est fait mais il faut aller vers les solutions systémiques :
Sortir ces religions et ces leaders religieux des champs de « Maara » car ils ne correspondent plus aux aspirations des peuples maliens pris en otage par eux. Il s’agit de donner un contenu clair et net à la fameuse laïcité, la liberté de penser. Il s’agit d’une décision politique d’envergure qui permettra de savoir la place des uns et des autres.
Il faut refonder le Mali en allant vers un « 1er Maara » pour nous baser sur une vision du pouvoir selon nos valeurs sociétales qui sont déjà ouvertes sur les autres pays du monde. La notion traditionnelle du pouvoir dans la plupart des peuples est basée sur le sacrifice de soi, de la famille, etc. ; c’est se mettre spirituellement et physiquement à la disposition des siens contrairement à ce qui se passe aujourd’hui où le pouvoir est plutôt acheté et rentabilisé par toutes sortes de stratégies.
Dans ce « 1er Maara » (République), pour nous-mêmes, nous serons nous-mêmes et ouverts sur les autres en connaissance de cause. Ce n’est pas reculer dans le sauvage comme diront certains qui vont lire cet article car ils sont certainement formatés dans la logique de réflexion des systèmes importés de réflexion. Cette « République » fondée par nous ne doit pas être un blanchiment du système existant. Elle doit d’abord lutter contre toutes les inégalités sociales comme faisaient les « sorcelleries » dont le mot n’existe même pas dans les langues africaines, qui étaient des sociétés secrètes, des stratégies de lutte contre les inégalités sociales, l’enrichissement illicite et la destruction de l’environnement naturel.
On ne peut rien faire de bon avec un système importé qui creuse les inégalités sociales au sein d’un peuple. Vous pouvez continuer à accuser une Cour constitutionnelle, une Assemblée Nationale, un Président de la République, toutes les institutions du Mali à raison ou à tort, les solutions ne seront pas à hauteur de souhait. Soyons nous-mêmes, avant de devenir nous-mêmes.
M5 ou M20, il faut juste trouver des solutions systémiques aux problèmes. Il ne s’agit pas de changer des personnes, mais des systèmes imposés de gouvernance hors culture.
« Na laara an saara »
SDF

SourceLe Canard de la Venise

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