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Crise au nord du Mali: De quoi se mêle l’Algérie ?

Selon l’expression d’Omar Benderra d’Algeria-Watch, l’Algérie est un pays gouverné par l’alliance des baïonnettes et de des coffres forts et se trouverait dans une situation sociale et économique difficile, aggravée par la question de succession de Bouteflika.

ibrahim boubacar keite ibk president malien visite abdelaziz bouteflika president algerien

Selon le quotidien «El Watan» en date du 16 septembre 2014, la ville d’Alger est «cernée de bidonvilles», dans lesquels vivent «72.000 familles».

Selon le quotidien «Le Soir d’Algérie» en date du 18 octobre, l’Algérie compterait 19.320.000 familles démunies soit une augmentation de 304.000 familles par rapport à l’année 2013.

Certains observateurs ne craignent donc pas de parler de véritable bombe à retardement qui peut exploser à tout moment. Le pays est d’ailleurs constamment le théâtre de graves mouvements de rue ; 9.000 émeutes et manifestations furent ainsi comptées en 2011 et 12.600 en 2013.

Comme l’a déclaré le 30 novembre 2014 Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement de 1999 à 2000 : «Autant dire que le pays est au bord de la désobéissance civile». Signe de la tension sociale, les policiers se sont mis en grève au mois de septembre 2014.

Le chômage des jeunes atteint au minimum 35% avec pour résultat l’émigration de la jeunesse et des diplômés. A ce jour, près de deux (02) millions d’Algériens nés en Algérie ont émigré, dont une partie importante de cadres formés dans ses universités durant les décennies 70 et 80. Sur ce total, 1.460.000 se sont installés en France (Algeria-Watch, 21 septembre 2014).

La société algérienne est zébrée par de profondes fractures régionales, ethniques (Arabes, Berbères, arabo-berbères), religieuses et générationnelles. Ses élites cacochymes prospèrent toujours sur le mythe de leur résistance à la colonisation dont elles tirent à la fois leur légitimité et leur rente de situation.

Les nombreuses associations d’ayant-droit auto- proclamés acteurs ou héritiers de la «guerre de libération», dont les Moudjahidines ou les Enfants de martyrs bloquent la jeunesse sur des schémas obsolètes. 20% du budget de l’Etat est alloué au clientélisme. Un exemple : avec 6% de toutes les dotations ministérielles, le budget du ministère des Anciens combattants est supérieur à ceux de l’Agriculture (5%) et de la Justice (2%).

Aux tensions sociales s’ajoutent les problèmes ethniques qui prennent de plus en plus d’ampleur dans la région du Mzab entre Mozabites et Arabes, cependant qu’au mois d’octobre 2014, les Touaregs menacèrent de «monter à Alger» pour assiéger la Présidence si leurs revendications n’étaient pas acceptées. Le pays est également fracturé entre idéologie arabiste et berbérisme. Les Kabyles n’ont  ainsi pas renoncé à lutter contre l’arabisation forcée qu’ils subissent depuis 1962, certains allant même jusqu’à parler de politique d’effacement de l’identité berbère.

Au point de vue religieux, même si les Frères musulmans ont subi une cinglante défaite lors des élections municipales et législatives de 2012, l’islamisme politique constitue encore une force très puissante. De plus, il importe de ne pas perdre de vue que l’Algérie fut le creuset dans lequel naquirent les groupes djihadistes, dont le pouvoir de nuisance est toujours réel comme l’ont montré la prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas au mois de janvier 2013 et le meurtre d’un touriste français au mois de septembre 2014. Selon la police, des groupes terroristes existent dans une vingtaine de willayas.

 

Extrait de «Osons dire la vérité à l’Afrique»

Source: L’Inter de Bamako

 

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