En conférence de presse la semaine dernière, le Haut représentant du président de la République pour les régions du centre, Dioncounda Traoré, a semblé privilégier la recherche de la paix au centre au travers d’un dialogue.
Le Haut représentant du président de la République pour les régions du centre, Dioncounda Traoré, a fait sa première sortie médiatique. Au cours laquelle, il a estimé que le problème du centre n’est pas ethnique, et que l’approche privilégiée a plutôt servi le dessein des jihadistes.
Pour comprendre les raisons de la crise, il affirme avoir écouté à ce jour près de 500 personnes. Pour lui, ce sont les conflits entre éleveurs et agriculteurs qui auraient été exploités par les jihadistes. Avant de dénoncer un effritement des mécanismes fondés sur des valeurs sociales, culturelles, religieuses et, le cas échéant, par l’arbitrage de l’Etat, qui ont jusqu’ici prévalu pour leur résolution.
S’y ajoutent la défaillance de l’Etat dont beaucoup de représentants étaient devenus de véritables prédateurs, les frustrations et rancœurs accumulées et exacerbées créant ainsi une situation de violences.
C’est alors, selon Dioncounda Traoré, que le règlement des vieux comptes et des vieilles rancunes acculées a commencé, engendrant des violences intra et intercommunautaires qui devaient rapidement conduire à la création des milices et groupes d’autodéfense.
Ces violences ont contribué à créer un banditisme opportuniste et renforcer le trafic et la criminalité transfrontalière qui ont conduit à des amalgames et à des stigmatisations trop rapides, qui ont fabriqué un terrain fertile au terrorisme religieux, au djihadisme.
Cependant, l’ancien président de la République espère arriver à bout de tout cela. Au moyen du dialogue : «Avec les rencontres que nous allons organiser, avec le dialogue permanent, franc et sincère, que nous allons conduire, nous en arriverons à bout de tout cela. Mais il va rester l’ennemi principal, le djihadisme…».
Pour les actions futures à mener, en ce qui concerne les violences intra et intercommunautaires, selon M. Traoré, ils passeront par le dialogue entre les vrais acteurs qu’il faut identifier. Il a informé que des éléments ont été déjà déployés dans ces régions du centre. « Ce dialogue sera mené entre tous et nous sommes convaincus qu’au bout, nous arriverons à mettre fin à ces violences intra et intercommunautaires », a déclaré Dioncounda Traoré.
Auparavant, le Haut représentant du président de la République pour les régions du centre, Dioncounda Traoré, a rappelé que la mission qui lui a été confiée par le chef de l’Etat, consiste à favoriser et soutenir le déploiement des forces de défense et de sécurité dans les régions du centre ; faire désarmer toutes les milices et forces hostiles ; élaborer et mettre en œuvre une stratégie globale axée sur la protection des civils menacés par des violences physiques ; réduire les violences intercommunautaires, entre autres.
Pur sûr, déclare-t-il : «nous avons des plans. Nous avons des solutions. Nous avons des suggestions et des propositions à faire au chef de l’Etat».
Fanta Sakiliba
Nouvelle Libération