Le président du parti CNID Faso Yiriwa ton, Me Mountaga TALL, dans une vidéo de quelques minutes, a estimé que le pouvoir est en train d’exposer la santé des Maliens en maintenant les législatives dans un contexte de menace de cette pandémie qui se propage dans le monde.
Partisan du report des élections législatives dont le 1er tour se tiendra le dimanche prochain, le président Mountaga TALL a trouvé un argument supplémentaire pour demander à nouveau de surseoir audit processus. En effet, il y a quelques semaines, il a saisi la Cour constitutionnelle aux fins d’annuler les législatives. Argument : la violation de la loi sur les nouvelles régions et l’insécurité dans le pays.
Cette fois-ci, l’ancien ministre de la Communication du régime, qui s’est retrouvé dans l’opposition, estime que la menace de la pandémie coronavirus doit être prise au sérieux. Et au nom de la préservation de la santé, laisse entendre Me TALL, le pouvoir doit revoir sa copie sur la tenue du scrutin législatif du 29 mars. À ce jour, tous les pays voisins du Mali ont enregistré des cas d’infection, selon les dernières nouvelles sur l’évolution épidémiologique de la maladie.
Ainsi, dans une vidéo de quatre minutes, le président du CNID revient à la charge et réaffirme son attachement à un report de ces élections législatives. Et pour cause ? Me TALL pense qu’il y va de la protection de notre pays contre la maladie qui fait des ravages.
Saluant les mesures prises par le gouvernement de restreindre les libertés, Mountaga TALL a déploré toutefois son non-application à toutes les activités.
« Pour le Mali, le peuple est d’accord avec les décisions du gouvernement. Le peuple a décidé de faire ses mariages et baptêmes dans la sobriété. Plus difficile, la population a accepté la fermeture des établissements d’enseignement y compris les medersas. Tous ces sacrifices sont consentis afin de mettre le Mali à l’abri du coronavirus pour préserver la santé publique », a commenté TALL dans son speech en Bamanakan.
De même, il a indiqué que des pourparlers sont en cours entre les autorités politiques et leaders religieux pour la fermeture des mosquées, l’interdiction de certains regroupements à caractère religieux. Toutefois, Me TALL relève la contradiction de ces approches avec le maintien des campagnes et des élections législatives. Or, ces deux activités sont des facteurs de rassemblement, a-t-il indiqué. Pour lui, il y a un paradoxal que les religieux soient interdits d’aller à la mosquée et au même moment, les activités politiques pour les législatives battent leur plein.
« À ce jour, des campagnes de sensibilisation sont en cours pour demander aux électeurs d’aller retirer leur carte. Ce qui fait appel à un regroupement de plus de 50 personnes. Également, le jour du vote, il est impossible d’interdire les regroupements de plus de 50 personnes », a soutenu le leader politique. Pour lui, en voulant à tout prix organiser les législatives en interdisant d’autres activités, l’Etat se contredit et expose le pays.
« Il faut que le président évite de donner l’impression qu’il accorde plus d’importance à la politique qu’à l’éducation des enfants. Que le vote a plus de valeur que les rites religieux. Que le retrait des cartes d’électeur vaut mieux que les cérémonies de mariage, de funérailles », a-t-il souligné avant de rappeler que des élections ont été reportées dans le pays pour des situations moins que ça. Pour lui, l’enjeu c’est la santé des Maliens.
Aussi, il a exhorté le président à veiller sur l’usage rationnel des 6 milliards de FCFA annoncés pour la prévention au coronavirus.
Par Sikou BAH
Source: info-matin