Au moment où le collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016 continue son bras de fer avec l’Etat malien, les élèves souffrent le martyr. Les nombreuses grèves du Collectif et de l’AEEM, tout au long de l’année, perturbé leur formation.
Le lundi 25 février dernier, une fois de plus, les rues de la capitale malienne étaient bondées d’élèves et d’étudiants. Et pour cause, l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) a décidé, par solidarité avec les élèves de l’enseignement public qui ne vont pas à l’école, d’observer une grève de 72 heures dans tous les établissements publics et privés du pays.
«C’est le bureau de coordination de l’Aeem qui est à la base des sorties des écoles publiques au niveau du fondamentale et du secondaire. Nous ne défendons ni les enseignants qui sont en grève actuellement, ni l’Etat à travers ce débrayage. Nous défendons l’intérêt matériels et moraux des élèves et étudiants du Mali. Et comme nos frères du public fondamental et secondaire sont privés de leurs droits à l’éducation, nous avons jugé nécessaire de tirer la sonnette d’alarme sur ce qui se passe. Car pour nous, il est impensable qu’ils soient privés des études et que leurs camarades des écoles privées continuent à étudier. Qu’ils étudient tous ensemble et en même temps. C’est ce que nous cherchons. Raison pour laquelle nous avons décrété trois jours de cessation de travail à leur niveau aussi», indiquent les responsables de l’AEEM.
Beaucoup d’élèves et d’étudiants sont aujourd’hui désemparés par ces grèves à répétition qui risque de prendre l’année scolaire en otage. Selon Fatoumata Camara, étudiante en licence 2 à l’université ISC de Hamdallaye ACI 200, les élèves souffrent vraiment de ces grèves intempestives. «Il faut que le gouvernement réagisse très rapidement pour que nous puissions travailler comme il le faut. On n’a pas envie de faire une année blanche car on paye nos études et Dieu seul sait comment nos parents se sacrifient pour payer nos études», explique, désemparée, l’étudiante.
Pour sa part, Sékou Coulibaly élève en classe 12eme année SE au lycée Beidy Konadji, les élèves en ont vraiment marre de ces grèves. « Déjà on se plaint du niveau des élèves maliens. Ces grèves n’arrangent rien au problème. Comment nous pouvons avoir un bon niveau avec ces grèves qui n’en finissent pas ? Il faut que le gouvernement pense à nous, car nous somme l’avenir de demain », lance le lycéen.
Bokary Maiga, le directeur de l’Ecole Spéciale de Commerce d’Administration et de l’Entreprenariat (ESCAE), explique que l’école malienne est aujourd’hui dans la tourmente. « Les grèves auxquels on assiste ces deux jours ont tendance à franchement perturbé les cours à tout les niveaux (public et privé). Nous sommes carrément dans la tourmente parce que dès qu’on parle de grève, il n’y a pas une délimitation. C’est vraiment une grande problématique qu’on vit aujourd’hui », selon lui.
Nana Coulibaly, stagiaire
Source: Le Républicain