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Crise de l’enseignement au Mali : Des enseignants s’expriment

Après plusieurs grèves, les syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 ont décrété, le lundi 11 mars 2019, une nouvelle grève de 15 jours en trois étapes : du 11 au 15 mars, du 18 au 22 mars et du 1er au 15 avril 2019. Cette énième grève, selon les grévistes, est due à l’échec des négociations, le vendredi 8 mars 2019, au ministère de l’éducation nationale entre la partie gouvernementale et les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2019. Des enseignants se prononcent sur cette crise de l’enseignement qui fait planer le spectre d’une année blanche.

Selon Mr. Koutoubo Diabaté, enseignant fonctionnaire des collectivités, la grève des enseignants signataires du 15 Octobre 2016 n’est pas importante pour ce gouvernement dans la mesure où l’éducation n’est ni la priorité pour le gouvernement, ni pour les parents d’élèves, ni pour les élus. Si c’était vraiment important, les parents d’élèves seraient sortis pour exiger du gouvernement une solution. « On se souvient que lorsque le collège Horizon a été fermé l’année scolaire 2017-2018, les députes ont interpellé le Ministre en charge de l’éducation. Mais la, ce sont les écoles étatiques qui sont paralysées depuis maintenant deux mois, aucun élu n’a levé le doigt », selon lui.          Il ajoutera que l’école malienne est prise en otage par les autorités et les parents d’élèves. Par conséquent, il a invité ses collègues enseignants à analyser la situation vue que ce sont nos enfants, frères,  et sœurs qui seront victimes en cas d’année blanche. « Tout le monde se souvient de cette fameuse phrase  du Président IBK lorsqu’il fut Premier Ministre au temps  d’Alpha Omar KONARE  « Si vous n’étudiez pas de toute façon nos enfants étudierons, ils vous  dirigeront comme nous dirigeons nos pères. ».Etant premier Ministre d’Alpha Omar Konaré, il y’avait eu une année blanche d’où une récidive n’est pas à écarter. »

Mme Traoré, enseignante au secondaire va plus loin. De son avis, la majeure partie de nos dirigeants, voire beaucoup de parents d’élèves ont été formés dans ces écoles qui sont aujourd’hui abandonnées. Au niveau du supérieur nous avons les mêmes problèmes qu’au secondaire (le faible effectif d’enseignants, le non payement des heures supplémentaires.)

Pour Mamadou Fané, Directeur Coordinateur du Groupe scolaire de Faladié-Sokoro : «  La grève est un droit, les enseignants ont le droit de grever, nous demandons au gouvernement et au Syndicat des enseignants de prôner le dialogue. » Il expliquera que la seule solution c’est le dialogue. « Nous sommes des parents d’élèves, la grève n’honore ni les enseignants ni le gouvernement car l’éducation est le pilier de tout développement. C’est pour cette raison que je demande le dialogue soit au dessus de tout. »

Selon Mme Diallo M’Baou Moussa Keita, Directrice Adjointe à Faladié-Sokoro C, c’est incompréhensible que le gouvernement ait de la peine à résoudre le problème qui perdure. Nos points de revendications sont  à la portée du gouvernement. « Ce n’est pas une situation que nous voulons car nous avons nos enfants dans ces écoles. Cette situation a beaucoup duré, il est temps qu’on mette l’enseignant dans ses droits. Nous ne faisons que réclamer nos droits. Nous n’avons pas d’autre arme de guerre que la grève. », a-t-elle dit.

Mamadou Onogo, stagiaire

Source: Le 22 Septembre

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