Plusieurs groupements de femmes venant des six communes du district de Bamako et des régions ont organisé, le lundi dernier, un sit-in dans l’enceinte du gouvernorat du district de Bamako pour non seulement affirmer leur soutien à Mme Barry Aminata Touré qu’elles affirment reconnaitre comme seule présidente légitime de la Cafo, mais aiussi rappeler en même temps qu’elles ne veulent pas d’une présidente autoproclamée, à l’image de Mme Dembélé Oulématou Sow.
Le lundi matin, dès 7 heures 30, un groupe de femmes envahit les locaux du gouvernorat du district avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : “Les femmes de la Cafo ne reconnaissent pas Mme Dembélé Oulématou Sow comme présidente de la Cafo” ,”Oulèye, la Cafo ne s’achète pas, dégage !”, “Avec l’équipe de Mme Barry la Cafo reprend ses droits”…
A la tête de ces manifestantes, Mme Barry Aminata Touré. A en croire ces femmes, elles sont venues apporter leur soutien à Mme Barry qu’elles disent reconnaitre comme seule présidente légitime et légale de la Cafo. “Nous sommes là pour voir le gouverneur et l’interpeller pour qu’il mette un terme aux agissements de Mme Dembélé Oulématou Sow qui s’autoproclame présidente de notre organisation lors des rencontres. A cet effet, elle intercepte tous les courriers qui nous sont destinés”, a dénoncé Mme Diarra Maïmouna Coulibaly de la Cafo commune III. Pour elle, depuis qu’Oulèye est dans la Cafo, elle ne fait que diviser. “Nous pensons que si elle aspire à être présidente, elle doit d’abord nous unir mais pas nous diviser. En plus de cela, elle doit avoir la confiance de ses sœurs, mais malheureusement ce n’est pas son cas. D’ailleurs, elle a été invitée à participer au congrès et elle a refusé. Cela veut dire qu’elle n’a pas confiance en elle-même”, a ajouté Mme Diarra.
Critiquant cette démarche solitaire de Mme Dembélé Oulématou Sow, Mme Konaté Lalaïcha Coulibaly de la Cafo commune IV d’affirmer qu’elle ne pouvait pas rester en marge de ce sit-in pour la simple raison que celle qui s’autoproclame présidente, à savoir Mme Dembélé, n’a pas souci de leurs préoccupations. “Nous ne la reconnaissons comme présidente. Sa seule préoccupation, c’est d’être première responsable de la Cafo” a enfoncé la représentante de la commune IV. De son côté, Mme Barry Aminata Touré, réconfortée par ses soutiens, a exprimé sa reconnaissance à l’endroit des femmes du Mali pour la confiance placée en elle à la tête de la Cafo, lors des assises de 2019. Cependant, elle a également demandé aux autorités de faire la part des choses, tout en prenant leur responsabilité. “Nous sommes venues ce matin pour dénoncer l’interprétation erronée de l’arrêt de justice que Mme Dembelé Oulématou Sow est en train de faire pour dire qu’elle a été reconnue comme présidente de la Cafo. Que non ! Ce n’est pas à la justice de nous imposer une présidente. Elle est en train d’induire l’opinion en erreur. L’arrêt dont elle fait cas est relatif seulement à la levée de sa suspension au sein de la faitière des femmes et nulle part cette décision de justice ne lui donne mandat de présider à la destinée de notre organisation. D’ailleurs, il y a un bureau qui a été mis sur place en août 2019 en toute légitimité, dirigé par ma modeste personne”, a expliqué Mme Barry. Elle affirme être réconfortée du fait que les femmes de la Cafo dans les six communes du district de Bamako et des régions du Mali organisent simultanément des sit-in similaires.
Ainsi lors de cette manifestation de protestation, une délégation a été reçue dans les bureaux du gouvernorat. Même si rien n’a filtré de cette rencontre, à la sortie, le conseiller aux affaires économiques et financières du gouverneur, Yaya Waïgalo, s’est adressé aux femmes en ces termes : “Le gouverneur m’a dit de vous écouter et votre message sera transmis à qui de droit”. Une adresse qui a calmé leur ardeur.
Kassoum THERA
Source: Aujourd’hui-Mali