La crise au sein de la Fédération malienne de football a connu un nouvel épisode hier matin. En effet, plusieurs responsables «des clubs contestataires», en sit-in devant le siège de la Femafoot, ont été interpellés par les agents du 14è arrondissement de police pour «trouble à l’ordre public». Selon nos informations, plusieurs dizaines de personnes étaient mobilisées pour participer au sit-in organisé par le collectif des clubs contestataires devant le siège de la Fédération malienne de football. Avant même leur arrivée au niveau du siège de la Femafoot, ils ont été encerclés par un important dispositif policier. C’est en ce moment que plusieurs responsables du collectif ont été interpellés par les agents du 14è arrondissement épaulés par quelques éléments du GMS.

Du côté de l’instance dirigeante du football, on dément toutes implications dans l’arrestation de ces responsables. Le secrétaire général de la FEMAFOOT, Yacouba Traoré soutient avoir tout simplement pris des dispositions sécuritaires dans le but uniquement de protéger les employés de la fédération contre toute tentative d’agression de la part des manifestants. «Nous avons pris des dispositions sécuritaires pour sécuriser notre lieu de travail parce qu’un groupe s’organisait pour nous prendre en otage ou nous empêcher de faire notre travail quotidien. En toute responsabilité, étant le premier responsable administratif du siège, je devais prendre certaines dispositions sécuritaires pour tout simplement sécuriser le lieu de travail et non pour brutaliser qui que ce soit. Maintenant si les forces de l’ordre ont arrêté des personnes qui voulaient nous empêcher de faire notre travail cela ne nous regarde pas et ils n’ont fait que leur travail », nous a confié le secrétaire général de la Femafoot qui assure que les mesures nécessaires seront prises pour la 13è journée du championnat national. « Si tu ne veux pas jouer, c’est ton droit mais n’empêche pas les autres aussi de jouer s’ils veulent le faire. Nous nous sommes derrière les textes et nous allons les appliquer à la lettre », souligne-t-il.
Les textes stipulent, ajoutera-t-il, que quand vous signer délibérément un forfait on donne match perdu et je ne vois pas pourquoi ceux-ci s’entêtent à faire rejouer cette journée encore. Il annonce que la décision finale du bureau fédéral, c’est de continuer avec la programmation de la 13è journée. « Libre à celui qui veut jouer de le faire. Mais une chose est quand même claire si vous ne jouez pas, vous allez avoir le match perdu par forfait», tranche-t-il.
Modibo Coulibaly, un responsable du Djoliba et membre du collectif des clubs contestataires, confirme les circonstances des interpellations mais dit ne pas les comprendre parce que le sit-in était pacifique. «Nous étions uniquement venus ce matin (mercredi, ndlr) pour participer à un sit-in organisé par le collectif des clubs contestataires (Djoliba, CSK, CSD, COB, AS Sabana et Avenir club de Tombouctou, ndlr). Avant même d’arriver devant le siège de la Fédération les policiers sont venus arrêter certains de nos militants et de nos responsables pour les conduire au commissariat du 14è arrondissement pour interrogatoire. Nous (les autres supporters, ndlr) avons aussi décidé de venir prêter mains fortes à nos collèges qui ont été arrêtés. Il n’y a qu’une seule condition pour nous satisfaire soit on libère toutes les personnes interpellées soit on nous enferme tous. Pourtant nous avons saisi les autorités compétentes en la matière pour les informer de notre sit-in pacifique au moins 72h avant aujourd’hui (mercredi, ndlr). Nous on ne voit rien d’anormale d’organiser un sit-in pacifique», soutient Modibo Coulibaly.
Un responsable du 14è arrondissement de police explique que le sit-in n’avait pas été autorisé par les autorités compétentes de la commune. C’est pourquoi il y a eu des arrestations pour «trouble à l’ordre public ».
Au passage de notre équipe de reportage au niveau de la police, plusieurs responsables du collectif des clubs contestataires étaient encore détenus au niveau du 14è arrondissement. Il s’agit entre autres de Moussa Konaté, Boubacar Monzon Traoré, Vieux Makan Keïta, Moussa Ba, Ayouba Traoré, Yélli Sissoko.
Au cours du reportage, notre photographe, Habib Kouyaté, a été dépossédé de son appareil photo par les agents du 14è arrondissement alors qu’il ne faisait que son travail.
Affaire donc à suivre

D. COULIBALY