Depuis quelques semaines, la crise qui couvait au M5 a éclaté au grand jour sur la place publique, le Mouvement vit des moments difficiles. Une situation qui n’est pas du goût de toutes les franges du Mouvement, particulièrement le collectif des présidents du M5-RFP Diaspora France, qui vient de lancer un appel à l’union des forces de soutien à la transition pour l’avènement d’un Mali kura prospère au service de nos populations laborieuses.
La crise au sein du M5-RFP continue de faire réagir les composantes dudit Mouvement. La dernière en date est celle de la diaspora Malienne et panafricaine résidente en France.
«Le M5-RFP diaspora suit avec consternation les informations qui circulent sur les réseaux sociaux concernant le comité stratégique du M5-RFP», relève un communiqué du collectif des présidents M5-RFP-France, qui a fait le tour des réseaux sociaux.
Selon les termes du communiqué, ’’la Nouvelle Vision M5-RFP de la diaspora est un ensemble d’idéaux qui correspond à la vision du Président de la Transition le Colonel Assimi GOÏTA, Chef de l’État. Le M5-RFP est pour la Diaspora un esprit qui habite tous les maliens soucieux de l’avènement du Mali Kura, sous la conduite du Président de la Transition le Colonel Assimi Goïta Chef de l’État», indique le communiqué, sous la plume de Mme Assa DIALLO, porte-parole du collectif des présidents du M5-RFP Diaspora
C’est aussi tout le peuple conscient du devenir du Mali, constitué de citoyens patriotes dont les intérêts personnels ne devront pas être placés au-dessus des intérêts communs, poursuit le communiqué.
«Nous lançons donc un appel à tous les compatriotes de se concentrer sur l’essentiel et d’éviter toute action de nature à semer le doute, à démoraliser nos vaillants soldats sur le théâtre des opérations, à susciter la méfiance de nos partenaires de l’AES (Burkina Faso, Niger) et à donner prétexte à nos ennemis jurés pour nous affaiblir pour atteindre leurs objectifs dévastateurs », plaide le collectif des présidents du M5-RFP de la diaspora malienne en France.
«Ressaisissons-nous dans l’intérêt général du Mali ; c’est de cela qu’il s’agit ; toute autre initiative est contre-productive et de nature en annihiler tous les efforts déjà réalisés», lance le collectif avant de conclure : «Constituons une union des forces de soutien à la transition pour l’avènement d’un Mali kura prospère aux services de nos populations laborieuses».
La question que l’on se pose est de savoir SI cet appel de la diaspora a une chance d’être entendu au regard des derniers développements de cette crise où le divorce semble être consommé. Par communiqués interposés, conférences de presse et meetings improvisés, les différents courants du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques expriment leurs désaccords, fondamentalement sur des questions de personne.
En effet, après l’expiration de l’ultimatum de 72 heures lancé au Premier ministre, ses détracteurs du Mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) dans une déclaration, ce mardi 5 mars, ont décidé de sa destitution en tant que président du comité stratégique du mouvement.
Ils reprochent à Choguel MAÏGA de ne pas être « à la hauteur de ses responsabilités », de ne pas avoir su « ramener la paix et la cohésion » au sein du M5-RFP au Mali, et déplorent que ses « porte-voix attitrés » tiennent des propos « injurieux et diffamatoires ».
La frange du M5 représentée par l’imam Oumarou DIARRA, Maître Mountaga TALL et Jeamille BITTAR notamment, qui avaient déjà critiqué la « gouvernance verticale » de Choguel MAÏGA, ne le considère plus comme président du M5.
Mais ce « comité stratégique » n’est pas reconnu par une autre frange : celle de Boubacar Karamoko TRAORE ou d’Abdel Kader MAÏGA, restés fidèles au Premier ministre.
Alors, ces dissensions sont-elles le fruit d’appétits et de rancœurs liés à des postes, visés ou perdus, comme on le suggère dans le camp du chef du gouvernement ?
De l’avis de plusieurs observateurs, le vrai fond du problème est que ces responsables politiques qui ont longtemps plaidé pour la Justice des vainqueurs par le partage du cadeau sont impatients d’être au-devant de la scène. Ils veulent aussi souper. Pour y parvenir, il faut engager la contestation contre le maillon faible, le Premier ministre.
Par Abdoulaye OUATTARA