Au cours d’une conférence de presse, tenue ce 6 février 2019 à l’hôtel Onomo de Bamako, les responsables de Women in Law & Development in africa (Wildaf) et ceux de Justice, prévention et réconciliation (JUPREC) ont révélé que la crise multidimensionnelle au Mali a fait plus de 173 victimes de violences sexuelles.
Cette rencontre a été initiée à l’issue de trois jours d’ateliers d’échanges entre les acteurs des différents organismes juridiques au Mali par Juprec et Wildaf. Objectif était de faire le point sur l’état d’avancement des procédures judicaires enclenchées contre les crimes commis au cours du conflit armé au Mali.
Ainsi, Bintou Founè Samaké, présidente de Women in Law & Development in africa (Wildaf), a précisé qu’entre 2012 à nos jours, la crise a fait plus de 173 victimes de violences sexuelles. « Au cours de l’atelier, nous avons échangé avec beaucoup d’organisations internationales, notamment Avocats Sans frontières Canada (ASFC). Car, ce sont des organisations qui traitent les grandes questions de droit de l’homme, notamment sur les actes terroristes et de grand traumatisme », a déclaré, Abdoulaye Doucouré, président de Justice, prévention et réconciliation (JUPREC).
Au cours de la conférence de presse, JUPREC et WILDAF ont communiqué les recommandations formulées pendant les trois jours de l’atelier. Lesquelles sont destinées à la Cour Pénale Internationale (CPI), à la Communauté internationale, mais aussi à l’État malien. Dans ces recommandations, les Organisations de la Société Civile et autres organisations de défense des droits de l’homme demandent à la CPI d’améliorer l’accès des victimes aux procédures devant la Cour, en mettant en place un dispositif de protection en concertation avec les acteurs et actrices locaux.
Il s’agit aussi de faire en sorte que les victimes les plus marginalisées puissent participer aux procédures judiciaires et qu’elles soient adéquatement représentées par des avocats maliens. D’autre part, les responsables de JUPREC et de WILDAF demandent à l’État malien de reformuler le projet de loi d’entente nationale afin d’empêcher l’amnistie des auteurs des crimes les plus odieux commis pendant le conflit armé dans le pays.
Amadou Kodio, afrikinfos