Dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus, le président de la République a lancé un programme d’aide d’urgence dans l’optique d’assouplir la souffrance des familles vulnérables en cette période de crise sanitaire en leur remettant des vivres. Mais le constat autour de la distribution de ces vivres, est plus qu’amer. Car il y a visiblement plus de frustrés que d’heureux. Et dans la commune rurale Sangarébougou, on ne dit pas le contraire. D’où la colère noire de la Plateforme des Associations de Jeunes de la Commune de Sangarébougou (PAJCS) qui a adressé le 15 juin dernier, une lettre au maire de la Commune, M. Kassim Sidibé, pour manifester son mécontentement.
Le programme d’urgence présidentiel initié en cette période de crise sanitaire pour aider les démunies, les malades du coronavirus et le personnel soignant est en passe d’être saboté. Rien qu’à cause de l’affairisme et le clanisme que certaines autorités administratives locales ont érigé en mode de gestion. Du coup, cette situation suscite la colère des populations.
Après Sokorodji, en commune VI du district de Bamako, ou un magasin de stock a été vandalisé le mardi dernier par des populations en colère, ce fut le tour de la population de Sangarébougou et environs de se rendre dans leur Mairie, après plusieurs jours de patience pour réclamer leurs vivres.
En cette journée à la municipalité de Sangarébougou, les larmes aux yeux sous un soleil de plomb et dispersées un peu partout dans la cour de la Mairie, les personnes éligibles pour les vivres attendent avec impatience. Un témoin que nous avons rapproché sur les lieux fustige la mauvaise gestion du Maire Kassim Sidibé et certains de ses conseillers, face à la distribution des vivres destinés aux démunies. « C’est par affinité que le Maire Kassim Sidibé, distribue les vivres. Il faut être un proche ou être de son parti pour avoir une part. Il y a tout sauf la transparence. En bloc, le clanisme et l’affairisme sied à la partie», déplore-t-il. Et une dame suant sous le soleil de rétorquer : « Cela fait plus de trois jours qu’on nous roule dans la farine. Alors qu’on nous avait dit de venir récupérer nos sacs. Mais jusqu’à preuve de contraire, nous ne voyons rien ».
Si certains dénoncent l’affairisme et le clanisme autour de cette histoire de distribution de vivre, d’autres révèlent des séries de vol. C’est le cas d’un des conseillers de la Mairie qui a été pris la main dans le sac par un jeune de Sangarébougou, entre 1h et 2h du matin. Selon le jeune homme dont nous tairons le nom, le conseiller en question a avancé qu’il a été envoyé par le Maire Kassim Sidibé pour compter le nombre de sac se trouvant dans le magasin de stock, alors que son véhicule contenait des sacs quand il sortait.
Selon le conseiller M. Moriba Tounkara, la gestion de ces vivres est loin d’être transparente. Et d’ajouter qu’en tant que conseiller communal, il n’a aucune idée de la quantité de vivres envoyée à Sangarébougou, encore moins du nombre de sacs existants. « On peut parler de tout sauf de l’ordre et de la transparence dans la distribution des vivres envoyés à Sangarébougou ».
Une déclaration qui vaut son pesant d’or dès lors que la Plateforme des Associations de Jeunes de la Commune de Sangarébougou demande l’arrêt immédiat de l’opération de distribution des vivres ; et la mise en place d’un comité de gestion impliquant toute les couches concernées (les autorités, traditionnelle et religieuse ; la jeunesse, les femmes…)
Adama Coulibaly
Source: Nouveau Réveil