Les sanctions de la CEDEAO contre le Niger, lesquelles ont entraîné la rupture des livraisons de médicaments dans le pays, sont illégales. La situation est toutefois “sous contrôle”, avance auprès de Sputnik Afrique le pharmacien nigérien Souley Taoude Ibrahim. La fermeture des frontières est contestée en justice par les autorités de transition.
La fermeture par la CEDEAO des frontières avec le Niger est une mesure “illégale et évidemment illégitime”, qui a bouleversé l’approvisionnement des médicaments dans le pays, a déclaré auprès de Sputnik Afrique le docteur Souley Taoude Ibrahim, pharmacien de l’Hôpital National de Niamey.
Concernant le secteur de santé, la mesure, actée fin juillet, a semé un vent de panique chez les médecins. Fin septembre, les autorités de transition ont évoqué un épuisement des stocks, s’inquiétant pour les antibiotiques, les anti-cancéreux et les traitements contre le diabète.
“Nous constatons ces mesures comme un crime contre l’humanité qui est en train d’être perpétré par les États membres de cette organisation”, avance le pharmacien.
Néanmoins, “malgré toutes ces mesures appliquées aux pays, les efforts des autorités ont permis vraiment de mettre la situation sous contrôle”, reprend Souley Taoude Ibrahim. “En principe au niveau de toutes les structures sanitaires du pays, la question des disponibilités des produits de santé (…), les solutions ont été trouvées”.
Les sanctions
La CEDEAO a imposé des sanctions économiques, dont la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Niger, fin juillet, suite à un coup de force perpétré par un groupe de militaires avec le général Abdourahamane Tiani à leur tête.
L’organisation régionale a condamné ce coup de force qui a renversé le Président Mohamed Bazoum et a demandé de rétablir l’ordre constitutionnel. Même l’option de l’intervention militaire était sur la table.
Outre les conséquences pour le secteur de santé, cela a conduit à une hausse des prix alimentaires, des ruptures des activités bancaires, de la fourniture de l’électricité.
Les autorités de transition ont récemment saisi la cour de justice de la CEDEAO concernant la légitimité de cette mesure, et le 21 novembre une audience a eu lieu. Selon les avocats des autorités de transition, les sanctions n’avaient pas été graduelles ni ciblées, mais totales et immédiates, avec des conséquences dramatiques pour la population, relatait RFI.