Au Venezuela, gouvernement et opposition s’étaient déjà rencontrés dans la nuit du 30 au 31 octobre dernier pour tenter de mettre en place « un dialogue national » sous les auspices du Vatican afin de résoudre la crise que traverse le pays.
Cette première réunion avait abouti 24 heures plus tard à la libération de cinq détenus d’une part, puis à la suspension d’une procédure politique demandée à l’Assemblée contre le président Nicolas Maduro ainsi que d’une marche jusqu’au palais présidentiel d’autre part. Depuis, des réunions se sont tenues à huis clos pour aborder la situation économique, la question des droits de l’homme ainsi que le calendrier électoral notamment. Nouvelle échéance donc ce vendredi 11 novembre. Et l’opposition l’a d’ores et déjà promis : sans avancées concrètes, elle relancera les mobilisations dans la rue.
Avec notre correspondant à Caracas,Julien Gonzalez
« La trêve que nous avions décidée, à la demande du Vatican, s’achève ce vendredi ». Ce rappel lancé il y a quelques heures est signé du secrétaire général de l’opposition. Depuis la première rencontre, la MUD le répète chaque jour : la libération de ce qu’elle appelle « les prisonniers politiques » est une des conditions principales du dialogue.
L’autre revendication non négociable pour l’opposition, c’est un scrutin pour sortir de la crise. Le processus du référendum révocatoire contre le président est à l’arrêt depuis trois semaines. Aussi, la MUD exige que les autorités électorales réenclenchent le processus, ou que la date de la prochaine élection présidentielle soit avancée au premier trimestre 2017 au lieu de décembre 2018.
« De fausses attentes », selon le camp présidentiel qui rejette tout ultimatum. Toute la semaine, l’homme fort du parti chaviste au pouvoir Diosdado Cabello l’a dit sur tous les tons : « Il n’y aura ni référendum révocatoire ni élections générales anticipées ».
Conclusion : les deux parties campent sur leurs positions et tout compromis semble difficile. Reste la déclaration de l’envoyé spécial du Vatican sous forme de mise en garde : « Si l’une des deux délégations se retirait du dialogue, ce ne serait pas le pape mais le peuple vénézuélien qui y perdrait car le chemin pourrait se terminer dans le sang ».
Source: RFI