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COVID 19: les médecins exigent du matériel de travail adéquat

Le syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) a attiré la sonnette d’alarme relativement aux conditions de travail inacceptables de ses militants dans la lutte contre la pandémie Covid-19. Selon son secrétaire général, Boubacar NIARE, ils sont très exposés à une forte contamination si les conditions ne changent pas.

 

Le mardi, le Mali a enregistré deux nouveaux cas de coronavirus. Il porte ainsi à 28 le nombre de personnes atteintes de cette maladie dont deux morts. En moyenne, par jour, le pays a 4 cas. Et face à la situation, les médecins, qui sont au premier rang de la lutte, alertent le ministère de la Santé et des affaires sociales, à travers une lettre dont nous avons copie.

Également, joint au téléphone, le Secrétaire du syndicat des médecins du Mali, le Dr Boubacar NIARE s’est indigné des dispositions prises qui sont loin de pouvoir protéger le personnel sanitaire.

« À ce jour, on n’est vraiment pas protégé contre cette maladie. Le sacrifice est là. Mais il faut le minimum de matériels pour que nous puissions faire ce travail. Les agents de santé n’ont pas de gants, n’ont pas de baguettes, n’ont pas de thermo-flash pour examiner les malades », a-t-il dénoncé.

Pour lui, il faut redouter les scénarios français et italien où des centaines de personnels de la santé sont morts dans la riposte contre le coronavirus. « Ça va être catastrophique si ceux qui sont censés soigner les malades sont à leur tour infectés », a-t-il prévenu. Pour y faire face, il demande aux autorités immédiatement d’équiper les centres de santé dans les localités où il y a eu des cas confirmés en premier temps.

Par ailleurs, il a rappelé qu’ils ont été reçus par le département de la Santé et des affaires sociales le vendredi dernier. Lors de cette réunion, il a affirmé avoir exposé leur problème aux responsables. Et au-delà du manque matériel de travail, le syndicaliste a déploré également le couvre-feu instauré par les autorités sans tenir compte des exigences des agents de la santé.

Dans le communiqué qui instaure le couvre-feu, il a relevé qu’une dérogation spéciale est faite aux agents des services d’urgence par la remise de cartes professionnelles et d’ordres de mission. Cette décision sélective va avoir des conséquences désagréables sur le fonctionnement du système sanitaire.

« On est surpris par de telle décision parce que la santé est un droit universel, un droit fondamental pour toute la population. Ce n’est pas à cause d’une maladie qu’il faut arrêter tout le système », a indiqué M. NIARE.

Pour lui, il faut aussi continuer à prendre en charge les autres urgences. « Imaginons qu’une femme enceinte soit empêchée à cause du couvre-feu de se rendre à l’hôpital pour accoucher. De même que son médecin ne peut pas sortir pour l’assister », a-t-il souligné.

Face à la situation, il propose permettre au le personnel de la santé de sortir chaque fois qu’il arrive à prouver avec des documents qu’il est agent de santé. Parce que, soutient-il, l’histoire d’ordre de mission n’est pas tenable dans un pays où l’administration est très lourde. En plus, ça va être un problème pour le secteur privé de la santé.

« Or, le secteur privé de la santé offre plus de 60 % de la prestation », a-t-il prévenu.

En tous cas, il est convaincu d’une chose : « Nous sommes les soldats de cette guerre sanitaire. Et on ne peut pas restreindre un soldat en temps de guerre ».

Par Sikou BAH

INFO-MATIN

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